Législatives : un entre-deux-tours suspendu aux désistements et reports de voix
Rassemblement national en tête (29,25% et 33,2% avec ses alliés), Nouveau Front populaire à 28%, camp présidentiel à 20%, Les Républicains à 6,5%... Le premier tour de ces législatives hors norme a dessiné ce dimanche 30 juin un paysage politique fracturé et en partie encore incertain. Les mots d'ordre à géométrie variable en vue du second tour trouveront une première traduction mardi lorsque l'on saura combien de candidats arrivés en troisième position se maintiennent. Ce que l'on peut retenir au niveau national... et région par région.
Le Rassemblement national - et ses alliés - sont arrivés en tête du premier tour d'élections législatives inhabituelles ce dimanche 30 juin avec 33,2% des suffrages, devançant le Nouveau Front populaire, qui obtient 28%, loin devant le camp d'Emmanuel Macron à 21%, lors d'un vote marqué par une participation en forte hausse.
Les premières projections en sièges des instituts de sondage anticipent une large majorité relative d'au moins 240 sièges pour le RN, voire une courte majorité absolue jusqu'à 295 sièges, mais sont évidemment à prendre avec beaucoup de précautions. Il s'agira bien dimanche prochain de 577 scrutins et la reconfiguration dépendra notamment des désistements et consignes de vote dans chaque circonscription. On comptait 76 élus dès le premier tour et, avant les premières consignes et annonces de désistement, plus de 300 triangulaires potentielles - voire de quadrangulaires dans une poignée de cas -, une situation complètement inédite qui renforce le flou sur les projections. Les candidats encore en lice ont jusqu'à mardi 18h pour décider de se maintenir ou pas.
Le RN et ses alliés font certes moins que les 36% à 37% annoncés par les sondages des derniers jours de campagne. Le score du RN seul est de 29,25% (auquel s'ajoutent les 3,9% des candidats portés par la ligne Éric Ciotti). Il a fait élire 39 députés dès le premier tour, à commencer par Marine Le Pen dans son fief du Pas-de-Calais. Idem pour ses lieutenants Sébastien Chenu (Nord), Julien Odoul (Yonne), Edwige Diaz (Gironde) et Laure Lavalette (Var). Comme le veut l'usage, ces parlementaires fraîchement élus ou réélus pourront se rendre à l'Assemblée dès ce lundi à partir de 14h.
La gauche "au taquet" ?
La délégation d'extrême droite pourra y croiser celle des 32 élus du Nouveau Front populaire. Chez LFI, il y a son coordinateur, Manuel Bompard, élu à Marseille ou la présidente de son groupe parlementaire, Mathilde Panot, élue dans le Val-de-Marne. Toujours dans le Val-de-Marne, Clémence Guetté est également réélue dès le premier tour, comme Éric Coquerel, l'ancien président de la commission des finances, ou Clémentine Autain en Seine-Saint-Denis. Le patron des socialistes, Olivier Faure, a également été réélu facilement en Seine-Maritime, comme l'écologiste Sandrine Rousseau à Paris. À Paris, Emmanuel Grégoire, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, a été élu dès dimanche face à l'ex-ministre Clément Beaune.
En quatre jours et quatre nuits, Insoumis, socialistes, écologistes et communistes avaient réussi à surmonter une bonne part de leurs divergences et à s'accorder sur un programme de gouvernement. La gauche a légèrement amélioré son score de 2022, mais ne semble pas en mesure d'accroître significativement ses troupes. On notera toutefois que l'écart entre le Nouveau Front populaire et le RN s'est sensiblement resserré entre les premiers résultats diffusés à 20h (avant, notamment, que soient connus ceux des grandes villes) et ceux finalement publiés par le ministère de l'Intérieur. Ses principaux dirigeants se sont retrouvés dans la soirée devant une foule compacte de milliers de personnes pour un rassemblement unitaire sur la place de la République à Paris. "C'est un score tout à fait important pour l'union de la gauche, mais cette union n'a pas réussi à se rapprocher du RN", note Martial Foucault, du Cevipof. "La gauche n'avait pas d'armée de réserve, elle est au taquet à 30%", ajoute son collègue Luc Rouban. Certaines personnalités ont été éliminées dès dimanche, comme le chef des communistes Fabien Roussel. Le député sortant de la Somme François Ruffin est devancé par une candidate RN mais bénéficiera du retrait de la candidate macroniste.
Ministres en ballottage
Du côté présidentiel, même si on évite la déroute totale qui était crainte dans les états-majors, l'ancienne majorité relative (250 sur 577 dans l'Assemblée sortante) va fondre comme neige au soleil (jusqu'à 60 sièges) et va devoir se recomposer, quelle que soit l'issue du second tour le 7 juillet. Qu'Emmanuel Macron entre en cohabitation avec le RN ou doive composer avec une majorité élargie ou un gouvernement technique, rien ne sera plus comme avant.
Parmi les 24 ministres en lice, Sabrina Agresti-Roubache, arrivée troisième à Marseille, a annoncé son retrait face au RN. Gérald Darmanin est en tête dans le Nord devant le RN, mais de peu. Gabriel Attal a récolté 43,8% des voix dans les Hauts-de-Seine, devançant de près de huit points la candidate du NFP Cécile Soubelet. Sa prédécesseure à Matignon, Élisabeth Borne, s'est elle aussi qualifiée dans la sixième circonscription du Calvados, mais derrière le candidat RN Nicolas Carbrix (le candidat NFP en mesure de se maintenir a annoncé qu'il se désistait). Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé en tête dans la neuvième circonscription des Hauts-de-Seine. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, candidat dans le Loir-et-Cher, est arrivé deuxième derrière la candidate RN. Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, est en ballottage défavorable dans la troisième circonscription de Paris. Toujours à Paris, la ministre Olivia Grégoire (Entreprises) est en ballottage favorable face à la communiste Céline Malaisé. Frédéric Valletoux (Santé) arrive deuxième en Seine-et-Marne, derrière une candidate RN et une candidate NFP. Guillaume Kasbarian (Logement) est en difficulté en Eure-et-Loir, au coude-à-coude avec la candidate RN.
Donnés pour "morts" dans leurs propres rangs, Les Républicains ont toutefois fait de la résistance grâce à leur ancrage local. Avec 9 à 10% des voix, la droite obtiendrait un score pratiquement inchangé par rapport à 2022 et parviendrait à conserver 30 à 50 sièges au second tour sur les 61 dont elle disposait, malgré la dissidence d'Éric Ciotti (arrivé en tête dans sa circonscription des Alpes-Maritimes avec 41% des voix). Dans le Haut-Doubs, la secrétaire nationale du parti, Annie Genevard, dépasse d'une courte tête son rival du RN, alors qu'Aurélien Pradié, qui avait annoncé son départ de LR, arrive nettement en tête dans le Lot. En région parisienne, le sortant Philippe Juvin a été élu dès le premier tour dans les Hauts-de-Seine, avec le soutien du camp présidentiel.
Des consignes à géométrie variable
"Face au Rassemblement national, l'heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour", a affirmé Emmanuel Macron dans une déclaration écrite transmise aux médias dimanche dès 20h, ne clarifiant pas totalement l'attitude à suivre en cas de duels entre le RN et le NFP ou de triangulaires. Tout plutôt que le "projet funeste" du RN : c'est la ligne défendue par l'actuel locataire de Matignon, Gabriel Attal, qui a lui aussi reconnu que "cela passera par le désistement de (ses) candidats" en "troisième position"… mais seulement pour avantager "un autre candidat qui défend les valeurs de la République", a-t-il ajouté, soulignant que le camp présidentiel sera encore présent "dans plusieurs centaines de circonscriptions" dimanche prochain et constituera "le meilleur choix pour éviter que le RN ne dispose d'une majorité absolue".
Le sujet continue de déchirer les cadres de la majorité sortante : hors de question d'inclure LFI dans le périmètre pour François Bayrou, Édouard Philippe, Yaël Braun-Pivet ou Aurore Bergé. A contrario, les ministres-candidates Sabrina Agresti-Roubache et Marie Guévenoux ont déjà choisi de se désister et plusieurs tenants de l'aile gauche plaident pour sortir de la logique du "ni RN ni LFI". Même son de cloche chez l'ancienne ministre Rima Abdul-Malak : "À mes amis de la majorité présidentielle : le Nouveau Front populaire n'est pas que LFI et LFI n'est pas que Mélenchon. Le dépassement, c'est maintenant." Divisé, donc, sur la marche à suivre, le gouvernement aura une dernière occasion de se retrouver avant le second tour : le chef de l'État a convoqué ses ministres à l'Elysée ce lundi à 12h.
À gauche, plusieurs dirigeants ont appelé au désistement de leurs troupes si un autre candidat est mieux placé pour faire barrage au RN. Après avoir réaffirmé qu'"il faut donner une majorité absolue au Nouveau Front populaire car il est la seule alternative", Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a clarifié la ligne de conduite pour le second tour : LFI "retirera" ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le RN est en tête. "Nulle part, nous ne permettrons au RN de l'emporter. (...) Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN", a-t-il déclaré, tout comme Raphaël Glucksmann, le leader de Place publique, a appelé tous les candidats arrivés en troisième position à se désister face au RN pour remporter le "référendum" contre ce dernier.
Les Républicains ont pour leur part refusé de donner des consignes de vote ou de désistement. "Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s'exprimer en conscience" écrit la direction nationale du parti dans un communiqué. L'eurodéputé François-Xavier Bellamy a même estimé que "le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche".
