Le gouvernement veut mieux anticiper le risque de sécheresse
Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, a réuni ce 14 mai le Comité national de l'eau pour anticiper les épisodes de sécheresse qui risquent de se produire dans certaines régions.
En plus de la crise sanitaire, va-t-on connaître une sécheresse aussi grave que celle de 2019 qui avait conduit à des pénuries d'eau de longue durée dans 13 départements ? Rien ne permet de l'affirmer mais les données mesurées au niveau national durant le mois d’avril – débits des rivières, recharge des nappes, humidité des sols, quantité de pluie tombé, ainsi que les prévisions météorologiques saisonnières – ont permis d’identifier les zones à risques pour cet été. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine pourraient plus particulièrement connaître des épisodes de sécheresse. Pour anticiper les difficultés à venir, Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, a réuni ce 14 mai le Comité national de l'eau.
"Points de faiblesse" à améliorer
Les préfets réunissent actuellement leurs partenaires pour prendre les premières mesures d’anticipation lorsqu’elles sont nécessaires, a-t-elle indiqué. Emmanuelle Wargon a également appelé à améliorer les "points de faiblesse" identifiés l’an dernier dans le dispositif de gestion de crise par un récent rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) – lire notre article. Une instruction technique va ainsi demander prochainement aux préfets de prendre de nouvelles dispositions pour anticiper davantage et améliorer la gestion de crise. "Cette instruction vise le renforcement de la coordination interdépartementale ; l'harmonisation des mesures de restrictions des usages de l’eau ; les actions à mener pour éviter toute défaillance d'approvisionnement en eau potable", a précisé le ministère dans un communiqué.
Harmonisation des mesures de restriction des usages de l'eau à l'échelle des bassins hydrographiques
Pour être plus efficace dans l'anticipation et la gestion de crise mais aussi limiter les risques de sur-crise en période de Covid-19, il est demandé aux préfets de mieux harmoniser les mesures de restriction des usages de l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques, en veillant à utiliser des seuils cohérents de déclenchement des mesures. Ils devront également renforcer l’utilisation des données disponibles sur la ressource en eau, les prélèvements et celles provenant des gestionnaires des réseaux d’eau potable.
Accompagnement des collectivités territoriales
En outre, pour garantir l’usage prioritaire en eau potable et éviter tout risque de rupture d’approvisionnement sur le territoire, le gouvernement a demandé que les impacts du changement climatique soient pris en compte dans le volet "eau potable" des plans Orsec. Les préfets sont également appelés à mobiliser l’ingénierie technique et financière de l’État en lien avec les agences de l’eau afin d’accompagner les collectivités territoriales qui auraient besoin de recourir à des travaux d’interconnexion ou de résorption de fuite.
Enfin, un service numérique d’information sur les restrictions d’usage sera développé afin de faire connaître plus simplement et rapidement au grand public la situation de déficit et les mesures à respecter, a indiqué le ministère.