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Le Tour de France, "un levier économique substantiel pour les collectivités"

Peut-on estimer les retombées économiques du Tour de France ? Si la question a souvent été posée, la réponse n'est pas évidente, y compris pour les personnes concernées. Pour preuve, Jean-Marie Sermier, député de la troisième circonscription du Jura, qui a accueilli une étape en 2017, a interrogé la ministre des Sports à ce sujet.

Dans sa réponse, publiée au Journal officiel du 12 décembre 2019, la ministre n'élude en rien la difficulté de l'exercice en précisant que l'impact économique du Tour de France au plan national "n'est malheureusement pas disponible" en raison de l'impossibilité de partir d'une année sans Tour de France (créé en 1903) qui servirait de référence. On sait toutefois que 10 à 12 millions de spectateurs s'étaient pressés sur le bord des routes tandis que plus de 35,4 millions de téléspectateurs avaient regardé la course à la télévision en 2018.

Pour les villes-étapes, des données existent même si les méthodologies des études diffèrent souvent. En 2012, les retombées économiques sur l'agglomération de Metz avaient été estimées à 673.000 euros alors que les collectivités territoriales avaient dépensé au total 442.000 euros pour accueillir le Tour. Pour rappel, la seule indemnité versée à ASO, organisateur de l'épreuve, s'élève à 65.000 euros pour un départ et 110.000 pour une arrivée. A cela, il convient d'ajouter des frais d'organisation événementielle, de réfection de rues, etc.

Beaucoup plus intéressant est l'accueil d'un grand départ, qui permet d'attirer touristes et médias sur les trois premiers jours de course mais aussi en amont. En 2015, le grand départ d'Utrecht avait généré 23,27 millions d'euros de retombées économique pour la ville néerlandaise. L'année suivante, les retombées économiques du grand départ dans la Manche étaient estimées à 22,6 millions, pour un budget d'organisation de 5 millions. Pour 2017, Düsseldorf (Allemagne) a annoncé 63,8 millions d'euros de retombées pour 16 millions d'investissements.

"Le Tour de France est donc un vecteur de rayonnement de la France à l'international, mais également un levier économique substantiel pour les collectivités territoriales", conclut la ministre des Sports. La ville de Nice, qui accueillera le grand départ en 2020, mais aussi l'Étape du Tour, une course qui réunit 15.000 cyclistes amateurs, s'en frotte déjà les mains.