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Territoires - Les départements se mettent à l'heure du développement durable

Selon une étude que vient de publier l'agence de notation extrafinancière BMJ Ratings, les départements sont de plus en plus nombreux à formaliser leur engagement dans une politique de développement durable, notamment à travers un Agenda 21. Sur les 45 départements qui ont répondu à l'enquête de BMJ Ratings - la première du genre -, 27 se sont engagés dans une telle démarche et 9 ont intégré dans leur programme stratégique des critères de développement durable. C'est le cas par exemple du Doubs, de l'Aude, du Vaucluse ou de la Vendée. Il existe toutefois un décalage entre le nombre de départements engagés pour lancer un Agenda 21 et ceux qui ont adopté un premier plan d'actions, tempère BMJ Ratings. "Les temps de réflexion, de lancement et de mise en oeuvre dépendent fortement de la volonté politique et de l'organisation interne de chaque département", notent les auteurs de l'étude. 

Un grand nombre d'entre eux (plus de 65%) ont mis en place des chargés de mission du projet de développement durable ou de l'Agenda 21 avec un groupe de pilotage dédié au projet. Certains en ont profité pour restructurer l'organigramme des services pour aller vers plus de transversalité et travailler davantage en mode projet. Plus de la moitié des conseils généraux interrogés ont instauré des formations en interne pour leurs agents et élus et certains (Finistère, Essonne, Nord, Gironde, Haute-Vienne et Hérault) ont même mis en place un réseau d'ambassadeurs du développement durable au sein de chaque direction. Les conseils généraux commencent à structurer une politique d'achats écoresponsables en développant des outils méthodologiques et des formations pour les agents.

Mais leurs actions de sensibilisation au développement durable en direction de la population restent occasionnelles. Les outils d'évaluation de leurs actions font aussi trop souvent défaut.

En matière d'aménagement du territoire, les actions des départements s'efforcent de "favoriser la cohésion entre les différents acteurs", indique BMJ Ratings. Le tourisme durable, la valorisation des pratiques et des produits agricoles plus respectueux de l'environnement et l'aide aux projets des collectivités intégrant des critères de développement durable en offrent des illustrations concrètes. Dans le domaine de la mobilité durable, l'implication des départements est récente. Ils sont toutefois de plus en plus nombreux à développer des actions prenant en compte les impacts environnementaux dans la réalisation et la gestion des infrastructures routières. Au-delà de leurs compétences sur les bus interurbains, certains développent de nouveaux services (sites internet de covoiturage, transports à la demande, tarification adaptée) comme alternatives au tout voiture.

Mais c'est surtout en matière de cohésion sociale que leurs engagements sont aujourd'hui les plus visibles. La territorialisation de l'action sociale pour renforcer la qualité des services départementaux (mise en place de guichets uniques, guides, sites portail, centres d'appel, etc.), le développement de solutions alternatives aux modes de garde classiques pour les enfants, l'aide au maintien à domicile des personnes âgées, l'accompagnement des personnes handicapées en témoignent.

Enfin dans le domaine de l'envrionnement, les départements sont selon BMJ Ratings "au coeur de l'action pour la gestion durable des espaces naturels" et contribuent à "une vision concertée de la ressource en eau". Ils vont souvent au-delà de leurs compétences en matière de gestion et de traitement des déchets, en investissant notamment dans la prévention. Par contre, ils sont encore peu nombreux à s'engager dans la lutte contre le changement climatique.

 

Anne Lenormand

 

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