La réforme de l'assurance chômage n'a pas passé ce premier tour
Comme un effet ricochet de ce premier tour : le Premier ministre "a décidé ce soir de suspendre la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance chômage", qui visait notamment à durcir les conditions d'accès aux indemnités, a déclaré dimanche à l'AFP l'entourage du chef du gouvernement. Très critiquée par les syndicats, cette réforme, prévue pour entrer en vigueur au 1er décembre, devait être entérinée par un décret publié au Journal officiel lundi. La réforme n'est pas enterrée mais pourra "faire l'objet d'aménagements, de discussions entre forces républicaines", selon l'entourage de Gabriel Attal, renvoyant à de "futures majorités de projets et d'idées" après le deuxième tour des législatives. Afin d'éviter un vide juridique, sachant que les règles actuelles n'était valables que jusqu'à ce dimanche, Matignon a d'ores et déjà précisé qu'un "décret de jointure" devait être publié dès lundi matin pour prolonger les conditions en vigueur "jusqu'au 31 juillet". Il figurait effectivement au Journal officiel de ce 31 juillet. La réforme devait réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d'indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement.
RÉGION PAR RÉGION
Île-de-France
Les figures de la gauche ont été largement réélues, les députés de la majorité sont à la peine et le Rassemblement national gagne du terrain, notamment dans les zones rurales : ce qu'il faut retenir du premier tour des élections législatives en Île-de-France.
La Seine-Saint-Denis reste banlieue rouge
La gauche garde la Seine-Saint-Denis avec les réélections dès le premier tour de six de ses députés, dont les figures Clémentine Autain (62,65%), Éric Coquerel (65,28%) et Stéphane Peu (71,8%). Les dissidents Raquel Garrido (5e circonscription) et Alexis Corbière (7e circonscription), personnalités historiques du parti LFI mais non investis par le mouvement du Nouveau Front populaire (NFP), sont tous les deux qualifiés pour le second tour. Mais, arrivée troisième, Raquel Garrido est en difficulté pour conserver son siège lors d'une probable triangulaire face à la NFP Aly Diouara et l'UDI Aude Lagarde. Dans ce département jeune et populaire, le RN place trois candidats au second tour, dans les 3e, 8e et 12e circonscriptions.
Le Val-de-Marne aussi
Les députés LFI Mathilde Panot et Clémence Guetté ont été réélues dès le premier tour dans les 10e et 2e circonscriptions, devançant largement leurs opposants avec 59,27% et 55% des voix. Rachel Kéké est arrivée en tête avec 43,65% dans la 7e circonscription avec près de neuf points d'avance sur le maire LR de L'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, (36,64%). Nouveau venu dans l'arène politique, le militant des droits de l'enfant Lyes Louffok, candidat NFP, se hisse aussi en première position avec 31,71% des voix dans la 1re circonscription.
Le RN domine en Seine-et-Marne
Le Rassemblement national fait une large percée en Seine-et-Marne, où ses candidats sont arrivés en tête dans 7 des 11 circonscriptions. La réélection d'Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, dès le premier tour avec 53,42% des voix dans la 11e circonscription, constitue l'exception dans ce département francilien. Les ministres-candidats dans le département, Frédéric Valletoux et Franck Riester, sont tous les deux devancés par les candidats RN et sont qualifiés pour une des nombreuses triangulaires possibles dans le plus vaste département d'Île-de-France.
Majorité à la peine en Val-d'Oise
Le Rassemblement national progresse dans le Val-d'Oise avec des candidats qualifiés pour le second tour dans huit des dix circonscriptions. En rassemblant 33,65% des suffrages, Anne Sicard se hisse même en tête du scrutin dans la 1re circonscription, devant le candidat du Nouveau Front populaire Maximilien Jules-Arthur (30,8%) et Émilie Chandler, députée sortante de la majorité (25,46%). Dans les deux circonscriptions restantes, le NFP a validé la réélection de deux députés Paul Vannier (5e) et Carlos Martens Bilongo (8e). Le scrutin est un camouflet pour les députés sortants de la majorité, en ballotage défavorable dans les nombreuses triangulaires en vue avec les candidats du RN et du Nouveau Front populaire.
Poussée du RN dans l'Essonne
Le RN réalise aussi une percée dans l'Essonne, atteignant le second tour dans huit des circonscriptions du département où des triangulaires pourraient avoir lieu dimanche prochain. La ministre aux Outre-Mer, Marie Guévenoux (Ensemble), est à la peine, qualifiée mais en troisième place avec 27,11% des suffrages. Jérôme Guedj conserve son fief, en tête avec 34,44% des voix. Élu depuis vingt-sept ans, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) se présentera au second tour devant le candidat de la gauche et l'actuel président du département, candidat sous l'étiquette divers droite.
La Macronie en force dans les Yvelines
Rare département d'Île-de-France où ils peuvent se maintenir au second tour dans les douze circonscriptions, les candidats de la majorité présidentielle pourraient toutefois affronter des candidats du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national lors de triangulaires dans dix d'entre elles. Figures de la Macronie, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes, Aurore Bergé, arrivent en tête avec respectivement 42,15% et 33,93% des suffrages.
Ministres sauvés dans les Hauts-de-Seine
La majorité présidentielle sauve aussi ses ministres dans les Hauts-de-Seine : le Premier d'entre eux, Gabriel Attal, et Stéphane Séjourné (Affaires étrangères) sont tous les deux qualifiés pour le second tour, arrivés premiers avec respectivement 43,85% et 46,07% des voix. Les candidats du Nouveau Front populaire atteignent également le second tour dans 10 circonscriptions sur 13.
À Paris, la gauche renforcée
C'est un carton plein : sur les 18 circonscriptions de la capitale, la moitié a vu les candidats du Nouveau Front populaire élus dès le premier tour. Il s'agit sans surprise de celles situées dans l'est parisien, bastion de la gauche où LFI s'était taillée la part du lion en 2022, avec six députés sur neuf de gauche. Tous (Aymeric Caron, Danièle Obono, Sarah Legrain, Sophia Chikirou et Rodrigo Arenas) ont été réélus, à l'exception de la dissidente Danielle Simonnet, en ballotage favorable. Les écologistes ont également reconduit trois députés dès le premier tour : Eva Sas et Sandrine Rousseau, sortantes, et Pouria Amirshahi. Cet ancien député socialiste frondeur sous la présidence de François Hollande a remplacé le sortant Julien Bayou. Enfin, le Parti socialiste retrouve un siège grâce au premier adjoint Emmanuel Grégoire, élu face au macroniste Clément Beaune. Sur les huit autres députés sortants du camp présidentiel, d'autres sont qualifiés mais en grand danger. Comme la MoDem Maud Gatel ou le ministre Stanislas Guerini. Cinq autres sont arrivés en tête et peuvent avancer confiants vers le second tour : la ministre déléguée Olivia Grégoire, David Amiel, Benjamin Haddad, Astrid Panosyan-Bouvet et Sylvain Maillard. Reste, pour les macronistes, le cas de la deuxième circonscription, où le député sortant Gilles Le Gendre n'est arrivé qu'en troisième position derrière la candidate du PS et un proche de la ministre de la Culture, Rachida Dati, investi par Renaissance. À gauche, le seul cas de divisions internes a livré un verdict sans appel : non réinvestie par LFI, la "purgée" Danielle Simonnet est arrivée largement en tête (41,87%) dans la 15e circonscription dont elle est députée sortante. Sans aucun député depuis 2022, la droite comptait sur les 4e et 14e circonscriptions pour regagner au moins un siège. Mais la présence de candidats pro-RN, favorables à "l'union des droites", a compliqué la donne.
Auvergne-Rhône-Alpes
En Auvergne-Rhône-Alpes, le Rassemblement national arrive largement en tête du premier tour des législatives, sauf dans les grandes villes où la gauche devance ses rivaux et dans les fiefs LR comme celui du président de la région, Laurent Wauquiez. Mais la "clarification" souhaitée par le président Emmanuel Macron attendra le second tour : dans une grande majorité des circonscriptions, trois candidats sont en mesure de se maintenir et tout dépendra désormais des désistements.
Nombreuses triangulaires, au moins une quadrangulaire
Trois candidats sont qualifiés pour le second tour dans trois quarts des circonscriptions de la région (six sur six en Haute-Savoie, quatre sur cinq dans l'Ain, cinq sur six dans la Loire...). Dans la 8e du Rhône, quatre candidats (RN-PS-Ensemble-LR) ont même dépassé le seuil des 12,5% des inscrits, qui permet de se maintenir en lice. Les premiers désistements sont arrivés dès l'annonce des résultats, notamment de la part des candidats du Nouveau Front populaire arrivés en troisième position, mais aussi de la députée sortante Renaissance Sarah Tanzilli dans le Rhône.
Le RN en pole position
Le Rassemblement national, qui disposait de 4 des 64 sièges de la région dans la précédente assemblée, progresse partout. Ses candidats sont souvent en tête, y compris sur des terres plutôt à gauche comme les trois circonscriptions d'Ardèche.
La gauche victorieuse dans les villes
Le Nouveau Front populaire est en tête dans les quatre circonscriptions de Lyon, où la députée écologiste sortante Marie-Charlotte Garin est même réélue dès le premier tour. Boris Tavernier, représentant de la société civile a lui aussi frôlé la barre des 50%. À Grenoble, la patronne des députés écologistes Cyrielle Chatelain apparaît en ballotage favorable. À Saint-Étienne, un socialiste et une insoumise ont rassemblé plus de 40% des suffrages. À Clermont-Ferrand, la sortante Marianne Maximi (LFI) est en tête.
