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Insertion - Les écoles de la deuxième chance s'inquiètent de la pérennité de leur financement

Le Réseau des écoles de la deuxième chance (E2C) met en garde, dans un communiqué du 30 août, sur la baisse tendancielle de ses financements. Premiers contributeurs du dispositif de formation et d'insertion professionnelle des jeunes décrocheurs, les régions auraient ainsi diminué leur participation d'1 million d'euros entre 2015 et 2016. Leurs financements représenteraient désormais 31,5% du budget des E2C contre 33% l'année précédente. Du côté des autres collectivités locales, le financement "régresse significativement", selon le Réseau, avec 9,2 millions en 2016, près de 7 millions de moins qu'en 2009. Deuxième financeur après les régions, l'Etat aurait également réduit sa contribution en 2016.
Alexandre Schajer, président du Réseau E2C, appelle à "pérenniser la structure de financement des E2C en analogie avec les dispositions conventionnelles de l'alternance", à "clarifier les zones de 'concurrence' entre les dispositifs" et à "définir les conditions de l’essaimage des E2C sur tout le territoire national".

15.000 jeunes accompagnés et 62% de sorties positives

Pour encourager les financeurs publics à emprunter cette voie, le Réseau fait valoir ses résultats : 118 sites-écoles dans 56 départements, 15.000 stagiaires accompagnés chaque année et un taux de sorties positives de 62%. Ces sorties positives correspondent à des formations qualifiantes (24%), des contrats de travail classiques (21%), des contrats en alternance (11%) et des emplois aidés (6%).
L'incertitude actuelle sur les financements n'empêcherait pas un certain dynamisme, avec notamment l'ouverture de huit nouveaux sites depuis octobre 2016. La bonne gestion du dispositif est enfin mise en avant, avec un coût par jeune accueilli de l'ordre de 5.100 euros considéré comme "maîtrisé".  
Les écoles de la deuxième chance accueillent des jeunes de 16 à 25 ans, sans formation (84% n’ont pas de CAP/BEP validé) et sans emploi (62% n’ont aucune expérience et 10% sont demandeurs d’emploi depuis plus d’1 an) et sortis du système scolaire depuis au moins 1 an. La pédagogie est fondée sur l'apprentissage de l’autonomie, la découverte de différents métiers, la définition du projet professionnel et l'individualisation du parcours, l'alternance.
 

La région Ile-de-France demande à l'Etat la liste nominative des jeunes décrocheurs

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) a réclamé le 29 août au gouvernement la liste nominative des élèves décrocheurs, estimant que la région ne pouvait dépenser de l'argent pour des structures de lutte contre le décrochage, qui sont "à moitié vides".
La région a voté en 2017 un plan de 2 millions d'euros de projets de lutte contre le décrochage scolaire, qui touche 25.000 jeunes Franciliens chaque année, a précisé Agnès Evren, vice-présidente en charge de l'éducation, lors d'une conférence de presse sur la rentrée scolaire dans les lycées d'Ile-de-France.
"Mais l'Etat nous refuse depuis un an et demi l'accès au fichier des élèves décrocheurs", a déploré Valérie Pécresse. La lutte contre le décrochage scolaire est devenue une compétence de la région depuis la loi Notr de 2015. "Il faut pouvoir appeler personnellement les jeunes décrocheurs", a-t-elle insisté, soulignant qu'actuellement seulement "20% des décrocheurs sont contactés".
Outre le financement d'actions de prévention dans les lycées, la région finance des acteurs de lutte contre le décrochage scolaire (microlycée, lycée du soir, école de la deuxième chance, etc.).

AFP