Le plan national de gestion des vagues de chaleur mis à jour
Le plan national de gestion des vagues de chaleur qui vient d'être mis à jour pour 2024 vient compléter une instruction interministérielle signée ce 18 juin. Par rapport à sa première version qui date de l'an dernier, il apporte quelques modifications concernant notamment les autorités organisatrices de la mobilité et des actions de sensibilisation pour éviter feux de forêt et de végétation.
Il y a un peu plus d'un an, le gouvernement présentait un premier plan pour gérer les vagues de chaleur estivales, suivi début juillet 2023 d'une instruction définissant les premières actions à mettre en oeuvre localement. Mis à jour ce 24 juin, le plan national de gestion des vagues de chaleur vient compléter l’instruction interministérielle du 18 juin 2024 relative à la préparation et au plan de gestion des vagues de chaleur. Structuré en quatre axes – "limiter les impacts sur la vie quotidienne des Français", "assurer la continuité des services publics essentiels", "assurer la continuité de la vie économique", "protéger les milieux et ressources naturels" -, il prolonge le dispositif piloté par le ministère en charge de la santé et Santé Publique France, en l’élargissant aux impacts non directement sanitaires - transports, énergie, agriculture, éducation, sports…
Les modifications et compléments apportés en 2024 concernent notamment, pour le grand public, le préambule de l’axe 1, avec des précisions apportées pour les autorités organisatrices de la mobilité. Qu'elles soient locales ou régionales, celles-ci ont un rôle à jouer "dans l'anticipation des impacts du changement climatique" et "des mesures spécifiques et en coordination avec l'ensemble des acteurs doivent être mises en œuvre pour renforcer la préparation et la réponse face aux événements climatiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur", est-il indiqué.
Gestion de crise sur le réseau ferroviaire
Le renforcement des plans canicule SNCF Réseau/SNCF Voyageurs et de la RATP sera poursuivi (prévention des incidents sur l’infrastructure ferroviaire, prévention des feux de talus, prévention de l’impact de la chaleur sur le matériel roulant, amélioration de l’information voyageurs, avitaillement en eau dans les gares et à bord des trains, conditions de travail des agents).
"Parallèlement, les conventions d’assistance aux voyageurs en cas de situation exceptionnelle, qui existent, dans plusieurs départements, depuis les années 2010 entre SNCF Voyageurs et différents organismes (préfectures, protection civile, Croix-Rouge française…), sont progressivement reprises et actualisées par SNCF Réseau, qui est chargé de la coordination de la gestion de crise sur le réseau ferroviaire", est-il rappelé. Désormais signées par SNCF Réseau et les partenaires externes (préfectures, CODIS, associations agréées de sécurité civile telles que Protection Civile, Croix Rouge Française), ces conventions permettent de déclencher, à l’initiative de SNCF Réseau et au bénéfice des voyageurs transportés, quel que soit le transporteur de voyageurs (SNCF Voyageurs, Eurostar, RENFE, Trenitalia France, OSLO…), des moyens complémentaires à ceux propres du transporteur, moyennant facturation au transporteur concerné. Elles sont harmonisées "pour offrir le même cadre contractuel dans tous les territoires, tout en laissant la liberté à chaque territoire de choisir ses partenaires de sécurité civile", ajoute le plan. Une revue annuelle de ces conventions est également prévue, entre SNCF Réseau et les entreprises ferroviaires qui en bénéficient.
Prévention des feux de forêt et de végétation
Des mesures complémentaires à l’action 1 relative à la sensibilisation et à la campagne de communication à destination du grand public ont été ajoutées. En lien avec le ministère de la Santé, il est ainsi prévu de renforcer la communication vis-à-vis du grand public sur l’aide à apporter aux personnes sans abri en période de canicule. Le plan englobe aussi l'information visant à développer la culture du risque "pour adopter les bons réflexes et éviter les feux de forêt et de végétation". Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en lien avec le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a ainsi lancé le 8 mai dernier, la 7e édition de la campagne de sensibilisation et de prévention du risque de feux de forêt et de végétation qui se déroule jusqu'à début septembre. Cette sensibilisation se fait également par la "météo des forêts", qui a été mise en place à la suite des importants épisodes d’incendie de l’été 2022, rappelle également le plan. Mis en ligne quotidiennement sur le site de MétéoFrance, tout au long de l’été de juin à fin septembre, ce dispositif indique le niveau de danger de feux sur l’Hexagone et la Corse. Des messages de prévention rappellent comment éviter les imprudences et les comportements dangereux.
Accès à l'eau et aux îlots de fraîcheur des personnes sans abri
La version actualisée du plan comporte également un complément à l’action 2 relative au recensement des îlots de fraîcheur et des fontaines publiques. Pour faciliter l'accès à l'eau et aux îlots de fraîcheur des personnes fortement exposées à la chaleur, comme les personnes sans-abri. Il est recommandé d’informer les Services intégrés d’accueil et d’orientation et les acteurs de la veille sociale des points d’eau potable en libre accès et des îlots de fraîcheur ombragés.
Un complément d’information à l’action 6 relative au renforcement des moyens de surveillance et d’intervention des opérateurs RTE et Enedis lors des périodes de vagues de chaleur et de sécheresse, porte sur le prochain schéma décennal de développement du réseau (SDDR) en cours d'élaboration par RTE. Celui-ci "développera la stratégie d’adaptation du réseau public de transport d’électricité, et pourra proposer par exemple une politique de renouvellement priorisé pour les ouvrages combinant les enjeux de vétusté et de sensibilité au changement climatique", est-il précisé.