Le masque, tube de l'été

Le masque de protection restera plus que jamais comme l'accessoire indispensable – on n'ose dire "tendance" – de l'été 2020 (et très vraisemblablement bien au-delà…). Un décret publié au Journal officiel de ce 31 juillet, modifiant – pour la troisième fois déjà – le décret du 10 juillet dernier, habilite ainsi le préfet de département à rendre son port obligatoire, dans les cas où il n'est pas déjà prescrit, "lorsque les circonstances locales l'exigent", "sauf dans les locaux d'habitation". 

Une nouvelle fois en avance, les maires multiplient déjà les arrêtés en ce sens, y compris en extérieur. Tel est ainsi le cas, parmi de nombreux autres, à Orléans, où le port du masque est désormais obligatoire, jusqu'au 30 septembre, sur les bords de Loire à partir de 21h jusqu'à 6h du matin et au sein de tous les marchés, brocantes et vide-greniers, à Saint-Malo jusqu'au 30 août dans tout le secteur intra-muros, remparts compris, ou encore à La Rochelle, où le masque est obligatoire sur le Vieux-Port et dans le centre-ville jusqu'au 31 août.

Rappelons que de manière générale, le décret du 10 juillet dispose que "les masques doivent être portés systématiquement par tous dès lors que les règles de distanciation physique ne peuvent plus être garanties" – ce qui devrait théoriquement dispenser de prendre de nouveaux textes surabondants. Si ce n'est que le Conseil d'État a jugé, dans un mouvement de contorsion non dénué de risque, que l'ensemble de ces mesures d'hygiène et de distanciation sociale prescrites par décret "s'apparentent davantage à des recommandations qu'à des règles de police susceptibles d'être sanctionnées par l'infliction de contraventions" (ordonnance de référé du 15 juin dernier passée relativement inaperçue). Bref, que le droit n'en était finalement pas – seul moyen de défendre un texte qui, rappelons-le, dispose toujours que la distanciation physique d'au moins un mètre entre deux personnes doit être observée "en tout lieu et en toute circonstance", ce qui pris à la lettre reste vertigineux.

Dans tous les cas, le temps où l'on nous expliquait doctement que le fait de "laisser entendre qu'une protection couvrant la bouche et le nez peut constituer une protection efficace" était de nature à nuire au respect des "gestes barrières", comme le faisait le Conseil d'État lui-même le 17 avril dernier en annulant l'arrêté du maire de Sceaux rendant obligatoire le port du masque dans sa ville (voir notre article), paraît bien loin, même si les conséquences de cette communication restent prégnantes, comme le déplore la maire de Paris : "On traîne encore cette idée que le masque ne servait à rien" (voir notre article).

 

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