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Le pass sanitaire bientôt obligatoire dans nombre d'établissements recevant du public

Emmanuel Macron a confirmé ce 12 juillet que la vaccination deviendra obligatoire pour les personnels des établissements sanitaires et médico-sociaux. Et que la présentation d'un pass sanitaire s'imposera pour accéder aux "lieux de loisirs et de culture" puis aux cafés et restaurants, transports interurbains, centres commerciaux... Il a par ailleurs mis l'accent sur la relance de l'économie et de l'emploi, avec divers plans devant être lancés à la rentrée.

La dernière allocution télévisée d'Emmanuel Macron remontait au 31 mars dernier. Son "adresse aux Français" de ce lundi 12 juillet était attendue depuis quelques jours, sachant qu'un Conseil de défense s'était réuni le matin même pour envisager des mesures face à la récente recrudescence de cas de contaminations liées au variant Delta. "Si chez nous, en France, la situation est pour le moment maîtrisée, si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, le nombre de cas va continuer de monter fortement, et entrainera inévitablement des hospitalisations en hausse dès le mois d’août", a très vite prévenu le chef de l'Etat avant d'annoncer les principales décisions prises.

"Un été de mobilisation pour la vaccination"

Pour les personnels soignants et non-soignants – La vaccination sera bien rendue obligatoire pour "les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile". Le délai est fixé au 15 septembre, date à partir de laquelle "des contrôles seront opérés et des sanctions seront prises".

Pour tout le monde, c'est l'extension de l'usage du pass sanitaire qui a été décidée. Cela se fera en deux temps :
- A partir du 21 juillet, le pass sanitaire devra être présenté, non plus uniquement pour les événements réunissant plus de 1.000 personnes mais pour l'ensemble des "lieux de loisirs et de culture" : "Pour tous nos compatriotes de plus de 12 ans, il faudra, pour accéder à un spectacle, un parc d’attraction, un concert ou un festival avoir été vacciné ou présenter un test négatif récent". Il s'agirait désormais des événements réunissant plus de 50 personnes.
- A partir de début août, la même obligation vaudra pour accéder (en tant que client ou usager, mais aussi salarié) aux cafés et restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraites, établissements médico-sociaux ainsi qu'aux "avions, trains et cars pour les longs trajets". On peine à imaginer la difficulté pratique que cela posera aux exploitants. Selon les réactions recueillies par l'AFP, les professionnels de la restauration et des centres commerciaux oscillaient d'ailleurs entre résignation et inquiétude, redoutant une obligation ardue à appliquer et néfaste pour leur chiffre d'affaires. Restaurateurs et cafetiers ne souhaitant en outre pas "faire la police" dans leurs établissements. SNCF Voyageurs assurait pour sa part qu'elle "informera les voyageurs des modalités de contrôle".

Le principe est assumé : "Faire porter les restrictions sur les non-vaccinés plutôt que sur tous". Tout cela exige de passer par la loi. Un projet de loi sera examiné en ce sens par le Parlement à partir du 21 juillet.

On rappellera que le pass sanitaire n'est pas nécessairement synonyme de vaccination, puisqu'il peut correspondre à un test négatif récent. Sauf que dès l'automne prochain, les tests PCR "seront rendus payants, sauf prescription médicale, et ceci afin d’encourager la vaccination plutôt que la multiplication des tests", a précisé Emmanuel Macron.

En outre, "en fonction de l’évaluation de la situation, nous nous poserons la question de l’extension du pass sanitaire à d’autres activités encore"… et "la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français". Dans les minutes et heures qui ont suivi l'intervention présidentielle, on comptait 20.000 demandes de rendez-vous par minute sur doctolib et pratiquement autant sur le site vitemadose…

Pour les collégiens, lycéens et étudiants, "des campagnes de vaccination spécifiques seront déployées dans les établissements scolaires dès la rentrée". Dès début septembre également, une "campagne de rappels" sera organisée pour que les personnes vaccinées en janvier ou février dernier puissent bénéficier d'une troisième dose.

Autres mesures
- L'état d’urgence sanitaire est déclaré et un couvre-feu est instauré à la Martinique et à la Réunion.
- Des "mesures de freinage" pourront être prises par arrêtés préfectoraux "dans les départements qui dépasseraient un taux d’incidence de 200 et verraient leurs hospitalisations augmenter".
- "Les contrôles aux frontières seront encore renforcés pour les ressortissants en provenance des pays à risque, avec un isolement contraint pour les voyageurs non-vaccinés."

"Un été de relance"

Plan de relance - La deuxième partie de l'intervention d'Emmanuel Macron s'est placée sur le terrain économique et social. Avec, tout d'abord, le plan de relance, dont 40 milliards sur 100 auraient à ce jour été "mobilisés sur le terrain". Souhaitant que les choses avancent "plus vite", le président demande à ce que le gouvernement et les préfets s'assurent durant l’été "de la bonne mise en œuvre des investissements sur le terrain". Il mise sur une croissance de 6% en 2021

Industrie et innovation - La France entend profiter de la présidence de l'UE qui lui reviendra en janvier prochain pour "bâtir un agenda commun d’indépendance industrielle et technologique". Et il est question de lancer, dès la rentrée, un nouveau "plan d'investissement" pour "bâtir la France de 2030 et faire émerger les champions de demain dans les domaines du numérique, de l’industrie verte, des biotechnologies, ou encore de l’agriculture"…

Emploi - Sur le front de l'emploi, Emmanuel Macron a donné deux chiffres : "En 2020, le Covid a détruit près de 300.000 emplois. Depuis le début de l’année, nous en avons déjà recréé 187.000". Et a évoqué l'enjeu des "pénuries de main d'œuvre" qui toucheraient "près d’une entreprise sur deux". L'objectif désormais : "Retrouver, non seulement le niveau d’emploi d’avant l’épidémie, mais nous inscrire dans une trajectoire de plein emploi." Avec un credo : "le travail et le mérite".

Formation - Le gouvernement devra "dès cette rentrée lancer un plan massif de formation et de requalification des chômeurs de longue durée".

Jeunesse - Au-delà de la poursuite du plan "1 jeune 1 solution", Emmanuel Macron présentera à la rentrée "le Revenu d’Engagement pour les jeunes, qui concernera les jeunes sans emploi ou formation et sera fondé sur une logique de devoirs et de droits". Vraisemblablement une nouvelle appellation pour une garantie jeunes revue et corrigée.

Le retour de deux réformes - " La réforme de l’assurance chômage sera pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre"… et la réforme des retraites sera bien "engagée", "dès que les conditions sanitaires seront réunies" et que "la reprise sera bien assurée". Une réforme qui prendra effet "progressivement, sur plusieurs années" et inclura, comme initialement prévu, à la fois un recul de l'âge de départ à la retraite et une suppression des régimes spéciaux.

Le chef de l'Etat a par ailleurs évoqué la nécessité de "réformer l’Etat, comme nous avons commencé à le faire avec la réforme de la haute fonction publique", de "simplifier le millefeuille territorial" et, globalement, de "simplifier partout où c’est possible l’action publique".

 

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