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Vente en ligne - Les collectivités locales ont leur "e-bay" pour la vente des matériels déclassés

Modules d'escalade, matériel de fitness, terrains de foot de type Futsal, patinoires démontables, pavés à vendre au mètre carré, camion citerne de pompier ou encore balayeuse... les ventes aux enchères sur les deux sites web dédiés aux collectivités locales, AgoraStore et Webenchères, confirment la grande diversité des objets réformés par les collectivités locales. Tous deux ont été créés à la demande de collectivités. AgoraStore, en 2005, à la demande de la ville de Lyon qui souhaitait se débarrasser de ses tondeuses à gazon et Webenchères, en 2009, à la suite d'une requête de la ville du Mans qui envisageait de se séparer de nombreux objet, dont du matériel funéraire, entassés dans ses hangars. Ils comptent respectivement entre 120 et 200 collectivités adhérentes, une base de 20.000 acheteurs et 200.000 consultations par mois enregistrées sur leurs sites respectifs.
La vente aux enchères en ligne offre plus de souplesse que les circuits traditionnels utilisés par les collectivités comme les ventes organisées par "les domaines". Elle n'impose pas le déplacement des produits et se révèle plus "rentable" en général. Selon Laetitia Faudot, responsable commerciale de Webenchères, "la base des acheteurs étant plus large, le rendement est meilleur". Le marché est d'abord local car les villes vendent sur place. Mais l'existence d'un site regroupant toutes les ventes accroît l'efficacité du dispositif. "D'ailleurs, tout finit par se vendre", constate David Rihai, PDG de AgoraStore, "mêmes les objets les plus insolites". La ville d'Angers qui projetait la démolition d'entrepôts pour un coût prévisionnel de 200.000 euros a finalement réussi à les vendre à une compagnie (15.000 euros) qui a pris en charge le démontage, AgoraStore a encore vendu un château 850.000 euros et Webenchères de vieux rouleaux compresseurs à des collectionneurs...

Nouvelles recettes pour les collectivités locales

Les deux sites sont assez proches du modèle e-Bay "mais avec quelques services supplémentaires" indique David Riahi. Les deux sociétés ne se contentent pas d'offrir une plateforme, elles conseillent les collectivités adhérentes sur la mise en ligne des produits, sur la durée de la mise aux enchères et elles assurent aussi la création d'espaces personnalisés sur leur propre site. Ainsi chaque collectivité peut mettre en ligne ses propres produits et communiquer sur ses ventes à la fois sur la plateforme d'enchères et sur son propre site web. Le modèle économique, assez proche dans les deux cas, est établi sur une rémunération au pourcentage sur les ventes réelles de chaque collectivité (8 à 10%).
Les deux sites ont enregistré une croissance sensible des ventes en 2011. "En période de restrictions budgétaires les collectivités locales cherchent des moyens efficaces de faire rentrer de nouvelles recettes" constate Laetitia Faudot. Et de fait les résultats sont loin d'être négligeables. La vente de véhicules et de matériels réformés a, par exemple, rapporté 65.000 euros en 2010 à la commune de Narbonne. "Les recettes générées par les enchères en ligne constituent des rentrées d’argent souvent inattendues pour les collectivités locales qui dans de nombreux cas, ne s’imaginaient pas pouvoir tirer le moindre euro de leurs biens", constate encore David Riahi. C'est tout l'intérêt de ce service qui pourrait bien prendre de l'ampleur dans les années à venir.

 

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