Développement des territoires - Le député Pascal Terrasse revient sur son idée d'expérimenter des "territoires de l'économie collaborative"
Le mois dernier, Pascal Terrasse, député (PS) de l'Ardèche, rendait son rapport sur l'économie collaborative au gouvernement. Parmi les 19 pistes envisagées (voir notre article du 10 février ci-contre), figurait l'idée de promouvoir des territoires collaboratifs expérimentaux. Ce qui permettrait, dans le cadre d'appels à projets, de mener localement des expérimentations innovantes sur des thématiques différentes : renforcement de la formation des acteurs collaboratifs locaux, émergence de nouvelles plateformes, développement d'espaces de coworking, mise en place d'outils locaux de partage de biens et de services à l'échelle locale, notamment dans les territoires ruraux…
"Il s'agirait d'un appel à projets lancé par le gouvernement qui pourrait être complété pour la partie financière par les collectivités, et même par des opérateurs privés", explique à Localtis le député. Une vingtaine de territoires pourraient être ainsi sélectionnés en fonction de certaines caractéristiques. "Il faut que ce soient des territoires dans lesquels on se soucie de la fracture numérique ou qui sont impliqués dans l'accompagnement des espaces de coworking et de fablabs." Pascal Terrasse estime que les territoires doivent être sélectionnés en fonction de leur capacité à imaginer, avec les collectivités, la mise en place de plateformes collaboratives au niveau local (déplacements, locations de matériels, services destinés aux personnes âgées…). "Etonnez-nous, faites-nous des propositions, c'est aussi le message de cet appel à projets", souligne Pascal Terrasse, qui cite en exemple des territoires qui ont mis en place des systèmes d'utilisation de voitures, dont les propriétaires ne se servent pas, par les personnes qui vont au domicile des personnes âgées pour des soins ou services. "Il s'agit de voir comment on mobilise toutes les énergies et ressources au bon moment", détaille le député, qui précise qu'il ne faut pas que les territoires choisis se ressemblent : un quartier urbain de Paris, une zone rurale du Massif central…
Côté financement, rien n'est déterminé, mais Pascal Terrasse estime qu'il faudrait un montant d'un million d'euros par an par territoire sur trois ans. Une mobilisation de l'Etat, qui permettrait d'impulser d'autres financements, issus des collectivités et du secteur privé, pour arriver à 5 à 10 millions par territoire chaque année sur la durée de l'appel à projets.
Auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale le 2 mars, le député continue de faire avancer ses idées. Les exécutifs régionaux, notamment, se montreraient très partants, confie-t-il. "D'une manière générale, l'initiative locale est toujours à la base des expérimentations", signale Pascal Terrasse.