Les collectivités se mobilisent pour Mayotte dévastée par le cyclone Chido

L'AMF, l'ACCD'OM ou encore Régions de France ont annoncé, lundi, avoir mis en place des fonds de solidarité pour venir en aide à Mayotte ravagée après le passage du cyclone Chido. De leur côté, les départements entendent dépêcher sur place "les équipes nécessaires au renforcement des moyens d'action du département de Mayotte".

Alors qu'une course contre la montre est engagée pour venir en aide aux habitants de Mayotte sinistrée après le passage du cyclone Chido, les 13 et 14 décembre, nombre d'associations d'élus lancent des appels aux dons. À commencer par l'Association des maires de France (AMF) qui a annoncé, lundi sur X, avoir mis en place, en lien avec l'association des maires de Mayotte, "un dispositif de solidarité des communes et intercommunalités de métropole et d'outre-mer" pour "participer à la mobilisation nationale en faveur de la population mahoraise et soutenir les maires et les élus dans leur immense tâche". "Comme elle l'avait fait en 2017, lors de la tempête Irma (qui avait frappé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, en septembre 2017, ndlr), l'AMF travaillera en étroite collaboration avec la Protection civile", précise-t-elle.

Lundi en début de soirée, le bureau de l'AMF, en partenariat avec la Protection civile, l'Unccas, France urbaine et l'Association des élus du littoral (Anel), a officiellement lancé un appel aux "communes et intercommunalités de France métropolitaine et d’Outre-mer à apporter au plus vite un soutien financier aux opérations d’urgence déployées ou en préparation" et a décidé de la mise en place d’un dispositif de veille et de soutien "Solidarité AMF/Mayotte", sous la responsabilité des co-présidents de son groupe de travail Risques et Crises. L'association présidée par David Lisnard fournit dans son communiqué les coordonnées bancaires de la Protection civile pour les virements des collectivités et diffusera tout prochainement un modèle de délibération à faire adopter par les conseils municipaux.

Il s'agit du cyclone "le plus violent de la région depuis un siècle", souligne pour sa part Régions de France qui, dans un communiqué, indique avoir créé ce lundi un "fonds de solidarité pour Mayotte" qui "sera abondé par les régions, afin de contribuer à l’aide d’urgence et à la reconstruction rapide de l’île". "Les fonds pourront notamment être débloqués au profit du conseil départemental de Mayotte, pour contribuer aux différents besoins constatés localement. Ils pourront également être fléchés vers les différents acteurs œuvrant sur place", indique l'association.

Les départements, par la voix de leur président François Sauvadet, se sont dits, "comme tous les Français", "horrifiés par l'ampleur de cette catastrophe". "Une fois l'urgence passée et l'évaluation des dégâts réalisée", Départements de France "établira en concertation étroite avec Ben Issa Ousseni, le président du département de Mayotte, les besoins matériels et surtout en compétence pour aider Mayotte dans ses efforts de reconstruction". Les départements seront "sollicités pour détacher sur place (...) les équipes nécessaires au renforcement des moyens d'action du département de Mayotte". Une action qui se fera en coordination avec le président du conseil départemental de La Réunion et président de la commission des Outre-mer de Départements de France, Cyrille Melchior.

Appel à activer les CCAS

De son côté, l'Association des communes et collectivités d'outre-mer (ACCD'OM) a annoncé avoir "lancé une cagnotte en soutien aux Mahorais", dont l’intégralité des fonds seront "reversés aux familles mahoraises par le biais des CCAS des collectivités". D'ailleurs, Luc Carvounas, président de l’Unccas, a appelé ce lundi "les maires de France et les présidents d’intercommunalité à activer leurs centres communaux et intercommunaux d’action sociale (CCAS) pour organiser une mobilisation nationale" en faveur des Mahorais. L'Unccas assure qu'elle sera présente dans les prochaines semaines pour "soutenir les initiatives des collectivités locales pour répondre aux besoins urgents des habitants (logement, alimentation, santé, etc.)", "coordonner les efforts de solidarité en lien avec les CCAS et CIAS de métropole et d’outre-mer", "apporter un soutien concret à la reconstruction, notamment par des aides financières et des partenariats avec des associations locales". 

L'Association des petites villes de France a aussi appelé "l’ensemble des maires des petites villes, s’ils en ont la possibilité", à "contribuer financièrement en soutenant les actions entreprises par la Fondation de France, organisme reconnu d’utilité publique".

De multiples aides déjà annoncées

D'ores et déjà, plusieurs élus ont pris l'initiative de faire voter une aide exceptionnelle par leur assemblée, à l'instar du président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy, qui "proposera le vote d’une aide exceptionnelle de 100.000 euros lors de la prochaine assemblée départementale". "Lors des pires drames, le département des Alpes-Maritimes a toujours reçu la solidarité des départements et collectivités de France et fera toujours preuve de solidarité envers les territoires qui en ont besoin", souligne-t-il. Le Var et l'Eure-et-Loir ont chacun débloqué 10.000 euros. Réunie en conseil métropolitain lundi, la Métropole du Grand Paris a voté une enveloppe de 500.000 euros.

Un certain nombre de villes ont également annoncé des soutiens financiers, comme Nice, dont le maire Christian Estrosi fera voter mercredi une aide de 100.000 euros lors du prochain conseil municipal et prévoit une collecte de fonds pour les sinistrés. Celle de Marseille a annoncé lundi une première aide d'urgence de 50.000 euros, en complément de l'envoi de sapeurs-pompiers, parmi lesquels deux médecins et une infirmière attendus mardi sur place, dans l'attente de 17 personnes supplémentaires. Dijon, Clermont-Ferrand ou Viry-Châtillon (Essonne) ont aussi annoncé des soutiens financiers. Dans le Gard, les pompiers ont par ailleurs annoncé l'envoi à Mayotte de l'hôpital de campagne Escrim (élément de sécurité civile rapide d'intervention médicale). Ce module engage un détachement de 90 sauveteurs, composé de sapeurs-sauveteurs de la sécurité civile du Var et de sapeurs-pompiers du département.

 

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