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Tourisme - Le triplement des tarifs de stationnement des autocars à Paris fait du bruit

A la fin de l'année dernière, le conseil de Paris a voté le triplement des tarifs de stationnement des autocars, avec effet au 1er mai 2015. Dictée par les difficultés de circulation et de stationnement, cette décision s'inscrit aussi dans l'esprit et le cadre, plus vaste, du plan antipollution de la capitale, présenté lors du dernier conseil de Paris - du 9 au 11 février -, qui prévoit d'aller jusqu'à l'interdiction de circulation pour les cars et les poids lourds les plus polluants (voir notre article ci-contre du 29 janvier 2015).

Des conséquences "ni anticipées, ni provisionnées"

En attendant, l'impact de la hausse est loin d'être neutre. Pour les usagers occasionnels, le Pass "journée" monte ainsi à 96,50 euros pour une réservation par internet (139,30 euros pour une réservation sur place) et à 160,50 euros pour le Pass "jour-nuit" (203,30 euros pour un achat sur place).
Comme on pouvait s'y attendre, la mesure n'a pas manqué de susciter une levée de boucliers chez les professionnels. Dans un communiqué du 18 février, la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs) dénonce ainsi une décision prise "unilatéralement, sans concertation préalable avec les professionnels concernés". Pour la Fédération, "les conséquences financières des décisions pour les entreprises sont immédiates et inattendues", dans la mesure où "elles n'ont pu être anticipées ni provisionnées par les entreprises".
Selon la FNTV, à compter du 1er mai "il sera pratiquement plus avantageux économiquement de faire tourner les cars dans Paris, plutôt que de se rendre dans les parkings", un choix qui "s'écarte de la logique de respect de l'environnement pourtant affichée par la mairie de Paris".

Attractivité touristique versus qualité de vie

Le relèvement drastique des tarifs de stationnement relance le débat sur l'équilibre entre l'attractivité touristique et la préservation du cadre de vie urbain. La FNTV ne manque d'ailleurs pas de poser la question de l'accueil de millions de visiteurs, dans l'hypothèse où Paris obtiendrait les Jeux olympiques de 2024 et/ou l'Exposition universelle de 2025.
Ce débat prend une acuité accrue au regard de la récente note de L'Alliance 46-2, qui regroupe 21 grandes entreprises leaders dans le secteur du tourisme et les activités connexes (voir notre article ci-contre du 18 février 2015). Celle-ci montre en effet que, si la France demeure la première destination touristique mondiale, tous ses concurrents progressent beaucoup plus vite qu'elle depuis dix ans. La où les arrivées de touristes internationaux en France ont augmenté de 13% entre 2005 et 2014, cette progression a été de 32% en Italie, de 52% aux Etats-Unis, de 53% en Allemagne, de 55% en Chine...
Comme dans le cas de la loi Macron et de ses dispositions sur l'ouverture dominicale et en soirée des commerces dans les "zones touristiques internationales", la question se pose donc des aménagements à accepter pour rester compétitif dans une concurrence touristique internationale de plus en plus vive. Comme dans le cas de la loi Macron - à laquelle Anne Hidalgo s'est vivement opposée -, la ville de Paris semble bien décidée à privilégier la qualité de vie des Parisiens.