Politique de la ville - Le plan Espoir Banlieues sera chiffré à la rentrée 2009
"Chaque ministre va rendre compte de ce qui a été fait dans son secteur. A ce moment-là vous aurez les chiffres du plan Espoir Banlieues", a indiqué Fadela Amara ce 8 juillet, annonçant par la même occasion la tenue d'un conseil interministériel de la ville à la rentrée. La secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville en visite ce mercredi dans le quartier des 4.000 à la Courneuve (Seine-Saint-Denis) est demeurée optimiste quant au plan lancé en juin 2008 : "La dynamique est en train d'être déclinée. Sur tout l'axe éducation et l'accompagnement scolaire par exemple, nous avons des résultats probants." Fadela Amara a toutefois reconnu que face à la crise, il fallait aller plus vite. Le nombre de jeunes inscrits au chômage dans des quartiers classés parmi les 751 zones urbaines sensibles a explosé et la demande d'emploi dans les quartiers a augmenté de plus de 16% par rapport à 2008 (celle des jeunes de moins de 26 ans de plus de 27%, et celle des jeunes diplômés de plus de 45%). La secrétaire d'Etat et Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi, ont de ce fait obtenu une enveloppe supplémentaire de 10 millions d'euros destinée à soutenir, d'une part, les actions décidées par le gouvernement - entre autres des programmes de "création de chantiers d'insertion dans les territoires en rénovation urbaine" - et, d'autre part, "les associations oeuvrant à l'insertion professionnelle des jeunes des quartiers populaires".
45.000 emplois créés en trois ans, 20.000 entreprises nouvelles en cinq ans, des mesures qui devaient permettre de faire reculer le chômage des jeunes de 40%... Les objectifs du plan Espoir Banlieues étaient ambitieux dès le départ. C'était sans compter sur la crise et "un certain nombre de gens au gouvernement qui considèrent que c'est une dépense inutile", comme l'a formulé le 5 juillet Henri Guaino, conseiller spécial de l'Elysée, lors d'une interview à BFMTV, n'hésitant pas à considérer ce plan comme un échec.
En janvier 2009, Fadela Amara faisant un premier bilan du plan Espoir Banlieues lui avait donné la note de "11 sur 20". Les chiffres que rendront huit mois plus tard les ministres lors du comité interministériel de la ville donneront certainement une idée de la prochaine note.
S.T.