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Transports - Le premier tronçon de la LGV Rhin-Rhone inauguré

Nicolas Sarkozy a inauguré ce 8 septembre le premier tronçon, entre la Côte-d'Or et le Territoire de Belfort, de la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Rhin-Rhône, premier axe de ce type à offrir une liaison de région à région, sans passer par Paris. Elle permettra aussi de relier l'Allemagne et la Suisse directement au sud de la France. La première partie de la LGV, qui doit entrer en service commercial le 11 décembre prochain, mettra ainsi Dijon à deux heures de Strasbourg contre 3h40 actuellement et Belfort à 50 minutes de Dijon contre 2h15 aujourd'hui.
Lancés en 2006, les travaux ont coûté 2,3 milliards d'euros, financés par l'Etat, l'Europe, la Suisse, Réseau ferré de France (RFF) et seize collectivités de Bourgogne, de Franche-Comté et d'Alsace. Selon RFF, ils ont permis de générer 6.100 emplois chaque année en moyenne. Mais il reste à effectuer une deuxième phase de travaux aux deux extrémités de cette branche Est : 35 km entre Petit-Croix et Lutterbach (Haut-Rhin) et 15 km entre Villers-les-Pots et Genlis (Côte-d'Or). Les trois régions Alsace, Franche-Comté et Bourgogne, qui se sont déjà entendues sur la répartition entre elles des financements à charge de leurs collectivités, ont demandé à l'Etat et à RFF de "s'engager, d'ici la fin de l'année 2011, à élaborer la convention de financement de cette deuxième phase, pour un début de travaux début 2014", a indiqué la présidente de la région Franche-Comté, Marie-Guite Dufay. "Il faut terminer la branche Est, qui fait 190 kilomètres, et non pas seulement 140 kilomètres. Cette deuxième phase de travaux prévoit le raccordement de la branche Est à Mulhouse, ce qui constitue le gain de temps le plus important sur la LGV", a souligné l'élue. Deux autres branches resteront ensuite à tracer pour la réalisation complète de la LGV Rhin-Rhône : au Sud, l'une devra assurer la liaison entre Lyon et Dijon et à l'Ouest une autre branche doit relier Dijon à la LGV Sud-Est. Une fois terminée, la LGV Rhin-Rhône mettra Strasbourg à 3h15 de Lyon.

Le ferroviaire, secteur "stratégique" 

Devant les salariés de la SNCF, de Réseau ferré de France et des entreprises qui ont construit le premier tronçon de cette LGV, Nicolas Sarkozy a confirmé ce 8 septembre le caractère "stratégique" du secteur ferroviaire. "La France dispose d'une des industries ferroviaires les plus performantes au monde (...). Je vous confirme que nous allons investir comme jamais dans le ferroviaire", a-t-il déclaré après avoir coupé le ruban de la LGV dans la nouvelle gare de Besançon TGV. Plus tard, dans un discours dans la nouvelle gare TGV de Belfort-Montbéliard, le chef de l'Etat a rappelé les efforts de son gouvernement, qui a lancé simultanément quatre chantiers de construction de LGV et "doublé" la remise en état des lignes anciennes. "Jamais notre pays n'avait connu ça et il faut continuer", a-t-il ajouté, précisant toutefois que le développement du réseau TGV "ne doit pas se faire au détriment des (...) trains d'équilibre des territoires".
Nicolas Sarkozy a également annoncé sa volonté de "restructurer la filière ferroviaire française" pour "continuer à gagner des parts de marchés", via un "fonds de modernisation des entreprises ferroviaires" équivalent à celui lancé dans l'automobile, sans donner d'autres détails.
"Nous ne pouvons pas avoir la naïveté de nous ouvrir et de laisser nos entreprises seules face à une concurrence qui est souvent déloyale, a-t-il plaidé. La sécurité fait partie de la loyauté et de la concurrence, si on vous construit un train moins cher et moins sûr, c'est une concurrence déloyale."
Il s'est également réjoui de la "permanence" de la politique ferroviaire française, soulignant l'oeuvre de ses prédécesseurs. "Le train n'appartient à aucun, à aucune faction, a-t-il jugé. Le train, c'est la France." A moins de huit mois de l'élection présidentielle, ce rappel oecuménique n'a pas calmé l'ire des élus locaux, largement de gauche, qui ont déploré d'avoir été "privés de parole" alors qu'ils ont financé la LGV "autant que l'Etat".

 

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