Les sortants Renaissance en grande difficulté
À part la députée de l'Ain Olga Givernet, qui coiffe d'un cheveu sa rivale RN dans l'Ain, de nombreux députés Renaissance sortants se retrouvent en deuxième voire en troisième position. Même les poids-lourds ne sont pas épargnés : l'ancien ministre Olivier Véran, candidat dans l'Isère pour le camp présidentiel, est devancé par un étudiant insoumis âgé de 24 ans ; la secrétaire d'État en charge du numérique, Marina Ferrari, par une ancienne députée Renaissance, Typhanie Degois, représentante de l'alliance LR-RN. Après deux mandats, l'élue de la 1re circonscription de la Drôme Mireille Clapot, arrivée en quatrième position, n'a même pas obtenu le nombre de voix suffisantes pour se qualifier pour le second tour.
Wauquiez en tête dans son fief...
Le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, possible candidat de la droite à l'Élysée en 2027, est arrivé en tête dimanche dans son fief de Haute-Loire, talonné par le RN. Dans une courte allocution, depuis le Puy-en-Velay, il a loué la force de son ancrage local face à son adversaire, "un candidat totalement parachuté", qui "travaille en Belgique" et "vit à Nice".
... comme les autres LR d'Auvergne et de Savoie
Dans le Cantal, Vincent Descoeur est en tête avec 37,66% des voix devant le RN qui triple toutefois son score (30,29%) par rapport à 2022. Dans la 2e circonscription, un duel serré s'annonce entre Jean-Yves Bony (LR 34,29%) et Gilles Lacroix (RN 33,01%). Sur les terres LR à Vichy, le candidat sortant de la droite, Nicolas Ray, finit en tête avec 40,1% des voix mais suivi de peu par le RN. En Savoie, les députés sortants LR Vincent Rolland et Émilie Bonnivard arrivent premiers, lui avec seulement 831 voix d'avance.
À Crépol, le RN à plus de 42%
Dans le petit village drômois de Crépol, le RN est arrivé largement en tête, sept mois après la mort de Thomas, 16 ans, victime d'un coup de couteau lors de violences entre jeunes à la fin d'un bal. L'affaire, brandie comme exemple de l'insécurité grandissante dans les campagnes par la droite et l'extrême droite, avait fait la une des médias pendant des jours. Dimanche, le candidat du RN Thibaut Monnier a remporté 138 voix sur 335 à Crépol, soit 42,86%, loin devant la députée sortante Emmanuelle Anthoine (LR), qui n'a recueilli que 26,40% bien que sa suppléante soit la maire du village.
Indéboulonnable Chassaigne ?
Dans la 5e circonscription du Puy-de-Dôme, très rurale, André Chassaigne, pilier du PC et chef de groupe à l'Assemblée, devance de seulement quelques centaines de voix (37,77%) la candidate du RN Brigitte Carletto (37,02%), qu'il avait déjà affrontée en 2022 où il avait frôlé l'élection au premier tour.
Abad éliminé
L'éphémère ministre Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol, a été éliminé au premier tour dans la 5e circonscription de l'Ain, où il était député depuis 2012, d'abord comme LR puis pour la majorité présidentielle.
Hauts-de-France
Le Pen réélue, Darmanin en triangulaire, Roussel éliminé : fortunes diverses dans les Hauts-de-France pour les personnalités politiques de premier plan candidates dans la région, qui se distingue à nouveau par la force du vote RN.
Vague RN
Dix-huit députés RN sont élus dès le premier tour dans la région : six dans le Pas-de-Calais, six dans le Nord, quatre dans l'Aisne, un dans la Somme et un dans l'Oise. La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, est réélue députée dans le Pas-de-Calais, un siège qu'elle occupe depuis 2017, avec plus de 58% des voix.
Triangulaires pour Ensemble
Arrivé en tête dans sa circonscription de Tourcoing (Nord) avec 36,03% des voix, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, fera face, sauf désistement, à deux adversaires au second tour : le RN Bastien Verbrugghe (34,31%) et la candidate anti-spéciste Leslie Mortreux (24,83%), investie par le Nouveau Front populaire (NFP). La ministre déléguée à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, candidate dans le Pas-de-Calais, participera également, sauf désistement, à une triangulaire au second tour. Avec 21,54% des voix, elle fera face à une candidate RN (37,31%) et un candidat écologiste du NFP (20,12%).
Gauche des villes et des champs
François Ruffin (NFP) arrive second dans sa circonscription de la Somme avec 33,92% des voix, plus de six points derrière la candidate du RN (40,69%). La candidate Ensemble, arrivée troisième (22,68%), a décidé de se désister "face au risque" du RN. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, est éliminé dès le premier tour par le candidat RN dans sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux (Nord). Léon Deffontaines, jeune tête de liste du PCF aux européennes, et investi par le NFP dans la 3e circonscription de la Somme, est éliminé dès le premier tour, avec 15% des voix derrière le RN (48,90%) et le député sortant UDI-LR Emmanuel Maquet (27,7%). Dans la première du Nord, circonscription lilloise où l'Insoumis Adrien Quatennens a finalement renoncé à se présenter, le candidat LFI investi par le NFP, Aurélien Le Coq, obtient plus de 44% des voix et affrontera une candidate RN au second tour. Figures de La France insoumise, Ugo Bernalicis à Lille et David Guiraud à Roubaix sont bien partis pour conserver leur siège. Le premier a obtenu 47,31% des voix dans la première circonscription et le deuxième 48,50% dans la huitième.
RN dès le premier tour
Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, est réélu dès dimanche soir dans la 19e circonscription du Nord, avec 58,35% des voix. Arrivé en tête avec 49,62% des voix, le "monsieur économie" du RN, Jean-Philippe Tanguy, député sortant de la quatrième circonscription de la Somme aura quant à lui besoin d'un second tour face au candidat Ensemble, Anthony Gest. Six candidats RN sont élus dès le premier tour dans le Pas-de-Calais, qui compte douze circonscriptions. Outre Marine Le Pen, Emmanuel Blairy, Christine Engrand, Bruno Bilde et Thierry Frappé sont réélus, ce dernier avec le plus haut score : 60,6%. Bruno Clavet fera lui son entrée dans l'hémicycle après avoir repris le siège perdu par le RN face au PCF en 2022. Dans les six autres circonscriptions, le RN arrive en tête. Dans l'Aisne, quatre candidats RN sont élus dès le premier tour sur les cinq circonscriptions du département. Le cinquième est en ballotage favorable dans la deuxième circonscription, face au sortant LR Julien Dive, dans le fief du LR Xavier Bertrand.
Dassault à la peine
Les Dassault pourraient perdre dans l'Oise, où un membre de la famille siège presque sans discontinuer depuis l'élection de Marcel en 1958. Le sortant LR Victor Habert-Dassault n'a obtenu que 24,48% des voix, bien loin du RN (46,19%), dans la première circonscription. Rien n'est gagné pour le député sortant Ensemble Éric Woerth dans la quatrième circonscription de l'Oise : il arrive second avec 29,89% des voix, derrière le RN Mathieu Grimpret (40,23%). L'ancienne ministre de la Santé d'Emmanuel Macron, Brigitte Bourguignon, battue de 56 voix par le RN au second tour en 2022 dans le Pas-de-Calais, est éliminée dès le premier tour par la députée sortante Christine Engrand.
Nouvelle-Aquitaine
Le Rassemblement national presque intouchable dans les circonscriptions rurales, la gauche résiste dans quelques bastions, François Hollande réussit son retour, et le Modem s'écroule chez François Bayrou : ce qu'il faut retenir en Nouvelle-Aquitaine, avant les résultats des grandes villes de la région.
Le RN souverain en zone rurale...
De la Gironde à la Creuse, le RN a réalisé un raz-de-marée en zone rurale, se confirmant dans ses fiefs et progressant dans des zones acquises à la gauche ou au camp présidentiel. Dans le département pauvre et agricole du Lot-et-Garonne, le parti lepéniste place ses trois candidats, dont deux sortants, en tête avec plus de 40% des voix. En Gironde voisine, le RN domine largement dans les circonscriptions viticoles du Médoc, de l'Entre-deux-Mers, de Libourne et du Blayais, où la patronne régionale et vice-présidente du parti, Edwige Diaz, a été réélue dès le premier tour - c'est la seule à ce stade dans la région. Tout comme en Charente, où la sortante Caroline Colombier manque de peu sa réélection (43%). Hors de ses fiefs, le RN a placé ses candidats à la première place dans les quatre circonscriptions de Dordogne (quatre circos sur quatre) et deux des trois circonscriptions des Landes, deux terres rurales historiquement ancrées à gauche. En Creuse, le candidat issu de l'alliance avec Éric Ciotti, Bartolomé Lenoir, vire largement en tête (33%), dix points devant la députée sortante du Nouveau Front populaire et la présidente LR du département.
... et conquérant en périurbain
La vague RN a emporté également des territoires périurbains conquis depuis plusieurs années par le camp présidentiel, avec quatre candidats RN en tête sur les cinq circonscriptions de Charente-Maritime, et deux sur les quatre de la Vienne, ainsi que dans le bassin d'Arcachon (8e de Gironde). Le parti de Jordan Bardella progresse aussi dans des circonscriptions de la banlieue pavillonnaire bordelaise (27% à Mérignac pour une triangulaire contre NFP et Ensemble). Dans toutes ces zones, le RN "est en pleine dynamique, avec une progression de 3 à 6 points par rapport aux européennes, y compris avec des candidats souvent inconnus", résume le politologue spécialiste de la région Jean Petaux.
Gauche : Hollande, Bordeaux et des bastions
L'ancien président socialiste François Hollande a terminé en tête (37,6%) dans son ancien fief de Corrèze, pour une triangulaire devant le RN (30,9%) et le député sortant LR (28,6%). Sur les six circonscriptions de l'agglomération bordelaise, le Nouveau Front populaire en domine au moins cinq, avec deux sortants qui manquent d'un rien la réélection dès le premier tour. En Haute-Vienne, les trois députés sortants de gauche, avec des scores au-dessus de la barre des 35%, sont au coude-à-coude avec leurs adversaires RN. Tout comme dans les Landes, où l'ex-porte parole du groupe socialiste Boris Vallaud reste en tête (37%) dans la 3e circonscription, acquise par le PS depuis 1978, pour un duel au second tour face à la candidate RN (36%). Même configuration dans la première circonscription des Deux-Sèvres, où la sortante écologiste Delphine Batho (38%) tentera de garder son fief face au RN (34%). Deux autres barons locaux sous l'étiquette divers gauche - David Habib (37%) en Béarn et Olivier Falorni (45,6%) en Charente-Maritime - restent en tête de leur circonscription.
Le Modem à terre chez Bayrou
Dans les Pyrénées-Atlantiques, les trois députés sortants Modem - Josy Poueyto, Jean-Paul Mattei et Florence Lasserre - ont fait les frais des progrès de l'extrême droite. Qualifiés pour le second tour, ils sont à touche-touche avec le candidat RN et à une poignée de points derrière ceux du Nouveau Front populaire à Bayonne et Biarritz. Dans le camp présidentiel, seuls Sacha Houlié, sortant à Poitiers, l'ex-ministre délégué Thomas Cazenave à Bordeaux, et le radical Bastien Marchive aborderont le second tour en ballotage favorable.
Cahuzac éliminé, retours compliqués
L'ancien ministre socialiste Jérôme Cahuzac, a été éliminé sèchement (14,5% des voix) pour son retour, après sa condamnation pour fraude fiscale en 2018, dans son ancien fief de Villeneuve-sur-Lot. En Creuse, le retour de l'ex-figure de la majorité macroniste et agriculteur Jean-Baptiste Moreau s'est aussi arrêté au premier tour. Egalement revenant, l'ex-député de la 4e des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle termine loin derrière (18%) le député sortant du NFP (38%) et la candidate RN (26%), mais se maintiendra au second tour.
Bretagne
Le Rassemblement national (RN) a réalisé dimanche un score historique en Bretagne, région traditionnellement centriste et européenne, en qualifiant des candidats dans 26 circonscriptions sur 27 au second tour. Le parti présidentiel se retrouve en difficulté dans cette région qui avait plébiscité le parti d'Emmanuel Macron en 2017.
Le RN se qualifie dans 26 circonscriptions
Fait inédit dans l'histoire de la région, les candidats du RN se qualifient dans 26 circonscriptions bretonnes, arrivant même en tête dans 5 d'entre elles. Seule la 8e circonscription d'Ille-et-Vilaine (Rennes) fait exception à la règle, le socialiste Mickaël Bouloux ayant été réélu dès le premier tour avec 52,84% des suffrages. Dans le Morbihan, département qui a vu naître le fondateur du parti d'extrême droite Jean-Marie Le Pen, le RN espérait l'emporter dans les 3e et 6e circonscriptions (celles de Pontivy et d'Hennebont), mais le désistement des candidats de gauche, arrivés troisième, rend cette perspective improbable. Le RN arrive également en tête dans la 4e d'Ille-et-Vilaine (Redon), la 8e du Finistère (Quimperlé) et la 4e des Côtes-d'Armor (Guingamp).
La majorité présidentielle vacille
Les candidats de la majorité présidentielle, qui l'avaient emporté dans 18 circonscriptions sur 27 en 2022, se retrouvent en difficulté, n'arrivant en tête que dans 10 circonscriptions dimanche soir. En 2017, le parti présidentiel l'avait emporté dans 24 des 27 circonscriptions bretonnes, ne laissant que trois sièges à la droite (LR-UDI).
Hervé Berville bien placé
Consolation pour la majorité présidentielle : dans la deuxième circonscription des Côtes d'Armor (Dinan), le secrétaire d'État à la Mer Hervé Berville finit premier avec 33,6% des voix, suivi de près par le candidat RN Antoine Kieffer (30,9%). L'écologiste Jérémy Dauphin (25,7%), investi par le NFP, arrivé troisième avec 25,7% des voix devrait se retirer, au regard des consignes données par les partis de gauche.
La "dynastie Le Fur" perdure
Dans la 3e circonscription (Lamballe-Loudéac) des Côtes-d'Armor, Corentin Le Fur (Les Républicains) arrive en tête avec 31,96%, devant la candidate RN Odile de Mellon (28,57%) et le socialiste Antoine Ravard (NFP) qui recueille 22,92%. Ce dernier devrait se retirer pour faire barrage au RN. Marc Le Fur, député sortant élu presque sans discontinuer depuis 1993, ne se représentait pas après avoir annoncé être atteint d'un cancer. Son fils semble bien parti pour lui succéder.
À Lorient, fief de Le Drian, un Vert en tête
Comme en 2022, l'écologiste Damien Girard arrive en tête avec 35,6% des voix, devant la députée sortante (Renaissance) Lysiane Métayer (34,6%), dans la circonscription de Lorient, fief de l'ancien ministre Jean-Yves Le Drian, soutien d'Emmanuel Macron dès 2017. Il y a deux ans, la candidate macroniste, déjà devancée au premier tour, avait fini par l'emporter de 1.000 voix au second.
À Brest, le candidat LFI n'a pas plié le match
Dans la circonscription de Brest-centre, le candidat LFI Pierre-Yves Cadalen devance largement ses concurrents, avec 35,3% des voix, devant le RN Denis Kervella (22,6%) et le député sortant Jean-Charles Larsonneur (divers centre), élu depuis 2017, qui se qualifie d'un cheveu au second tour (18,48%). Ancien macroniste ayant quitté la majorité, M. Larsonneur pourrait cependant l'emporter s'il parvient à rallier les voix de son rival Renaissance Tristan Bréhier (17,04%), arrivé quatrième, ainsi que celles des autres candidats centriste et LR. En 2022, M. Larsonneur l'avait déjà emporté sur le fil face à M. Cadalen, avec 118 voix d'avance.
Quadrangulaire à Quimperlé
Dans la 8e circonscription du Finistère (Quimperlé), le RN, arrivé en tête (30,8%), et trois autres candidats se sont qualifiés au second tour : le député sortant (Modem) Erwan Balanant (27,8%), le président de Quimperlé communauté (divers gauche) Sébastien Miossec (22,2%), et le candidat du Nouveau Front populaire Thomas Le Bon (LFI). Ce dernier, avec 18,1% des voix, a annoncé son désistement. Cela pourrait profiter à M. Miossec, soutenu par le président de région Loïg Chesnais-Girard (ex-PS), dans une circonscription où la gauche totalise plus de 40% des voix.
Grand Est
Le Rassemblement national a poursuivi sa montée en puissance dans le Grand Est, où il arrive en tête dans une grande majorité de circonscriptions et envoie cinq de ses députés à l'Assemblée dès le premier tour... Ce qu'il faut savoir dans la région Grand Est.
Le RN présent partout en Alsace, Strasbourg résiste
Dans les 15 circonscriptions alsaciennes, le RN peut se maintenir partout au deuxième tour, sauf au centre-ville de Strasbourg. Une progression notable pour le parti lepéniste : en 2022, il n'était parvenu à qualifier des candidats que dans huit circonscriptions sur les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. À l'exception de Strasbourg centre, où l'écologiste Sandra Regol passe tout près de la victoire dès le premier tour (47,6%), et de cinq circonscriptions qui débouchent sur des triangulaires, la gauche est éliminée partout. À l'approche du 7 juillet, la question qui se pose est de savoir si le Rassemblement national pourra faire élire un député en Alsace, ce qui n'est encore jamais arrivé, l'ancienne région faisant figure d'exception dans un Grand Est depuis longtemps sous la pression de l'extrême droite. Cette fois, le RN a viré en tête dans 11 circonscriptions alsaciennes sur 15. Il réalise son meilleur score du côté de Wissembourg, dans le nord du Bas-Rhin, avec 44,1% des voix, et dépasse les 40% dans trois autres circonscriptions. Dans l'Assemblée nationale sortante, Ensemble comptait 11 députés, la Nupes et LR deux députés chacun.
Carton plein du RN en Moselle
En Moselle, le RN arrive en tête dans toutes les circonscriptions et réélit deux députés dès le premier tour, Alexandre Loubet et Kévin Pfeffer. Dans les sept autres circonscriptions de ce département à l'histoire industrielle, les candidats RN sont principalement suivis par des candidats de droite ou de la majorité présidentielle, le NFP n'arrivant en seconde position qu'à deux reprises. Le parti lepéniste comptait trois députés mosellans dans la précédente mandature. Le sortant et porte-parole du RN Laurent Jacobelli (46,36%) sera lui en ballotage face à Céline Léger (NFP, 28,98%) dans la 8e circonscription. Les trois députés de la majorité présidentielle sortants sont toutefois qualifiés pour le second tour.
La gauche évincée dans les Vosges
Dans les Vosges, aucun des candidats du Nouveau front populaire n'a pu se qualifier pour le second tour : les duels opposeront dimanche prochain uniquement les députés sortants aux candidats RN, arrivés en tête dans deux circonscriptions sur quatre. Le député de la majorité David Valence (30,84%) est largement devancé par Gaëtan Dussausaye (RN, 48,16%). Les Vosges ne comptaient jusqu'alors aucun député RN.
