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Cour des comptes - Les "autoroutes ferroviaires" restent à la traîne

Les "autoroutes ferroviaires", qui consistent à transporter, selon un rythme cadencé, des camions sur des trains spécialement conçus à cet effet, sont encore très loin de l'objectif en volume fixé pour 2020 et ne sont toujours pas rentables malgré d'importantes aides publiques, selon le rapport annuel de la Cour des comptes publié le 8 février.

Inscrit comme l'un des objectifs du Grenelle de l'environnement de 2009 et de l'Engagement national pour le fret ferroviaire, le développement des "autoroutes ferroviaires" "peine à se réaliser", constate la Cour des comptes dans son rapport annuel publié le 8 février. Pour contribuer au transfert modal vers le ferroviaire, il était prévu la réalisation d'un réseau d'"autoroutes ferroviaires" à haute fréquence devant transporter 500.000 camions dès 2020, ce qui aurait permis d'économiser 450.000 tonnes de CO2 par an.
Deux de ces "autoroutes ferroviaires" étaient en activité en 2015. Elles ont transporté "environ 70.000 unités", ce qui reste "nettement en deçà" de l'objectif fixé pour 2020, relèvent les magistrats de la rue Cambon. La ligne reliant la France à l'Italie (175 km via le tunnel du Mont-Cenis), subventionnée à hauteur de 53% de ses recettes, "ne parvient pas à monter en puissance" : moins de 30.000 poids lourds par an, soit 2% du trafic transalpin, mais 9 millions d'euros de pertes en 2015, comblées "sans enthousiasme" par les deux pays. Ce régime de subvention, qui prévaut à titre "transitoire" depuis 2003, est censé prendre fin en 2018, la Cour des comptes appelant à "mettre en oeuvre la mise en concession" avant cette date.

"Echec coûteux" de l'axe atlantique

Le rapport pointe par ailleurs "l'échec coûteux" de l'itinéraire atlantique (1.050 km entre Hendaye et les Hauts-de-France), pour lequel l'Etat et les collectivités ont engagé 69,3 millions d'euros, "dont une quarantaine dépensés en pure perte".
Seule la ligne Perpignan-Luxembourg est parvenue à "un équilibre d'exploitation fragile", sans subvention mais avec des investissements publics dans les terminaux ferroviaires, en particulier au Boulou (Pyrénées-Orientales) pour un montant estimé à 70 millions d'euros en dix ans. Reste néanmoins à "évaluer le bénéfice socio-économique et environnemental" de cet itinéraire emprunté chaque année par 40.000 camions. Enfin, le prolongement de cette ligne vers Calais, qui a bénéficié de 18 millions d'euros d'aide de l'Etat, "peine à démarrer" en raison de la présence de migrants cherchant à entrer dans le port pour rejoindre la Grande-Bretagne. Son activité avait été suspendue en juillet après "trois mois de fonctionnement difficile". La reprise du trafic a toutefois été annoncée ce 7 février.

 

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