Le Havre signe à son tour un "contrat de sécurité intégrée"
Quoi de tel qu'Édouard Philippe pour faire la promotion des "contrats de sécurité intégrée" (CSI) et lever les réticences des maires. L'ancien Premier ministre et maire du Havre s’est en effet engagé, le 7 février, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et du procureur de la République Bruno Dieudonné dans un contrat couvrant la période 2021-2026. Comme tous les CSI, celui du Havre comporte des engagements réciproques, notamment en termes d’effectifs : de nouveaux policiers nationaux affectés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants d’un côté, 25 policiers municipaux de l’autre. Ce qui porte le total d’agents municipaux à 100.
Le Havre emboîte le pas de Dunkerque qui a signé son contrat deux semaines plus tôt. Plus d'un an après la signature du premier CSI à Toulouse (voir notre article du 9 octobre 2020), une vingtaine de contrats ont ainsi été signés. A mi-janvier, on en comptait 17 (voir notre article du 12 janvier). Dix étaient sur le point d’être signés et 74 en préparation. On reste quand même loin des objectifs gouvernementaux. En septembre, le Premier ministre avait escompté une centaine de contrats signés avant la fin 2021, avant de revoir ses ambitions légèrement à la baisse (voir notre article du 1er octobre 2021). Mais les élus hésitent à entrer dans cette logique de "donnant-donnant" (voir nos articles du 16 mars 2021 et du 30 mars 2021).
Le contrat havrais comporte quelque 38 mesures et se fixe comme priorité la lutte contre les trafics de stupéfiants, le port du Havre étant devenu une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l'Amérique latine, les Antilles et la métropole, parfois avec l'appui de dockers, comme en a témoigné une affaire jugée le mois dernier. 18 tonnes y ont été saisies en 2021, contre 13 en 2020.
Au-delà du recrutement de nouveaux policiers municipaux, la ville du Havre s’engage à déployer 35 nouvelles caméras de vidéosurveillance avec des cofinancements de l’État, portant le parc à 400. 13 de ces caméras seront "prochainement implantées dans les secteurs où le trafic de stupéfiant est prégnant et dans ceux où les faits de délinquance sont les plus nombreux", peut-on lire dans le contrat. Autres priorités du CSI : la lutte contre les violences intrafamiliales, la lutte contre l'habitat indigne, la prévention de la délinquance et de la radicalisation, la lutte contre les rodéos urbains...