La majorité présidentielle coule en Meurthe-et-Moselle
Les électeurs meurthe-et-mosellans ont presque fait disparaître la majorité présidentielle et placé des candidats RN au second tour dans cinq des six circonscriptions du département. Et dans la seule où il ne s'est pas qualifié, Louis-Joseph Pecher, à qui Éric Ciotti avait retiré son investiture la semaine dernière pour propos "antisémites, homophobes et orduriers", est arrivé deuxième. Cependant, le NFP est en tête dans les circonscriptions urbanisées de Nancy et de Toul.
Le RN près du grand chelem en Haute-Marne
Laurence Robert-Dehault (56,82%) a été confortablement réélue dès le premier tour dans la 2e circonscription de Haute-Marne et Christophe Bentz est très près de réaliser la même performance dans la première. Avec 48,83% des voix, le candidat RN est en très bonne position en vue du second tour.
L'Aube proche de basculer complètement
Dans l'Aube, le RN Jordan Guitton (53,84%) est lui aussi réélu dans la première circonscription. Le département pourrait totalement basculer à l'extrême droite, les candidats RN ayant remporté 44% et 42% des suffrages dans les deux autres circonscriptions.
Occitanie
En Occitanie, le Rassemblement national consolide sa marque dans l'arc méditerranéen et étend son influence à l'ancienne région Midi-Pyrénées, où la gauche se maintient dans ses fiefs dans un contexte d'incertitude lié aux nombreuses triangulaires. L'union des droites RN-LR a fonctionné dans plusieurs départements où l'alliance conclue entre Jordan Bardella et Éric Ciotti leur permet de placer des candidats en mesure de s'imposer face à des candidats de gauche ou macronistes. La mauvaise dynamique de Renaissance plombe des députés sortants, comme la ministre des Collectivités et de la Ruralité Dominique Faure, en deuxième position dans la 10e circonscription de Haute-Garonne, devancée par le PS.
Vers un carton plein du RN dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales
Déjà détenus par le Rassemblement national, les quatre sièges des Pyrénées-Orientales, fief du maire de Perpignan, Louis Aliot, et les trois de l'Aude, devraient rester le 7 juillet aux mains du parti. Six députés sortants ont totalisé de 45 à 49% des suffrages, alors qu'Anaïs Sabatini a été élue dès le premier tour. La domination du RN le long du littotal méditerranéen s'accentue : leurs candidats sont en tête dans sept des neuf circonscriptions de l'Hérault et dans les six du Gard.
La gauche progresse à Toulouse
Le Nouveau Front populaire (NFP) pourrait décrocher trois sièges supplémentaires à Toulouse et ses environs. En plus des quatre sièges LFI, d'un cinquième détenu par les Ecologistes, le PS est en ballottage favorable dans deux circonscriptions macronistes, LFI dans une troisième. Les trois autres sièges de Haute-Garonne, dans les territoires les plus ruraux, sont convoités par des candidats RN, ou LR soutenu par le RN, arrivés en tête.
Ministres en danger
Deuxième dans la 10e circonscription de Haute-Garonne, derrière le socialiste Jacques Oberti (32,21%), la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, totalise 28,63% des voix, au coude-à-coude avec la candidate RN, Caroline Falgas-Colomina (28,23%). Tous trois sont qualifiés pour une triangulaire. Patricia Mirallès, secrétaire d'État chargée des anciens combattants et de la mémoire, est arrivée troisième (22,54%) dans la première circonscription de l'Hérault où elle est députée depuis 2017, 12 points derrière Josyan Oliva (RN, 34,11%). Elle pourrait se désister au profit du candidat du Nouveau Front populaire, Jean-Louis Roumégas (deuxième avec 34,04%).
Triangulaire Ménard-RN-LFI
Emmanuelle Ménard (27,23%), femme du maire de Béziers, Robert Ménard, et députée sortante, est devancée par le candidat RN Julien Gabarron (41,11%). Magali Crouzier (21,03%) complétera pour le NFP la triangulaire dans cette circonscription de l'Hérault.
Pradié en force
Dans la première circonscription du Lot, le sortant Aurélien Pradié, ancien numéro 2 des Républicains (LR), candidat sans étiquette, est en ballotage très favorable avec 42,25%, devant la candidate du Nouveau Front populaire, Elsa Bougeard (24,33%) et celle du Rassemblement national, Slavka Mihaylova (23,06%).
Rabault en ballotage défavorable
Avec le soutien du RN qui n'a pas présenté de candidat, la maire LR de Montauban Brigitte Barèges (45%) fait chanceler la députée socialiste sortante Valérie Rabault et première vice-présidente de l'Assemblée nationale (36,81%), dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne.
Poutou au second tour
Trois fois candidat à l'élection présidentielle pour le NPA, Philippe Poutou atteint le second tour malgré un faible score (18,70%) dans la circonscription de Carcassonne, où il a été parachuté par le Nouveau Front populaire. Avec 49,33% au premier tour, le RN Christophe Barthès devrait conserver son siège.
Ariège, fief PS
En Ariège, les deux députés Liot, des socialistes soutenus par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ont largement distancé le RN. Investis par l'union de la gauche, Martine Froger est réélue dès le premier tour (50,74%) et Laurent Panifous (48,25%) affrontera le RN au second tour.
Bourgogne-Franche-Comté
La Bourgogne-Franche-Comté a placé le RN en tête dans la très grande majorité des circonscriptions, deux de ses députés sortants étant même réélus dès le premier tour, dont le porte-parole du RN, Julien Odoul, dans l'Yonne.
Deux sortants RN réélus
Le porte-parole national du RN, Julien Odoul, est d'ores et déjà réélu, avec 50,44% des voix, deux fois plus que son plus proche adversaire, le NFP Nicolas Soret (25,5%). L'ancienne députée macroniste Michèle Crouzet, que Julien Odoul avait battue en 2022, ne recueille que 17,5%. En Haute-Saône, le député RN sortant Émeric Salmon a également été réélu dès le premier tour avec 50% devant le maire socialiste de Lure, Éric Houlley (22,5%). Son homologue de la première circonscription, Antoine Villedieu, manque de peu sa réélection avec 48,82 % des suffrages, devant le maire Horizons de Vesoul, Alain Chrétien (29,99 %).
Le RN à de nouveaux sommets
La formation lepéniste s'est hissée en tête dans l'ensemble des circonscriptions de Bourgogne, sauf une (la première de Côte-d'Or), où la socialiste Océane Godard (NFP), pourtant fragilisée par une candidature socialiste dissidente, est en tête, de justesse, avec 29% des suffrages contre le sortant Ensemble Didier Martin (27%) et la RN Cyline Humblot-Cornille (26%). En Franche-Comté, le RN est premier dans huit des douze circonscriptions. Le parti à la flamme dépasse souvent les 40% dans la grande région, confirmant en particulier sa poussée dans la Nièvre lors de la dernière présidentielle de 2022 et aux européennes de début juin. Dans ce département, Charles-Henri Gallois (41%) est en passe de détrôner la sortante Modem Perrine Goulet (29%) tandis que Julien Guibert (45%), patron départemental du RN, est largement devant l'ex-député socialiste investi par le NFP Christian Paul (26%).
Le RN hégémonique dans l'Yonne ?
Le RN pourrait bien décrocher la seule circonscription de l'Yonne qui lui échappe encore. Outre la troisième circonscription, où Julien Odoul a été reconduit dès le premier tour, le sortant RN Daniel Grenon de la deuxième est en ballottage favorable avec 40%, devant la NFP Florence Loury (25%) et le macroniste Victor Albrecht (17%). Dans la troisième, seule non encore tombée dans l'escarcelle RN, la LR-RN Sophie-Laurence Roy-Clémendot recueille 45% face au sortant Horizons André Villiers (29%).
La ministre Khattabi en difficulté
Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, est en ballottage défavorable dans la troisième circonscription de Côte-d'Or (Dijon et banlieue sud). La candidate Ensemble, qui avait déjà été réélue en 2022 avec seulement 66 voix d'avance (sur un total d'environ 34.000) devant la Nupes, ne se place qu'en troisième position, avec 24%, contre 30% au NFP Pierre Pribetich et 35% au RN défendu par l'ex-préfet Thierry Coudert.
Le pari réussi des ciottistes
Les candidats de l'alliance LR avec le RN sont en tête dans la région. Sophie-Laurence Roy-Clémendot recueille 45% face au sortant Horizons André Villiers (29%) dans la 2e circonscription de l'Yonne. Le NFP, arrivé troisième avec 19,5%, se désiste cependant au profit de M. Villiers. Dans la quatrième de Saône-et-Loire, Éric Michoux, avec 44%, est en passe de sortir Cécile Untermaier (30%), dernière députée socialiste de la région, âgée de 72 ans, qui tient son siège depuis 2012. Dans la 3e circonscription du Doubs, le secrétaire départemental du parti Les Républicains du Doubs, Matthieu Bloch, également investi dans le cadre de l'alliance avec le RN, termine en tête avec 44,35% devant le député sortant Renaissance Nicolas Pacquot (30,22%). Cependant, dans l'autre camp LR, celui des "historiques", la secrétaire générale de LR, Annie Genevard, est arrivée en tête dans la 5e circonscription du Doubs avec 35,20 % des suffrages, talonnée par la RN Floriane Jeandenand (33,73%).
Dominique Voynet en tête
Dans la 2e circonscription du Doubs, l'ancienne ministre de l'Écologie de Lionel Jospin Dominique Voynet (34,16%) se place devant le RN Éric Fusis (30,12%) et le candidat Renaissance Benoît Vuillemin (26,79%).
