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Le gouvernement lance deux projets d'éolien flottant en Méditerranée

Jean Castex a annoncé ce 14 mars le lancement de deux appels d'offres pour construire à l'horizon 2030 deux parcs éoliens flottants en mer Méditerranée, le premier au large de la Narbonnaise et le second au large du golfe de Fos. D'une capacité de 250 mégawatts (MW) chacun, ils pourront dans un second temps être étendus à 750 MW et couvrir 10% de la consommation électrique cumulée des régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Un mois après le discours d'Emmanuel Macron sur l'énergie, qui proposait de donner un coup d'accélérateur à l'éolien en mer (lire notre article du 11 février 2022), Jean Castex a lancé ce 14 mars deux appels d'offres pour construire à l'horizon 2030 deux parcs flottants d'une vingtaine d'éoliennes chacun en mer Méditerranée, qui pourraient alimenter en électricité un million de personnes. Un parc sera implanté à une vingtaine de kilomètres au large de Port-la-Nouvelle (Aude), où s'est rendu lundi le Premier ministre avec Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Un autre devrait voir le jour à une vingtaine de kilomètres de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), "sous réserve des résultats des dernières études environnementales", a précisé Jean Castex. Les lauréats de ces procédures de mise en concurrence seront désignés en 2023.

Une première en Méditerranée

Chaque parc aura une capacité de production d'environ 250 mégawatts (MW) et pourra être étendu dans un deuxième temps pour atteindre 750 mégawatts et couvrir 10% de la consommation des régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
 Ces parcs constituent une première en Méditerranée alors que sept projets sont dans les tuyaux, à des degrés divers d'avancement, en Atlantique ou en mer du Nord. Un tout premier parc, face à Saint-Nazaire, doit commencer à produire mi-mai, pour une mise en service générale fin 2022, 10 ans après son attribution au consortium EDF-Enbridge, et plus de 30 ans après l'ouverture d'un premier parc au Danemark.
Malgré ses 2.800 km de côtes en métropole, la France est très en retard dans l'éolien en mer par rapport au Royaume-Uni, la Scandinavie ou même l'Allemagne. Le pays avait pourtant décidé de se lancer dès 2009, attribuant quatre premiers parcs. Mais, de procédures administratives en recours, aucun ne s'est encore matérialisé.

Un objectif de 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050

Le gouvernement entend maintenant accélérer, avec l'objectif de "construire 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050", soit 40 gigawatts (GW) de capacités totales, a rappelé Jean Castex, ce qui devrait représenter "20% de la consommation d'électricité en France" et faire de l'éolien offshore "la deuxième source d'électricité en France après le nucléaire".
Pour tenir cet objectif, le Premier ministre a aussi annoncé lundi l'attribution de 2 GW de projets chaque année à partir de 2024, comme le demandait le secteur. Cet engagement devra encore être inscrit dans la loi de programmation énergétique attendue mi-2023, note-t-on chez France Énergie éolienne (FEE), l'association professionnelle. Les représentants de la filière éolienne ont signé lundi un "pacte" avec la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, les industriels s'engageant sur les retombées locales et l'emploi (5.000 aujourd'hui, 20.000 d'ici à 2035).

Miser sur le flottant

La technologie flottante, encore immature, n'a encore jamais été utilisée pour un parc commercial en France. Mais un premier appel d'offres a déjà été lancé en 2021 pour un parc en Bretagne. Le flottant constitue une "très grande force" car il "peut être installé loin des côtes, lorsque les fonds sont profonds", comme en Méditerranée, a fait valoir le Premier ministre.
Jean Castex a souhaité que la France devienne "une nation clé" pour cette technique, en structurant toute une filière pour construire les "flotteurs" des éoliennes. Dans le cadre du plan France 2030, deux appels à manifestation d'intérêt, dotés au total de 300 millions d'euros, seront lancés en mars auprès des ports et des industriels, a indiqué le chef du gouvernement.

Incertitudes sur les impacts environnementaux

Du côté des régions méditerranéennes concernées, la présidente d'Occitanie, Carole Delga, s'est félicitée de l'annonce, se réjouissant que sa région fasse "figure d'exemple en France". Port-la-Nouvelle en particulier accueille déjà depuis quelques années sociétés et infrastructures préparant l'installation de fermes éoliennes flottantes pilotes, attendues d'ici à 2024.
Au cours du débat public organisé en 2021 sur l'éolien en Méditerranée, l'État, le gestionnaire du réseau électrique RTE, les régions et une partie importante de la filière industrielle avaient défendu le calendrier souhaité par le gouvernement. En revanche, défenseurs de l'environnement, pêcheurs, scientifiques ainsi que des élus locaux s'étaient prononcés pour un report, devant les incertitudes pesant sur ce milieu méditerranéen riche et fragile.
 

 

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