Conflit social - Le Puy-de-Dôme met à pied 57 travailleurs sociaux
Le Puy-de-Dôme connaît depuis près d'un an un conflit sans précédent entre l'exécutif du département et ses travailleurs sociaux. Ce différend, qui porte sur la définition et l'organisation du travail social, vient de franchir une nouvelle étape spectaculaire avec l'annonce de la mise à pied temporaire d'une journée (le 5 décembre 2006) de 57 assistants de service social et l'envoi d'un avertissement à huit de leurs collègues. La cause de ces mesures très inhabituelles est le refus répété des intéressés de procéder à la saisie informatique des contrats d'insertion des bénéficiaires du RMI.
Au début de 2006, le département a en effet transféré aux travailleurs sociaux le soin d'assumer cette tâche, effectuée jusqu'alors par les secrétariats des circonscriptions d'action sociale. Les intéressés considèrent que ce glissement vers des tâches administratives se fera nécessairement au détriment du contact avec les bénéficiaires et du travail social proprement dit. Ils mettent également en avant les risques d'atteinte à la confidentialité bien que, selon la direction des services du département, le nouveau logiciel de suivi des bénéficiaires ait reçu l'aval de la Commission nationale informatique et libertés, et soit déjà utilisé par une quarantaine de conseils généraux.
Le conflit a pris une dimension nationale avec le soutien apporté par l'Association nationale des assistants de service social (Anas). Celle-ci vient de mettre en ligne un appel au soutien des assistantes sociales du Puy-de-Dôme, qu'elle invite à faxer aux circonscriptions d'action sociale concernées. L'Anas fait valoir que le mouvement de ces travailleurs sociaux "est celui de tous ceux qui, contre une vision instrumentale et bureaucratique, défendent la dignité du travail social" et que "leur combat pour un exercice de la profession permettant d'accueillir et accompagner les personnes est aussi celui de chaque assistant social".
Jean-Noël Escudié / PCA