Normandie
En Normandie, l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne s'est qualifiée pour le second tour dans la 6e circonscription du Calvados et le département de l'Eure, qui comptait quatre députés RN sur cinq, est partout dominé par le RN.
Borne qualifiée
Dans la 6e circonscription du Calvados, où le Rassemblement national a réalisé une nette percée aux élections européennes du 9 juin (34%), la députée sortante Élisabeth Borne (Ensemble) arrive en deuxième position (28,93%) derrière le candidat RN Nicolas Calbrix (36,26%). Le candidat du Nouveau Front populaire (NFP) Noé Gauchard (23,16%) est aussi en mesure de se maintenir au second tour mais Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, a annoncé dimanche soir sur BFMTV son désistement pour "sauver Mme Borne", tout en reconnaissant que "beaucoup" lui reprocheraient cette décision.
L'Eure ancrée à l'extrême droite
Dans l'Eure, les candidats RN, dont quatre sont des sortants, sont arrivés en tête dans les cinq circonscriptions, avec partout plus de 40% des voix. Dans la 3e circonscription, le député Kévin Mauvieux a même frôlé l'élection dès le premier tour avec 48,88% des suffrages. Il affrontera le 7 juillet Marie Tamarelle Verhaeghe (Ensemble), arrivée deuxième avec 21,35% des voix. Le député sortant PS de la 4e circonscription Philippe Brun a réuni 34,27% des suffrages dans la seule circonscription qui n'était pas encore RN, devancé par le candidat d'extrême droite Patrice Pauper (41,64%).
Rouen reste à gauche
À Rouen, Florence Hérouin-Léautey, candidate de l'Union de la gauche dans la 1re circonscription de Seine-Maritime, arrive en tête du premier tour avec 44,44% des voix, deux jours après un dernier meeting de campagne à Rouen où Raphaël Glucksmann avait fait le déplacement. Le candidat Ensemble Damien Adam (27,62%) et le RN Grégoire Houdan (18,99%) sont également qualifiés pour le deuxième tour. Sur le réseau social X, le suppléant de Mme Hérouin-Léautey et maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a qualifié le résultat national "d'effroi absolu".
La Seine-Maritime partagée entre RN et NFP
Ailleurs en Seine-Maritime, six circonscriptions voient le RN arriver en tête. Dans deux autres, la gauche termine première. La députée sortante Agnès Firmin-Le Bodo (Horizons), pharmacienne et ancienne ministre déléguée à l'organisation territoriale et des professions de santé, arrive première (34,83%) dans la 7e. Elle devance la candidate RN Anaïs Thomas (28,63%) et sa rivale de gauche Florence Martin-Péréon (28,62%), qui n'ont que dix voix d'écart.
Le maire de Caen en bonne place
Dans la 1re circonscription du Calvados, le maire de Caen, Joël Bruneau, prend la tête avec 43,11% des voix, talonné par la toute récente députée européenne de gauche Emma Fourreau. La candidate du RN Ludivine Daoudi est également qualifiée pour le 7 juillet même si elle n'a pas franchi la barre des 20%. Sur l'ensemble de la région, la participation a atteint entre 65% et 75%, en très forte hausse par rapport au scrutin 2022.
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Plusieurs députés sortants du Rassemblement national (RN) réélus dès le premier tour, le dernier député communiste de la région menacé, et le Nouveau Front populaire en position de signer un grand chelem à Marseille. Ce qu'il faut savoir en Provence-Alpes-Côte-d'Azur :
Bouches-du-Rhône : nouvelle progression du RN
En tête dans toutes les circonscriptions hors de Marseille, le Rassemblement national a encore progressé, faisant réélire dès le premier tour son chef de file Franck Allisio dans la 12e, autour de Marignane. Et ses quatre autres députés sortants hors de la cité phocéenne sont en très bonne position pour retrouver le palais Bourbon. Dernier député communiste encore élu dans la région, dans la 13e circonscription, autour de l'étang de Berre, Pierre Dharréville (36,02%) est cette fois très menacé par son adversaire RN, Emmanuel Fouquart (47,53%), qu'il avait devancé de cinq points en 2022. L'ancien journaliste, élu député depuis 2017, s'était imposé avec 52,01% au second tour. Sur la ville d'Aix-en-Provence, les deux députés sortants de la majorité présidentielle, Mohamed Laqhila (11e) et Anne-Laurence Petel (14e), sont également en grand danger, avec deux triangulaires qu'ils vont aborder en troisième position. Arrivé en deuxième position devant Mme Pétel, le socialiste Jean-David Ciot (29,48%), devancé de deux points par le candidat RN (31,65%), pourrait retrouver un fauteuil qu'il avait occupé de 2012 à 2017.
Marseille : deux élus de la majorité chutent
Arrivés troisièmes dans leurs circonscriptions, deux des trois députés sortants de la majorité présidentielle à Marseille se sont retirés dès dimanche soir, pour faire barrage au RN. Parmi eux, Sabrina Agresti-Roubache, très proche du couple Macron et secrétaire d'État à la ville, qui a reconnu que dans la 1re circonscription de la cité phocéenne, "le choix (avait) été clair, 45% pour le Rassemblement national" de son adversaire Monique Griseti. Dans la deuxième circonscription, Claire Pitollat, élue depuis 2017, a été devancée de 870 voix par le socialiste Laurent Lhardit du NFP, adjoint à l'Économie au maire de Marseille. Aux premières heures de la journée lundi, elle n'avait pas précisé si elle se retirait ou si elle comptait disputer cette possible triangulaire.
Marseille : vers un grand chelem pour le NFP ?
Avec déjà deux députés sortants réélus à Marseille, Manuel Bompard, le coordinateur national de LFI, et Sébastien Delogu, le député insoumis qui s'était illustré en brandissant un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire, qualifié dans les cinq autres circonscriptions de la ville, pourrait signer un grand chelem le 7 juillet. Avec le jeune Amine Kessaci, 20 ans, candidat écologiste dans les quartiers nord populaires de la ville, c'est même le seul siège gagné par le RN à Marseille en 2022, par Gisèle Lelouis, qui pourrait tomber. À noter que dans la 5e circonscription c'est le député Insoumis sortant et dissident, Hendrik Davi, qui s'est qualifié face au RN, devançant de 565 voix le candidat LFI officiel Allan Popelard. Mais le duel devrait être très serré dans la 1re circonscription de la ville, où la représentante de Place publique, Pascaline Lécorché, distancée de quelque 10.000 voix par Monique Griseti (RN), devra compter sur un report des voix quasi parfait des suffrages accordée à la député sortante macroniste, Sabrina Agresti-Roubache.
Var : cinq députés RN réélus dès le premier tour
Dans le Var, où le Rassemblement national avait raflé sept des huit circonscriptions lors des législatives 2022, cinq députés RN sortants ont été réélus dès le premier tour, les trois autres terminant assez largement en tête à l'issue du premier tour. Dans la première circonscription, qui recouvre la ville de Toulon, la seule qui leur avait échappé il y a deux ans, le candidat RN, Sébastien Soulé (42,28%), un des policiers mis en cause dans le procès de la Bac Nord de Marseille en 2021, mais finalement relaxé, est en ballotage favorable face au député Ensemble sortant Yannick Chenevard (31,37%).
Avignon : Raphaël Arnault, controversé candidat LFI, face au RN
Militant de la Jeune garde antifasciste, mouvement assumant une stratégie musclée contre l'extrême droite, Raphaël Arnault, candidat LFI controversé, s'est qualifié pour le deuxième tour, devançant un dissident de gauche, Philippe Pascal. Il affrontera la députée RN sortante Catherine Jaouen. Soutenu par le reste de la gauche, qui jugeait Raphaël Arnault, fiché S, trop "extrémiste", Philippe Pascal, ex-inspecteur du travail et figure du milieu associatif, a certes appelé à voter pour M. Arnault, afin de "battre le RN". Mais "j'aurais été le mieux à même de rassembler et de gagner, car je suis un modéré", a-t-il ajouté.
Le RN confirme son ancrage dans le Vaucluse
Bastion de l'extrême droite depuis des années, le Vaucluse, sixième département le plus pauvre de France, voit le Rassemblement national arriver en tête dans ses cinq circonscriptions. Le député sortant Hervé de Lépinau, qui en 2020 avait comparé l'avortement à un "génocide", a même été réélu dès le premier tour avec 53,51% des voix, dans la 3e, territoire composé de petites villes entre Carpentras et Avignon. Dans la région de Cavaillon (2e), connue pour sa production et son marché maraîcher, la députée sortante RN Bénédicte Auzanot, ancienne assistante de cabinet médical, est en ballotage favorable avec 45,95% face au candidat NFP Patrick Blanès. La candidate du camp Macron Sylvie Viala s'est retirée, selon le Dauphiné Libéré. A Orange, la candidate d'extrême droite Reconquête! issue de la famille Bompard qui dirige la ville depuis 1995, Marie-Claude, a échoué à se qualifier. Mais Marie-France Lorho (RN) vire en tête avec 49,89% des voix et affrontera Monia Galves du NFP (19,64%). Seule circonscription qui avait échappé à l'extrême droite en 2022, avec le député macroniste Jean-François Lovisolo, la 5e, regroupant des villages pittoresques du Lubéron comme Gordes, mais aussi des quartiers populaires de Carpentras ou Apt, a mis le RN en tête (45% pour Catherine Rimbert). Mais la gauche fait 27,16% avec Céline Celce et c'est une triangulaire qui devrait avoir lieu, avec le candidat macroniste Adrien Morenas également qualifié (20,29%).
