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L'Élysée reçoit 5/5 l'appel d'urgence lancé par les sapeurs-pompiers

Recevant les représentants de sapeurs-pompiers à l'Élysée, le président de la République a répondu à diverses attentes de la profession, en faisant notamment un pas supplémentaire vers l'instauration du 112 comme numéro unique des appels d'urgence.

Tirant l’été dernier les conséquences de la gestion – du premier épisode – de la crise sanitaire due au Covid, les représentants de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) n’avaient pas mâché leurs mots, dénonçant notamment l'engorgement du centre d'appels du Samu (le 15). Si le ton peu diplomatique n’avait pas été du goût de tous, notamment à l’Assemblée nationale, le discours semble avoir porté.

Recevant à l’Élysée le 26 octobre trois représentants de la fédération (son président Grégory Allione, et deux vice-présidents, Céline Guilbert et Max Roux) – faute d'avoir pu assister comme prévu au congrès national mi-octobre à Marseille, annulé à cause du Covid – le président de la République a répondu à de nombreuses attentes de la FNSPF, égrenées par le colonel Allione le 16 octobre dernier en clôture de l'assemblée générale de la fédération.

Vers un duo 112 – 116 117 ?

À l'issue de la réunion, les représentants de la FNSPF ont ainsi annoncé la prochaine expérimentation, à l’échelle d’une région "choisie de concert", du 112 comme numéro unique de réception des appels d'urgence, "lequel doit trouver une articulation cohérente avec le service d'accès aux soins". Ce dispositif, conforme à l'esprit du droit communautaire, est revendiqué inlassablement par la fédération, singulièrement lors du congrès de 2019, et encore au début de l'année, avec le renfort des départements de France. À dire vrai, des plateformes de réception des appels communes police, gendarmerie, Samu et pompiers, voire même ambulanciers du secteur privé, existent déjà dans 21 départements, comme l'a rappelé le président Grégory Allione le 16 octobre. La véritable innovation résiderait ici "dans une véritable séparation de l'urgent du non urgent", précise à Localtis Céline Guilbert, via l'adjonction d'un service d'accès aux soins. Les pompiers plaident toujours pour l'instauration du 116 117 pour recevoir ces appels médicaux non urgents, sans réussir jusqu'ici à emporter la conviction des "blancs". Une réunion de travail est prévue "avant la fin de l'année pour avancer sur ce sujet", a précisé à l'AFP le colonel Grégory Allione.

Soutien tous azimuts aux sapeurs-pompiers

Face au développement des agressions des sapeurs-pompiers, Céline Guilbert nous indique que le président de la République a également soutenu "l'extension, comme pour les maires, de la qualification d'outrage aux personnes dépositaires de l'autorité publique, ainsi que la possibilité de pouvoir rendre anonymes les plaintes déposées par les sapeurs-pompiers agressés".

Le président de la République aurait également confirmé son "soutien à une initiative européenne protectrice de l’engagement citoyen sous toutes ses formes, destinée à compléter la lettre de confort adressée récemment par la Commission européenne à la France sur la compatibilité de son modèle avec la directive européenne de 2003 sur le temps de travail", mise en cause par la jurisprudence Matzak. Pour favoriser par ailleurs le recrutement de ces sapeurs-pompiers volontaires, le chef de l'État aurait également accueilli favorablement l'instauration d'une bonification de retraite (acquiesçant par ailleurs, dans le cadre de la réforme des retraites, au maintien du métier de sapeur-pompier en catégorie active et à la portabilité des droits en cas de mobilité professionnelle), le développement de l'aide aux entreprises pour favoriser leur disponibilité– "ils pourraient libérer 8 jours comme les réservistes", nous précise Céline Guilbert –, l'instauration d'une équivalence entre le brevet national des jeunes sapeurs-pompiers (JSP) et la 2e phase du service national universel ou encore la participation de ces JSP au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées. Plus largement, aurait également été validée la création d'un contingent spécifique aux sapeurs-pompiers dans les ordres nationaux (mérite, légion d'honneur) et ministériel.

Sur-cotisation prime de feu : pas de suppression de la part salariale

En revanche, le président de la République aurait confirmé la seule suppression, introduite par amendement au PLFSS de 2021, de la part patronale de la sur-cotisation "prime de feu" à la CNRAL, évoquant des "raisons d’équité avec les autres professions dans une même situation" pour justifier le maintien de la sur-cotisation sur la part salariale.

 

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