Le festival de marionnette de Charleville-Mezières, un marqueur pour la ville (08)

Depuis soixante ans, le festival de marionnettes anime tous les deux ans les rues et les salles de Charleville-Mézières. Organisé par l’association Les Petits Comédiens de chiffons, il donne son identité à la ville qui, de son côté, développe musées, actions et lieux de recherche internationaux sur le sujet.

« La marionnette est à Charleville-Mézières ce que le théâtre est à Avignon et ce que le cinéma est à Cannes ! », sourit Pierre-Yves Charlois, directeur du festival de marionnettes. En 2021, malgré la pandémie, il y a eu 420 représentations en dix jours et 120.000 festivaliers sur le In, 150.000 au total. Car ici, tout comme à Avignon, il y a un In, piloté par l’association Petits Comédiens de chiffons, qui a créé et qui continue d’organiser cet événement depuis soixante ans ; et un off, organisé par la ville de Charleville-Mézières, dans les rues et quelques lieux dispersés de la ville.

Une chaîne de valeur éprouvée

Municipalité et association travaillent en très étroite collaboration pour mener ce projet de longue haleine, qui se déroule tous les deux ans, mais qui percole bien au-delà. Car « on trouve à Charleville tous les maillons de la chaîne de valeur de la filière de la marionnette, depuis la formation initiale jusqu’à la diffusion de spectacles, depuis la recherche avec une chaire universitaire à la création artistique, en passant par la ressource avec l’Institut, et à la médiation, toute l’année, auprès de tous les publics. Ce festival a une responsabilité sociale et territoriale essentielle », poursuit le directeur, arrivé en novembre 2020 de Bretagne où il dirigeait un établissement de coopération culturelle. « En 2021 nous avons travaillé avec 72 partenaires différents pour des actions de médiation, dans les crèches, les écoles maternelles, les collèges, les lycées, mais aussi à l’hôpital et dans la maison d’arrêt, ou encore la Caisse d’allocations familiales. Et tout ceci pas seulement pour des actions de sensibilisation mais aussi des ateliers pratiques pour des amateurs confirmés. »

Connue pour avoir vu naître Arthur Rimbaud, la ville, avec l’appui de ses habitants, déploie une grande implication pour la marionnette, puissant facteur d’attractivité et de rayonnement à l’échelle locale autant qu’internationale (voir liens en bas de page). Charleville-Mézières travaille actuellement sur son projet de « cité des arts de la marionnette » qui vise à créer un véritable pôle d’excellence de création, de conservation, de médiation, et de formation ainsi qu’un vaste parcours autour de la marionnette dans le centre historique de la ville.

Des emplois pérennes et de nombreux bénévoles très investis

L’association Les petits comédiens de chiffons s’est professionnalisée depuis une quinzaine d’années, après avoir longtemps œuvré de façon spontanée et militante. Militante, elle l’est toujours, mais elle compte aujourd’hui cinq salariés permanents, et triple ses effectifs six mois avant le festival… et se voit rejoindre par quelque 600 bénévoles pendant la durée de l’événement. Des habitants logent chez eux les artistes venus de tous les coins du monde, participent à l’accueil des compagnies, assurent leur ravitaillement, sont là, bien présents.

De son côté la ville de Charleville-Mézières consacre 169.000 € à l’événement, soit 23 % de son budget culture. Elle finance également le musée de l’Ardenne et de la marionnette et finalise actuellement le projet d’une Cité des arts de la marionnette « dans le but d’affirmer encore davantage la visibilité et la notoriété de Charleville au travers d’actions et de signalétique régulière et visible », indique Nathalie Robcis, élue chargée de la culture. Pianiste d’accompagnement de profession, elle a donné des cours de voix et de chorale à des marionnettistes. Et développe aujourd’hui deux axes de la politique municipale : « la recherche, notamment autour des développements numériques de la marionnette ; et la diffusion, au travers d’appels à projets pour faire vivre les lieux et les partenaires ». Ces lieux, ce sont évidemment toutes les salles de spectacle de la ville, mais aussi les gymnases, qu’il faut alors transformer en « boîtes noires » pour les spectacles, et aussi les rues où la ville doit organiser une gestion optimale et sécurisée du domaine public.

Important soutien logistique de la ville

Un référent de la ville est chargé de recenser les besoins du festival et des artistes, depuis les espaces verts où se déroulent les spectacles, aux arbres, aux fleurs, aux cocktails pour les mécènes. La ville prête ses gradins, son matériel, fournit les fluides, et assure un très important soutien logistique au festival, ainsi qu’une large mise à disposition de personnel.  « Ici, on parle de marionnette au quotidien. Hier, j’ai reçu un jeune qui sortait de l’école de marionnette et qui souhaite s’installer à Charleville… », conclut l’élue.

Le festival en chiffres

Budget global du Festival In : 2,9 M€

75 % de financement public (dont une grande partie est basée sur des appels à projets et varie donc selon la nature de ceux-ci).

Partenaires

Ville de Charleville-Mézières : 169.000 € (soit 23 % du budget culture)

Département : 140.000 €

Région Grand Est : 200.000 €

Ministère de la Culture : 220.000 €

Ardennes métropole : mise à disposition d’équipements, auxquels s’ajoutent des subventions à caractère exceptionnel, Culture / Justice / Politique de la ville, etc.

4.000 heures agents pour les 10 jours du festival

Commune de Charleville-Mézières

Nombre d'habitants :

46000
Place du Théâtre - BP 490
08 109 Charleville-Mézières cedex
contact@charlevillemezieres.fr

Nathalie Robcis

Adjointe au maire, en charge de la culture

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