Salon de l'emploi public - Les collectivités rivalisent d'arguments pour recruter de nouveaux agents

Le salon de l'emploi public organisé par le groupe Moniteur a ouvert jeudi 29 mars ses portes au Palais des congrès de Paris. Jusqu'à samedi 31 mars, plus de 90 exposants des trois fonctions publiques y ont tenu un stand dans l'optique de se faire connaître des candidats à la fonction publique territoriale. Un moyen parmi d'autres pour recruter, alors que des départs massifs à la retraite sont prévus durant ces prochaines années.


Parmi eux, les collectivités territoriales étaient une nouvelle fois nettement majoritaires. Cette année, on comptait pas moins de 10 intercommunalités, 19 départements, 6 conseils régionaux et 26 communes. Beaucoup proposaient des offres d'emploi et donnaient la possibilité aux candidats de déposer leur CV. Le Cantal était bien représenté avec la présence de la ville et de la communauté d'agglomération d'Aurillac, ainsi que du conseil général. Les trois institutions ont choisi de tenir un stand commun. Une initiative intéressante à plus d'un titre, comme l'explique Alain Farine, directeur général des services de la ville d'Aurillac.

 

Localtis : Pourquoi vos trois collectivités ont-elles choisi de participer au salon de l'emploi public et d'y tenir un stand commun ?

Alain Farine : L'objectif de nos trois institutions était de promouvoir le territoire vis-à-vis des futurs fonctionnaires. Il était aussi évidemment de recruter de nouveaux collaborateurs. Et pour cela, nous nous sommes regroupés. C'était une première pour nos territoires. D'ailleurs, notre initiative a étonné un peu les gens qui parcouraient le salon. Un travail commun entre la ville et l'agglomération n'était pas trop difficile par ce que ce sont les mêmes élus qui siègent dans les deux institutions. Et nous avons rapidement dépassé nos clivages politiques pour venir avec le conseil général. C'est un réel gain pour nos différentes collectivités et ceci à plusieurs titres. D'abord, nous créons des liens entre nous et puis nous réalisons de réelles économies d'échelle. Plutôt que chacun ait un stand, nous en avons un seul. Du coup, la présence au salon est moins onéreuse. Hors frais de personnel, elle coûte 10.000 euros à chacune de nos collectivités. Or, en comparaison de ce qu'un chasseur de tête demande pour le recrutement d'un cadre A, soit entre 15.000 et 20.000 euros, ce n'est pas exagéré... Autre atout : nous mettons plus de chances de notre côté pour recruter, car si dans un couple les deux conjoints sont fonctionnaires, l'un peut être embauché à la ville et l'autre au conseil général.

 

Sur quels postes avez-vous des besoins en recrutement ?
Nous sommes venus au salon dans l'objectif de recruter une vingtaine de personnes. La ville et la communauté d'agglomération recherchent des agents de maîtrise et des techniciens. L'agglomération propose en plus un poste d'attaché territorial finances. Quant au conseil général, il recherche des rédacteurs en finances et en assurance, des médecins, des psychologues, des sages-femmes... Nous souhaitons attirer des jeunes, parce que c'est un réel problème dans le Cantal.

 

Le salon a-t-il répondu à vos attentes ?
Nous rencontrons beaucoup de jeunes qui en ont assez de vivre dans une grande ville. Ils mettent en avant cela lorsqu'ils se présentent, c'est très net. Je pensais d'ailleurs qu'un territoire rural comme le nôtre leur ferait peur. En définitive, non. Ils ont envie de quitter la grande ville à condition qu'ils trouvent un emploi et les services publics dont ils ont besoin. C'est pourquoi, nous répondons aux jeunes couples qu'il y a de la place dans les garderies et dans les cantines scolaires pour leurs enfants. On insiste beaucoup là-dessus lorsque nous communiquons. Le problème cependant, c'est que nous rencontrons essentiellement des jeunes qui ont certes des diplômes qui nous intéressent, mais qui ne sont pas titulaires d'un concours de la fonction publique. Or, il nous est difficile de recruter des contractuels. Nous ne pouvons le faire que lorsque les besoins ne sont pas pourvus par la voie habituelle, celle du concours. Le contrôle de légalité est très vigilant sur ce point.

 

Propos recueillis par Thomas Beurey

 

 

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