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Ressources Humaines - Le pouvoir d'achat des territoriaux piétine

En euros constants, le salaire moyen des agents de la fonction publique territoriale (1.561 euros) a stagné en 2003, selon les derniers chiffres publiés par l'Insee. Avec des évolutions certes variables selon le niveau de collectivité, la catégorie, le sexe ou la filière.

Le pouvoir d'achat des quelque 1,2 million d'agents de la fonction publique territoriale a stagné en 2003 (derniers chiffres collectés), indique l'Insee dans une étude publiée ce 5 janvier. En effet, si le salaire moyen des agents territoriaux a augmenté de 2,1% entre 2002 et 2003, compte tenu de l'inflation, cette hausse équivaut à une stagnation en euros constants. La territoriale n'est toutefois pas la plus mal lotie& puisque dans la fonction publique d'Etat et dans le privé, le pouvoir d'achat a, non pas stagné, mais reculé (0,4%). L'étude précise en outre que ce salaire en euros constants a progressé (+1,4%) pour les agents qui étaient déjà en fonction en 2002.
Le salaire moyen d'un agent travaillant à temps complet s'élevait en 2003 à 1.561 euros par mois, contre 1.529 euros un an plus tôt. Avec une "dispersion" des salaires de 2,1 - très inférieure à celle de la fonction publique d'Etat (2,4) ou du privé (3).
La courbe diffère selon la catégorie socioprofessionnelle : pour les ouvriers et les employés, qui représentent 70% des emplois de la fonction publique territoriale, le salaire moyen a baissé de 0,2% (en euros constants), tandis que celui des cadres a augmenté de 1,5%. Elle fluctue également quelque peu en fonction du type de collectivité : les salaires moyens ont augmenté de 0,3% et 0,2% pour les régions et les communes, mais ont baissé de 0,3% pour les départements et de 1,2% pour les centres communaux d'action sociale (Ccas).


De multiples facteurs de variation

Le salaire moyen le plus élevé se trouve du côté des services régionaux (25.500 euros) et des services départementaux d'incendie et de secours (24.700 euros), contre 17.800 euros dans les communes. Des montants évidemment surtout liés aux taux d'encadrement des différents niveaux de collectivités.
La stagnation globale résulte, rappelle l'Insee, de la non-revalorisation en 2003 de la valeur du point fonction publique. Mais aussi des "changements de structure" liés à la légère hausse de la part des ouvriers et employés (dont les salaires progressent moins vite que ceux des cadres) et de la part des nouveaux entrants (dont les salaires sont plus faibles que ceux de leurs collègues déjà en place).
"Toutes choses égales par ailleurs", appartenir à la catégorie A induit un salaire 40% supérieur à celui d'un agent de catégorie B. L'écart entre catégorie B et C est quant à lui de 23%. De même, être titulaire permet de gagner 18,5% de plus qu'un non-titulaire. Enfin, pour les agents de catégorie A, appartenir à la filière technique procure un avantage de près de 12% par rapport à la filière administrative (pour la catégorie C, c'est l'inverse qui se produit).
Parmi les facteurs de variation, le sexe figure en bonne place : le salaire moyen des femmes a baissé de 0,1% en 2003, tandis que celui des hommes a augmenté de 0,2%. L'heure n'est donc pas à la réduction de l'écart existant déjà dans ce domaine (15,2%, et même 19,2% chez les cadres).


C.M.

 

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