Le passe rail sera destiné à tous les voyageurs "quel que soit leur âge", selon Clément Beaune
Un passe rail sur le modèle allemand, souhaité ce 4 septembre par Emmanuel Macron pour les voyageurs des transports publics en France (lire notre article), sera destiné à tous les passagers "quel que soit leur âge", a précisé le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, ce 7 septembre sur France 2. Il faut que "ce soit simple, que les Français quel que soit leur âge puissent acheter ce passe et voyager en Intercités ou en TER de manière illimitée, pour un prix unique pas cher", et "si possible aussi avec les bus, les métros, les tramways dans les grandes villes", a-t-il déclaré.
"L'Etat mettra à la poche, bien sûr" pour financer ce dispositif, a dit le ministre, en prônant un passe à "un prix attractif" qui serait "autour de ce qu'ont fait les Allemands", c'est-à-dire 49 euros par mois. Le tarif sera discuté, "et j'ai commencé cette discussion, avec chaque président de région, tranquillement, avec les présidents de métropoles et les maires des grandes villes", a indiqué Clément Beaune. "On va discuter ensemble, mais il ne faut pas que ça soit cher", a-t-il souligné.
En France, "en moyenne, on est moins cher que les Allemands avant la mise en place de leur passe et même aujourd'hui. Simplement, on a des offres éparpillées. Ce que fait la région Occitanie, c'est formidable, ce que fait la région Bretagne, c'est formidable, ce qu'on a fait sur les Intercités, c'est bien, mais on n'a pas mis ensemble. L'idée, ce n'est pas d'enlever quelque chose à quelqu'un ou de retirer ces offres attractives, c'est de faire mieux tous ensemble", a-t-il expliqué. Le cabinet du ministre a souligné auprès de l'AFP qu'il était "trop tôt" pour parler du prix du passe rail. Ce tarif fera l'objet d'"une concertation avec les élus régionaux" et devra être "peu cher", a-t-on ajouté. Outre-Rhin, depuis le 1er mai, un abonnement permet de voyager sur tous les réseaux urbains (métro, bus, tramways) et dans les trains régionaux du pays pour 49 euros par mois. Ce "Deutschlandticket", qui doit coûter 3 milliards d'euros par an jusqu'en 2025, est financé à parité par l'Etat fédéral et les Länder.
"Nous soutenons l'intérêt de créer une envie de train mais les infrastructures doivent suivre : l'Etat a annoncé 100 milliards d'euros, où sont-ils?", a réagi auprès de l'AFP l'association Régions de France. "Il ne s'agit pas seulement de baisser les tarifs, il faut aussi travailler la ponctualité des trains, investir dans le matériel roulant et adapter la tarification. Pour que cela fonctionne, il faut que ce soit un vrai service pour nos concitoyens", a ajouté l'association, qui regroupe les 18 collectivités régionales. "La France est l'un des pays d'Europe qui investit le moins dans les chemins de fer par habitant, trois fois moins que le gouvernement allemand et deux fois moins qu'en Italie. Il faut faire beaucoup plus. Les régions ne vont plus pouvoir continuer à compenser l'effort budgétaire", a également déclaré à Libération la présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS).