Le gouvernement apporte des réponses aux commerçants touchés par des actes de vandalisme

Le ministère de l'Économie a pris, samedi 1er juillet, une première série de mesures pour faire face aux actes de vandalisme qui ont touché de nombreux commerces lors des émeutes urbaines de ces derniers jours.

Lors des quatre premières nuits d'émeutes à la suite du décès d'un adolescent à Nanterre dans le cadre d’une interpellation policière le 27 juin, au moins une dizaine de centres commerciaux ont été attaqués et pillés, ainsi que plus de deux cents enseignes de la grande distribution, dont une quinzaine ont été intégralement brûlées, 250 débits de tabac ont été attaqués, et certains brûlés, tout comme 250 agences bancaires, ainsi que beaucoup de commerces de mode, de vêtements de sport, ou de restauration rapide, ont indiqué Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME et du commerce, à la sortie d'une réunion avec les professionnels concernés samedi 1er juillet. Des dégâts que Bruno Le Maire n'a pas chiffrés, estimant qu'il était "trop tôt" pour le faire.

Après avoir apporté "tout leur soutien et leur solidarité" aux entrepreneurs, salariés et commerçants indépendants touchés, les deux ministres ont annoncé des "réponses rapides et fortes" de trois ordres. Tout d'abord en matière de sécurité des biens et des personnes : "Le gouvernement travaille à un retour à l'ordre le plus vite possible sous l'autorité du président de la République et de la Première ministre", a assuré Bruno Le Maire.

Simplicité et rapidité pour les assurances

La deuxième série de réponses concerne les assurances. Après avoir invité tous les professionnels touchés "à faire le plus vite possible leur déclaration d'assurance et à faire jouer leur assurance sinistre, dégradations ou pertes d'exploitation", le ministre de l'Économie a précisé que le gouvernement prévoyait d'étendre "si nécessaire" les délais de déclaration pour que les commerçants, aujourd'hui "sous le choc", puissent bénéficier de temps supplémentaire, et demandé aux assureurs, présents lors de la réunion à Bercy, de faire preuve de "la plus grande simplicité" dans le traitement des procédures et de "la plus grande rapidité" dans la réponse en termes d'indemnisation, mais aussi de "réduire au maximum" les franchises sur les primes d'assurance. Sur tous ces points, la Fédération des assureurs a pris "des engagements formels", selon Bruno Le Maire. Le gouvernement a également sollicité la Fédération bancaire française afin qu'elle fasse preuve de "la plus grande compréhension" dans le traitement des échéances des entreprises touchées.

Enfin, la troisième série de réponses est celle de la "solidarité nationale". Le ministre de l'Économie a annoncé l'activation de cellules de crise dans chaque préfecture de département afin d'aider les entreprises touchées. Des reports de paiements de charges sociales et fiscales sont par ailleurs prévus pour les professionnels "en difficulté". Et la prolongation des soldes d'été va être étudiée par Olivia Grégoire, en collaboration avec les représentants des commerçants.

Dans un communiqué du 1er juillet, le Conseil du commerce de France (CCF), qui regroupe une trentaine de fédérations professionnelles, estime avoir été "partiellement entendu" par le gouvernement. S'il se félicite notamment des mesures touchant les assurances ou l'étalement des charges, le CCF souhaite que "sous l’égide des préfectures se mette en place un service de renforcement des mesures de protection pour tous les commerces et les clients".

 

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