Actualités legaltech 2022 - 1er trimestre

La « LegalTech » est une notion désormais totalement intégrée dans le monde du droit. C’est en suivant les géants américains, tels que RocketLawyer et LegalZoom, que les startups ont commencé à importer cette idée d’appliquer les nouvelles technologies aux services juridiques en France.

 

 

 

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Toutes poursuivent alors le même objectif : révolutionner la pratique du droit en simplifiant les services juridiques par le digital, principalement à l’aide d’algorithmes mais aussi par le recours à l’intelligence artificielle.

Les domaines dans lesquels opèrent ces startups sont variés, et ils sont de plus en plus nombreux sur le marché français. Après une première phase d’hyper-croissance en 2019, leur développement a été largement freiné par la crise sanitaire. 2021 a marqué le retour de la croissance et cette embellie s’est poursuivie en fin d’année.

 

La fin de l'année 2021 conforte la reprise de la croissance

Pour les LegalTechs, l’année 2021 constitue un véritable tournant. En effet, si la crise sanitaire a considérablement bloqué leur développement en 2020, le marché des LegalTechs est reparti à la hausse en 2021.  

Plus précisément, c’est un total de 85 millions d'euros de fonds que les startups du droit ont pu lever en 2021. Si ce montant ne représente que 0,7 % du total des investissements réalisés en 2021 dans toutes les start-ups confondues, il n’en reste pas moins que pour les LegalTechs, cela représente une augmentation de 273 % par rapport à l’année précédente.

Ainsi, à la fin de l’année 2021, Legal Pilot a par exemple levé 1,6 millions d’euros. Spécialisée dans l’automatisation de la rédaction des documents et des opérations juridiques, la solution proposée par cette LegalTech a déjà été adoptée par des cabinets d’avocats tels que PwC Société d'avocats, Fidal ou des entreprises de taille intermédiaire comme Visiativ, TDF, ou encore le Barreau de Lyon.

Les innovations se poursuivent

  • Dastra a récemment commercialisé de nouvelles fonctionnalités d’automatisation de la conformité RGPD. Cette solution offre à ses clients, la possibilité d’estimer, en quelques minutes seulement, leur situation concernant leur conformité au RGPD et propose divers services pour garantir une mise en conformité RGPD adaptée aux besoins de chacun.
  • LexisNexis, à son tour, annonce le développement et la généralisation de sa nouvelle solution Lexis360 Intelligence, avec un moteur de recherche ultra-performant dans l’ensemble des fonds documentaires et des fonctionnalités innovantes d’aide à la décision.
  • Du côté de l’intelligence artificielle, Hyperlex propose la détection automatique des risques dans les contrats, ce qui permet d’isoler facilement les clauses amendées, afin que les utilisateurs puissent soit accepter les modifications soit les refuser.
  • Plus récemment encore, minute!médiation a annoncé intégrer la nouvelle démarche de Tentative de Médiation Familiale Préalable Obligatoire (TPMO) visée par la loi.
  • FoxNot et Izilaw ont annoncé un partenariat pour simplifier l’organisation des rendez-vous entre plusieurs participants depuis FoxNot.
  • Et enfin, Quai des notaires a lancé son tout nouvel espace client sécurisé permettant d’éviter la fraude au RIB et le piratage de données.

Les LegalTechs recouvrent désormais de nombreux domaines du droit : les services proposés vont du simple conseil juridique aux prestations entièrement automatisées, par l’utilisation de la digitalisation ou encore par le développement d’une intelligence artificielle.

L’année 2022 semble continuer sur la même lancée que 2021 et s’annonce donc florissante pour les LegalTechs même si de profonds changements de stratégie sont à prévoir. 

2022 annonce de profonds changements de stratégie 

Si l’année 2022 présage d’être riche en développement avec un chiffre d’affaires attendu des Legaltechs dépassant les cent millions d’euros et également en innovations, les tendances générales se trouvent profondément modifiées par rapport aux années précédentes. En effet, la plupart des LegalTechs ont été créées avec l’objectif de proposer un service numérique lié à la justice ou au secteur juridique facilitant ainsi la prestation juridique tant pour le professionnel que le justiciable. Aujourd’hui cet objectif est largement atteint ce qui ne laisse que peu de place aux nouveaux arrivants sur le marché.  

La tendance d’une baisse de création de nouvelles start-ups qu’il était possible d’observer en 2021 risque donc de largement se confirmer en 2022. Désormais, les LegalTechs auront plutôt intérêt à favoriser les relations avec les grandes entreprises ou encore les groupes internationaux, qu’il s’agisse de coopérations, de partenariats, ou de rachats. Ces rapprochements stratégiques leurs permettront non seulement de gagner en visibilité, en clientèle et en moyens, mais avant tout de profiter de leur réputation. Bénéficier d’une certaine réputation est effectivement d’une importance cruciale dans un domaine comme celui du droit, où les enjeux dépassent largement le simple aspect financier.

En revanche, aucun changement ne se profile en ce début d’année concernant les principaux marchés visés par les acteurs de la LegalTech. Précisément, les entreprises semblent rester le principal destinataire de ces services innovants, suivis de près par les professionnels du droit (avocats, notaires, huissiers de justice, magistrats etc.).

Les étudiants en droit commencent également à être visés : de plus en plus de formations leur permettent d’acquérir le statut de « juriste augmenté », autrement dit, qui possède également des connaissances numériques, notamment en programmation. Le juriste de demain propose, par exemple, de nombreuses formations relatives à la transformation digitale et à l’utilisation efficace de nouvelles technologies.

La plupart des acteurs présenteront leurs innovations au Village de la LegalTech, lors du Rendez-vous des Transformations du droit, dont la 6e édition aura lieu les 17 et 18 novembre 2022 à la Cité des sciences à Paris.