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Le gouvernement prépare un plan de relance de l’apprentissage

L’apprentissage risque de s’effondrer à la rentrée, en raison d’un plus faible nombre de candidats mais aussi des difficultés économiques du côté des employeurs. Le gouvernement a confirmé le 12 mai qu’un plan de relance serait prévu pour limiter la casse.

C’était l’un des marqueurs de l’embellie de l’emploi en France, avant que la pandémie n’y mette un coup d’arrêt. L’apprentissage, qui avait atteint un niveau record en 2019, risque de s’effondrer à la rentrée en raison des difficultés des entreprises. Répondant à l’inquiétude des acteurs du secteur, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a confirmé, mardi 12 mai, des mesures spécifiques sur ce volet pour limiter la casse.

"L’apprentissage fera partie des priorités du programme de relance que nous allons proposer", a-t-elle déclaré devant les députés, précisant que ce plan serait élaboré conjointement avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur. Selon l’agence de presse AEF info, le sujet sera évoqué mardi 19 mai prochain avec les partenaires sociaux.

Le 27 avril dernier, les organisations patronales (Medef, CPME et U2P), l’Association nationale des apprentis de France et d’autres acteurs engagés dans l’apprentissage* ont appelé, dans une lettre envoyée à la ministre, à la formation d’un groupe de travail "réunissant tous les acteurs de l’apprentissage" pour la "co-construction" d’un plan de relance.

Des incitations pour les employeurs

Depuis le début de la pandémie, le monde de l’apprentissage craint la chute du nombre d’apprentis en raison du confinement, qui a empêché la tenue des forums et divers événements. "C’est un sujet sur lequel il faut agir rapidement, car les premiers contrats sont signés en juin et en juillet", souligne Aurélien Cadiou, président de l’Anaf.

Pour éviter aussi que l’offre de contrats d’apprentissage ne s’effondre, certains acteurs du secteur appellent à rendre l’apprentissage plus attractif pour les employeurs. La Fédération nationale des associations régionales de directeurs de CFA (Fnadir) appelle, entre autres, à mettre en place une "augmentation générale" de l’aide aux employeurs en cas d’embauche d’apprentis, sans distinction de niveau de diplôme. "Ce qu’on demande, c’est un soutien financier pour les employeurs", souligne sa présidente Roselyne Hubert.

Le système du coût-contrat défavorable

Au-delà des mesures d’urgence, les CFA s’inquiètent quant à leur financement, chamboulé par le système du coût-contrat qui est défavorable lorsque le nombre de contrats d’apprentissage chute. "Aujourd’hui, l’enjeu est d’avoir des fonds mobilisables pour que les CFA puissent passer des périodes difficiles", poursuit Roselyne Hubert. A ce sujet, les enveloppes régionales sont malheureusement "minimes" compte-tenu de l’ampleur de la crise. Celles-ci ne sont pas encore opérationnelles, précise d’ailleurs Régions de France à Localtis. Pour l’heure, l’association n’a pas été sollicitée, ni officiellement ni officieusement, dans le cadre du plan de relance préparé par le gouvernement.

*Euro App Mobility, CMA France, Union nationale des maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation (UNMFREO), Réseau mondial de l’apprentissage GAN France

 

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