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Refondation de l'école - Le ministère prodigue ses conseils pour adapter les nouveaux rythmes scolaires en maternelle

Alors que les mouvements de grève se multiplient dans les écoles contre la réforme des rythmes scolaires, le ministère fait savoir par voie de presse qu'il se penche sur la question de l'école maternelle. Il a adressé aux rédactions un document de travail listant une série de recommandations de bon sens, qui peuvent sembler bien dérisoires par rapport au tollé qui s'exprime partout en France, et particulièrement à Paris.

La veille de la réunion du comité de suivi des rythmes scolaires, le ministère de l'Education nationale a communiqué à la presse un document de travail intitulé "L'école maternelle et les nouveaux rythmes scolaires" sur lequel devait plancher, mercredi 13 novembre, ledit comité. Il s'agit d'une série de recommandations pratico-pratiques pour répondre à des questions soulevées aussi bien par des parents que des enseignants, par exemple celle de la "fatigue" des enfants. Question "qui ne date pas de la réforme des rythmes", estime au passage le ministère.
Ces recommandations sont d'abord destinées aux enseignants "afin de les aider à organiser leurs pratiques", mais le document "a également vocation à être partagé avec tous les acteurs de l'école, au premier rang desquels les collectivités locales pour les activités périscolaires", est-il précisé. Quant à la forme que ce document prendra in fine, circulaire ou instruction officielle, rien n'est encore acté. Peut-être même que le ministère se contentera du communiqué qui a été bien relayé dans la presse nationale.
Le ministère a identifié quatre points sur lesquels la communauté éducative devrait prêter une attention particulière : "respecter une alternance équilibrée entre les temps d'activité et les temps calmes et de repos des enfants" ; aider les enfants à se repérer dans les lieux de l'école et à identifier les adultes de l'école ; organiser "avec un soin particulier" la transition entre le scolaire et le périscolaire ; adapter les activités aux besoins des jeunes enfants.

Des activités périscolaires pour jouer, lire et rêver

Sur ce dernier point, qui intéresse le plus les collectivités parce qu'il aborde le contenu des activités périscolaires, le ministère rappelle que "l'enfant a besoin d'une alternance entre des temps d'activité (apprentissages, jeux…), des temps calmes et des moments de repos". Ainsi, pour les enfants de 3 à 5 ans, les activités périscolaires devraient leur permettre de "prendre le temps de jouer, d'observer, d'agir, de manipuler, de lire, de chanter, de rêver… et d'avoir aussi du temps pour soi". Il admet au passage que "la durée des activités périscolaires et leur niveau de guidance peuvent être variables selon l'âge des enfants".
Le temps périscolaire devrait aussi être l'occasion de participer à des "activités adaptées". Et de citer : "rejouer à des jeux appris en classe qu'ils aiment particulièrement ; découvrir de nouveaux jeux ; manipuler de nouveaux objets ; jouer avec de petits instruments de musique ; chanter ; réentendre leurs récits préférés, jouer à les mimer, à en reprendre les dialogues ; s'exercer avec des engins roulants, vélos, porteurs, tricycles, trottinettes ; réaliser des travaux manuels ou d'arts plastiques…"

Une concertation régulière

"En lien avec la commune, une concertation régulière entre les équipes pédagogiques et les personnes prenant en charge les enfants sur le temps périscolaire est indispensable", insiste le ministère. De même, "il faut savoir réorienter, réaménager si nécessaire, les propositions en cours d'année, en fonction des besoins évolutifs et des intérêts des enfants".
Par ailleurs, il rappelle que "les parents doivent pouvoir s'adresser aux équipes pédagogiques et éducatives pour obtenir des informations complémentaires à celles qui leur sont transmises ou mises à leur disposition dans les locaux de l'école". Une information qui doit être "claire et régulière".
Le ministère ne précise pas si le temps de la sieste peut être, pour les plus petits, pris sur le temps des activités périscolaires. Il se contente de rappeler que respecter la sieste des enfants, cela veut dire "coucher l'enfant après le repas sans attendre la fin de la pause méridienne". "Il faut permettre aux élèves de dormir pendant une heure trente à deux heures pour satisfaire leur besoin de sommeil", souligne-t-il également.

Organiser un usage partagé des locaux scolaires

"En lien avec la mairie, l'école doit veiller à la bonne articulation des temps scolaires et des temps périscolaires", recommande également le ministère. Pour "éviter que les enfants de maternelle ne confondent les différents moments de la journée", il faudrait aider les enfants à "identifier clairement les moments de transition d'une activité à une autre" et "distinguer le temps scolaire et le temps périscolaire". Là encore, "il est de la responsabilité des équipes pédagogiques et éducatives de définir l'organisation des transitions". Par exemple, "lorsque des Atsem sont sollicités pour leurs compétences spécifiques et prennent en charge des ateliers périscolaires, il convient d'expliciter aux enfants la bascule vers le temps périscolaire".
Le ministère conseille par ailleurs d'"organiser un usage partagé des locaux scolaires lorsque des activités périscolaires s'y déroulent", par exemple via des "chartes relatives à l'usage des locaux et à l'organisation des temps de transition". Chartes qui peuvent se mettre en place dans le cadre du PEDT (projet éducatif territorial).

Aider les enfants à se repérer

Le ministère a bien conscience que la question du repérage des enfants (et de leurs parents) dans les lieux de l'école se pose d'autant plus aujourd'hui, avec la réforme des rythmes car celle-ci "conduit les enfants soit à fréquenter davantage de lieux avec les activités périscolaires, soit à utiliser des locaux scolaires hors temps scolaire". Il conseille donc de mettre en place "une signalétique explicite" dans les espaces de l'école, par exemple en inscrivant le nom du lieu sur la porte des classes, en affichant la photo de l'enseignant et de l'Atsem, en posant des flèches ou des empreintes de pas au sol pour guider vers la cour, la bibliothèque, la sortie…
Le repérage, c'est aussi identifier les rôles et les fonctions de chacun des adultes intervenant dans l'école : enseignants, Atsem, animateurs.
Enfin, "les enfants ont aussi besoin de connaître les règles de vie de l'école, selon les temps et les lieux". Il est vrai que dans un même lieu (par exemple une salle de classe), selon que l'activité est scolaire ou périscolaire (si tant est que l'enseignant accepte de "prêter" "sa" salle), l'enfant peut parfois avoir le droit de jouer ou non. "L'élaboration et le partage de ces règles est là encore de la responsabilité des équipes pédagogiques et éducatives", insiste le ministère. Et là encore, un règlement ou une charte peut, assure le ministère, permettre de poser les transferts de responsabilité, notamment pour organiser la mutualisation des équipements.

 

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