Ciotti appelle Les Républicains à voter RN
Le président des Républicains Eric Ciotti, qui s'est allié avec le Rassemblement national et est arrivé en tête au premier tour dans sa circonscription des Alpes-Maritimes, selon son équipe, a appelé dimanche les Républicains à "suivre le chemin" qu'il a ouvert et à voter pour l'extrême droite. "La victoire est en vue pour porter Jordan Bardella à Matignon", s'est-il réjoui.
Dans les Alpes-Maritimes, les LR "historiques" menacés
Dans un département qui avait élu cinq députés LR, trois RN et un macroniste en 2022, deux des RN sont déjà réélus et le troisième manque la barre de peu avec 48% des voix. Deux députés LR, dont Éric Ciotti, le contesté président des Républicains, en ballotage très favorable, se présentaient en alliance avec le RN. Les trois LR restés opposés au RN sont en revanche en danger dans l'ouest du département. Dans la 9e circonscription, Michèle Tabarot (33,84%), députée depuis 2002 et figure nationale du parti, est largement distancée par le RN Franck Galbert (42,31%), malgré l'absence de candidat macroniste. Dans la 8e, territoire de David Lisnard, Alexandra Martin, partie avec le maire de Cannes comme suppléant, est aussi en difficulté (28,39%) face à la RN Dorette Landerer (42,72%). Enfin, dans la 7e, Éric Pauget (24,88%) est aussi en retard derrière le RN Thierry Ferrand (36,32%). Dans ces trois circonscriptions, le RN a plus que doublé ses scores par rapport au premier tour de 2022.
À Nice, le dilemme d'Estrosi
Avec trois candidats LR soutenus par le RN en tête dans les trois circonscriptions niçoises, Éric Ciotti laisse loin derrière les trois candidats macronistes, fortement soutenus par le maire Christian Estrosi, qui ont même été dépassés par les candidats du NFP. Si la question d'un éventuel désistement ne se pose plus dans la 5e circonscription, où Christelle D'Intorni est réélue, elle le pourrait dans la 1re, celle de M. Ciotti, mais le candidat NFP est LFI, et surtout dans la 3e, où l'unique député macroniste sortant du département, Philippe Pradal (25,36%), a été devancé par la socialiste Laure Quignard (27,24%). "Nous prendrons dans les heures à venir les décisions qu'impose l'esprit républicain", a promis M. Estrosi.
Alpes-de-Haute-Provence : une triangulaire en vue, le RN en tête
Une triangulaire devrait avoir lieu dans les Alpes-de-Haute-Provence dimanche, à l'issue d'une première manche qui a vu les candidats RN arriver en tête dans les deux circonscriptions et les candidats de la majorité présidentielle relégués en troisième position. Dans la seconde circonscription, celle de Forcalquier ou Manosque, le député LFI sortant, Léo Walter, tombeur de Christophe Castaner en 2022, qui se présentait cette fois-ci sous l'étiquette du NFP, est arrivé en deuxième position (32,99%), derrière Sophie Vaginay-Ricourt (40,89%), la maire de Barcelonette, une ex-LR investie sous la bannière RN à la faveur des accords Ciotti. La pression pour se désister sera forte pour la macroniste Dominique Blanc (22,69%).
Hautes-Alpes : triangulaires en vue, le camp présidentiel en danger
Dans ce département alpin comptant deux députés macronistes sortants, le camp présidentiel sort du premier tour en ballottage très défavorable, avec deux triangulaires en vue. Sur la seconde circonscription, qui compte la ville de Briançon, le député sortant Joël Giraud avait jeté l'éponge après la dissolution, estimant que "ce monde n'est désormais plus" le sien. Son remplaçant, Sébastien Fine, n'est arrivé qu'en troisième position (26,70%), en ballottage très défavorable. Dans la première circonscription, celle de Gap, l'ancien sondeur Jérôme Sainte-Marie, qui s'occupait déjà de la formation des cadres du Rassemblement national, arrive en tête avec 38,24%.
Centre-Val de Loire
Des anciens ministres en difficulté, Olivier Marleix devancé par le RN, un proche de Bardella aux portes de l'Assemblée : ce qu'il faut savoir dans la région Centre-Val de Loire.
Eure-et-Loir : Marleix devancé par le RN
Dans la deuxième circonscription d’Eure-et-Loir, le député sortant et président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, est en situation délicate. Il arrive en seconde position avec 25,93 % des suffrages exprimés face au candidat du Rassemblement national Olivier Dubois, 38,32 %. Nadia Faveris du Nouveau Front populaire le talonne et se qualifie pour une possible triangulaire. Autre personnalité en difficulté dans le département, Guillaume Kasbarian, ministre du Logement et député sortant dans la 1re circonscription (Chartres) a décroché sa place pour le second tour, mais au coude-à-coude avec la candidate RN Emma Minot qui le devance de moins de 500 voix. Bien que qualifié en troisième position avec plus de 24% des voix, Jean-François Bridet (NFP) a immédiatement annoncé qu'il se retirait pour barrer la route au parti d'extrême droite. Dans la 3e, le maire de Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart (Parti radical), seul candidat d’un "front républicain" qui va de la gauche jusqu’au centre, mais dénoncé par le PCF et La France insoumise, est en ballottage défavorable avec 36,18% des voix face au candidat du Rassemblement national Christophe Bay, ancien directeur de campagne de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022 qui obtient 42,73%. Le candidat Les Républicains, Rémi Martial arrive troisième avec un score insuffisant pour se maintenir (12,71%) mais en position d'arbitre.
Loir-et-Cher : Fesneau en ballottage, Chudeau en force
Marc Fesneau, député depuis 2017 de la 1re circonscription du Loir-et-Cher et ministre de l'Agriculture, se qualifie difficilement pour le second tour dans ce département rural, au coude-à-coude avec la candidate RN Marine Bardet qui le devance de quelques centaines de voix. Le représentant du NFP Reda Belkadi, désavoué par LFI pour des tweets antisémites écrits il y a plusieurs années, est éliminé. Dans la 2e circonscription, le candidat du RN Roger Chudeau, recadré par Marine Le Pen après sa sortie controversée sur l'ancienne ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem, a frôlé la réélection dès le premier tour avec 49,72% des suffrages. Il affrontera au second tour Nils Aucante, ancien journaliste soutenu par la majorité présidentielle.
Cher : un proche de Bardella en tête
Le candidat RN Pierre Gentillet, ex-chroniqueur de la chaîne CNews et proche de Jordan Bardella, s'est nettement imposé (43,15%) face au député sortant Horizons Loïc Kervran (31,20%), dans la 3e circonscription. "Il y a deux ans nous n'étions qu'à 28%, c'est une petite révolution", s'est félicité l'avocat de 33 ans, cité par le Berry républicain. Le Cher a pris un net virage à droite lors de ce premier tour : dans les trois circonscriptions (deux Renaissance et une communiste), un candidat du parti de Jordan Bardella arrive en tête.
Loiret : Thomas Ménagé (RN) frôle la réélection dès le premier tour
Il avait été le candidat RN le mieux élu lors des législatives de 2022 avec plus de 63% des voix : dans la 4e circonscription du Loiret, Thomas Ménagé a frôlé la réélection dès le premier tour (49,65%). Le porte-parole du RN à l'Assemblée nationale affrontera dans une semaine le candidat de l'union de la gauche Bruno Nottin (NFP/PCF). Le RN vire en tête dans cinq des six circonscriptions de ce département, qui comptait quatre députés du camp présidentiel et deux RN. Seule Stéphanie Rist (Ensemble) termine légèrement en tête dans sa circonscription (1re), où se profile une triangulaire avec le Nouveau Front populaire et le RN.
Pays de la Loire
Le Rassemblement national (RN) au second tour dans la quasi-totalité des circonscriptions ; Marie-Caroline Le Pen, soeur de Marine, en tête dans la Sarthe ; la gauche résiste en Loire-Atlantique. Ce qu'il faut savoir dans la région Pays de la Loire.
Le RN qualifié presque partout
Le RN s'est qualifié pour le second tour dans la quasi-totalité des circonscriptions ligériennes. Le parti n'avait remporté aucun siège aux législatives de 2022. Il est arrivé en tête dans quatre des cinq circonscriptions vendéennes, tenues jusqu'à la dissolution par des élus du camp présidentiel.
Marie-Caroline Le Pen en tête dans la Sarthe
Marie-Caroline Le Pen, soeur de Marine Le Pen, est arrivée en tête sous l'étiquette RN dans la 4e circonscription de la Sarthe, fief historique de François Fillon, avec 39,26% des suffrages, loin devant les candidates du NFP (25,94%) et du camp présidentiel (25,88%). Le RN arrive en tête dans quatre des cinq circonscriptions du département, qui avait élu en 2022 trois candidats du camp présidentiel et deux de la Nupes.
La gauche tient bon en Loire-Atlantique, Sarah El Haïry deuxième
Les candidats du Nouveau Front populaire sont arrivés en tête dans sept des dix circonscriptions de Loire-Atlantique, avec un député LFI, Andy Kerbrat, réélu dès le premier tour à Nantes. En 2022, ils en avaient remporté cinq, à égalité avec le camp présidentiel. En nette progression, le RN s'est qualifié pour le second tour dans les neuf circonscriptions toujours en jeu. Il est dans la neuvième à quasi égalité avec le candidat divers-droite (32,51% contre 32,63%), devant la candidate NFP (26,36%). Sarah El Haïry, ministre chargée de l'enfance et vice-présidente du Modem, est arrivée deuxième avec 36,17% des voix, derrière le NFP (37,73%) mais devant le candidat RN (24,73).
Possible quadrangulaire en Vendée
La députée sortante divers droite Véronique Besse, proche de Philippe de Villiers, est arrivée en tête dans la quatrième circonscription de Vendée, avec 39,31% des suffrages. Trois autres candidats se sont qualifiés pour le deuxième tour, ceux du RN (22,88%), du camp présidentiel (18,46%) et du NFP (18,42%).
Le camp présidentiel perd du terrain
Le camp présidentiel n'est arrivé en tête que dans une circonscription de Mayenne, deux de Loire-Atlantique (où il comptait cinq députés sortants) et quatre du Maine-et-Loire (où il en comptait six). En Loire-Atlantique, la députée Modem sortante Sandrine Josso a moins d'un point d'avance sur le candidat RN.
Corse
Les quatre députés sortant - trois nationalistes et un Horizons - qualifiés pour le second tour, le Rassemblement national (RN) en tête en Corse-du-Sud, une triangulaire en Haute-Corse avec le refus du député autonomiste sortant de se désister pour faire barrage au RN.
Le Rassemblement national en tête en Corse-du-Sud
Le Rassemblement National arrive en tête au premier tour dans les deux circonscriptions de Corse-du-Sud et fait une grosse percée en qualifiant un candidat au second tour dans toutes les circonscriptions de Corse.
Les quatre candidats sortants qualifiés pour le second tour
Si les trois candidats nationalistes sortant sont qualifiés pour le second tour, seul l'autonomiste Michel Castellani (1ere circonscription de Haute-Corse) arrive en tête au premier tour avec 31,74% des suffrages. L'autonomiste Jean-Felix Acquaviva (2e circonscription de Haute-Corse), se place second avec 28,63% des suffrages, distancé par le divers droite François-Xavier Ceccoli (34,05%). Idem pour l'autonomiste d'opposition Paul-André Colombani (26,45%, 2e circo de Corse-du-Sud) qui est, lui, largement distancé par François Filoni, le délégué territorial du Rassemblement national avec 35,10%. Avec 30,70% des voix, le député Horizons Laurent Marcangeli, poids-lourd de l'opposition de droite dans l'île, cède également la première place à la candidate inconnue du RN Ariane Quarena (31,20%).
Triangulaire Divers droite-Autonomiste-RN
La seconde circonscription de Haute-Corse sera le théâtre d'une triangulaire au second tour. François-Xavier Ceccoli, président de la fédération LR de Haute-Corse qui a choisi, comme aux législatives de 2022, d'être candidat sans étiquette divers droite, arrive en tête du premier tour avec 34,05% des scrutins, devant le député autonomiste sortant Jean-Felix Acquaviva (28,63%) et la candidate RN Sylvie Jouart (25,42%).
Pas de désistement du député sortant Acquaviva pour faire barrage au RN
Interrogé par l'AFP sur un possible désistement pour faire barrage au RN, Jean-Felix Acquaviva, qui arrive en seconde position, a indiqué vouloir maintenir sa candidature au second tour: "M. Ceccoli dit qu'il va siéger dans sa famille politique, les LR, et on ne sait pas encore s'il ferait des accords soit conjoncturels soit structurels avec le RN, il n'a pas été clair sur ce point-là", a-t-il fait valoir. "Deuxièmement, M. Ceccoli est opposé à l'autonomie", "le projet de société que l'on propose" et "troisièmement, il y a des candidatures qui se sont exprimées au premier tour, notamment indépendantistes (Core in Fronte, 5,13%) et de gauche (NFP/EELV, 6,02%), qui sont susceptibles d'être en convergence avec nous et avec lesquelles j'appelle au rassemblement comme un certain nombre d'autres Corses qui ne sont pas allés voter".
"Attitude irresponsable"
François-Xavier Ceccoli a indiqué à l'AFP que le non désistement pour faire barrage au RN de M. Acquaviva, élu du parti autonomiste de Gilles Simeoni, le président du conseil exécutif de Corse, était une "attitude irresponsable". "M. Simeoni se prétend être le barrage au RN tous les matins au petit-déjeuner et là, ils en ont l'occasion et ils ne le font pas", a-t-il regretté. M. Ceccoli a balayé toute ambiguïté face au RN: "Si je devais rejoindre M. Ciotti, je l'aurais déjà fait". "Voter pour moi, c'est voter pour la famille des démocrates et des gens qui sont opposés aux extrêmes".
Gilles Simeoni soutient les députés sortants
Face aux valeurs, à la vision de la société et au projet "radicalement différents portés par le RN", Gilles Simeoni a exprimé dimanche soir son soutien aux quatre députés sortant, y compris à son "adversaire politique", soutien de l'autonomie corse, Laurent Marcangeli.
Outre-mer
Percée du Rassemblement national (RN) à la Réunion, dans une moindre mesure à Mayotte et en Guadeloupe, la gauche en tête en Martinique et en Guyane, bond de la participation en Nouvelle-Calédonie, revers des indépendantistes en Polynésie : ce qu'il faut savoir des résultats du premier tour outre-mer.
La Réunion
Le Rassemblement national (RN) a réussi une progression historique dans l'île de l'océan Indien en qualifiant ses candidats, pour la plupart peu connus, pour le second tour dans les sept circonscriptions. Dans la 3e, Joseph Rivière (RN) arrive même en tête avec 30,10% des suffrages devant le candidat du Nouveau Front populaire Alexis Chaussalet (24,7%) et la députée Liot sortante Nathalie Bassire (23,2%). Dans les six autres circonscriptions, les députés sortants, tous de gauche, arrivent en première position. Lors des européennes du 9 juin, la liste RN emmenée par Jordan Bardella était arrivée en tête dans 21 des 24 communes de la Réunion.
Guadeloupe
Les députés sortants sont arrivés en tête dans les quatre circonscriptions, mais l'extrême droite fait une percée avec deux candidats qualifiés pour le second tour. Loin derrière les deux sortants du Nouveau Front populaire Christian Baptiste (41,33%) et de Liot Max Mathiasin (36,21%), Laurent Petit et Rody Tolassy (RN) sont qualifiés avec 17,30% et 25,90% des voix. Dans la 1re et la 4e circonscriptions, le second tour opposera deux députés sortants, respectivement Olivier Serva (Liot) et un candidat socialiste investi par le NFP, Élie Califer, face à une candidate LFI, Chantal Lérus, et une de la majorité présidentielle, Jennifer Linon.
Mayotte
La députée sortante Liot Estelle Youssouffa a été réélue sans coup férir dès le premier tour en recueillant 79,48% des voix dans la 1ère circonscription. Dans l'autre circonscription du département, le sortant LR Mansour Kamardine se retrouve en ballottage délicat, arrivé deuxième avec 27,8% des suffrages derrière le candidat RN Anchya Bamana (35,42%).
Martinique
Le député sortant Jean-Philippe Nilor (NFP) caracole en tête dans la 4e circonscription avec 63,18% des voix mais, faute d'avoir pu franchir la barre des 25% des inscrits, il sera contraint à un second tour face un candidat du RN, une première dans cette île des Caraïbes. Le score de son opposant Grégory Roy-Larentry (RN) ne laisse néanmoins guère de doute sur l'issue du scrutin (9,88% des suffrages exprimés). Dans les 1er, 2e et 3e circonscriptions, les sortants Jiovanny William, Marcellin Nadeau et Johnny Hajjar ont termin éà la première place sous la bannière du NFP.
Guyane
Les deux députés sortants investis par le Nouveau Front populaire dans les deux circonscriptions de Guyane, Jean-Victor Castor et Davy Rimane, arrivent largement en tête avec respectivement 62,78% et 60,21% des voix. Faute d'avoir atteint 25% des inscrits pour l'emporter dès dimanche, ils seront contraints à un second tour. Dans la première circonscription, M. Castor sera opposé au candidat sans étiquette Boris Chong Sit (16,11%). Dans la seconde, M. Rimane sera seul en course après le désistement d'une autre candidate sans étiquette, Sophie Charles (25,49%).
Nouvelle-Calédonie
Dans l'archipel du Pacifique sud, secoué depuis le 13 mai par de graves émeutes, la participation a fait un bond à 60,02% (contre 32,51% aux législatives de 2022) et le scrutin s'est déroulé sans incident majeur. Le député loyaliste Nicolas Metzdorf, rapporteur du projet de loi sur le dégel du corps électoral qui a provoqué la colère des indépendantistes, est arrivé en tête dans la 1re circonscription (39,81%). Il affrontera au second tour l'indépendantiste Omayra Naisseline, membre de l'Union calédonienne (36,34%). Dans la 2e circonscription, le candidat indépendantiste Emmanuel Tjibaou, l'un des fils du chef kanak Jean-Marie Tjibaou, assassiné en 1989, est arrivé en tête avec 44,06% des voix. Il sera opposé au second tour au non-indépendantiste LR Alcide Ponga (36,18%).
Polynésie française
Candidat autonomiste de centre-droit, Moerani Frébault a été élu dès le premier tour dans la 1re circonscription avec 54% des voix, devant le député sortant indépendantiste Tematai Le Gayic (35%). Les indépendantistes sont également en recul dans la 2e circonscription, où l'autonomiste Nicole Sanquer (49%) a distancé le sortant Steve Chailloux (42,1%). La sortante indépendantiste Mereana Reid Arbelot a sauvé l'honneur dans la 3e en devançant de peu, avec 42,7% des suffrages, l'épouse de l'ancien président Gaston Flosse, Pascale Haiti-Flosse (41%).