Les centres de soins infirmiers obtiennent un sursis financier
Menacés de faillite par des hausses de salaires non financées, les quelque 300 centres de soins infirmiers (CSI) présents notamment en milieu rural vont finalement recevoir 11 millions d'euros pour boucler leur budget cette année, a-t-on appris ce mercredi 1er mars.
Trois semaines après leur cri d'alarme sur les centres de soins infirmiers "menacés de fermeture", quatre fédérations du secteur (Adedom, ADMR, UNA et C3SI, qui représentent environ 60% des CSI) ont indiqué dans un communiqué avoir "obtenu la promesse que les sommes dues par l'Etat (...) seraient bien versées".
La décision, actée après une réunion au ministère vendredi, a été confirmée à l'AFP par le cabinet de la ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo : "Le versement d'une aide exceptionnelle de 11 millions d'euros en 2023" viendra bien "compenser" les hausses de salaires négociées fin 2021, dans la foulée du "Ségur de la santé". Ces revalorisations devaient en effet intervenir en vertu de "l'avenant 43" d'octobre 2021 (avenant sur la révision de la classification des emplois de la rémunération des salariés de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et services à domicile). Or ces structures associatives les payaient depuis plus d'un an sur leurs fonds propres, faute de financement pérenne des pouvoirs publics - à part une première "aide d'urgence" de 4 millions début 2022.
Saluant "une avancée majeure", les quatre fédérations attendent maintenant que la somme annoncée soit "rapidement débloquée" car "la situation financière des centres de soins est intenable et leur survie, à très court terme, engagée". Elles demandent aussi que "les pouvoirs publics améliorent le circuit de financement et travaillent sur une clarification du fléchage des fonds, de sorte à assurer un financement pérenne, sécurisant le fonctionnement des CSI".
Pour éviter que le problème ne ressurgisse dans quelques mois, le ministère les a effectivement associées aux "travaux pour faire évoluer les modalités de financement" du secteur, qui font déjà l'objet d'une mission de l'Inspection générale des affaires sociales.
"Traitements médicamenteux, injections, prises de sang, vaccins, mais aussi retours à domicile après un séjour hospitalier, dialyses, traitements anti-cancéreux, accompagnement de la fin de vie … la palette des soins effectués par les CSI est multiple", rappellent les fédérations, qui voient dans ces centres "souvent situés en zone rurale ou en quartiers prioritaires" une "réponse à la désertification médicale".