Intermittents du spectacle - Le fonds de professionnalisation suffira-t-il à éviter une nouvelle crise des festivals ?
Les ministres de la Culture et du Travail ont récemment présenté, devant le Conseil national des professions du spectacle (CNPS), le "fonds de professionnalisation et de solidarité" en soutien au secteur du spectacle. Cette annonce était attendue. Elle intervient à quelques jours de la date limite de signature du protocole d'accord du 18 avril 2006 sur le régime des intermittents du spectacle et à quelques jours de l'ouverture du Festival de Cannes. Ce fonds pérennise le dispositif provisoire mis en place en 2005. Financé par l'Etat, il doit assurer une couverture chômage aux intermittents qui verraient leurs droits réduits ou supprimés par le protocole du 18 avril. S'il est signé, l'accord ramènera de douze à dix mois la période pendant laquelle un assuré doit comptabiliser au moins 507 heures de travail pour pouvoir être indemnisé. Le fonds bénéficiera d'une enveloppe de 120 millions d'euros en 2006 contre 90 millions pour le dispositif provisoire.
Malgré cette annonce, le climat reste très tendu. La coordination des intermittents continue de réclamer le retrait de la réforme. La CGT et Force ouvrière ont déjà fait savoir qu'elles ne signeraient pas le protocole du 18 avril. Après avoir approuvé la réforme, la CFDT semble aujourd'hui plus hésitante. En cas d'échec, le gouvernement s'est engagé à légiférer. Etienne Pinte, maire de Versailles et député, a déjà déposé une proposition de loi rétablissant le système antérieur, mais Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de le Culture, s'y est déclaré opposé. En attendant, organisateurs de festivals et collectivités territoriales s'inquiètent de la perspective de nouvelles perturbations.
J.N.E. / PCA