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Finances publiques - Le déficit a entamé son reflux... entre autres grâce aux collectivités

Le déficit public de la France a été bien moins élevé que prévu en 2010 et entame même, à 7% du produit intérieur brut (PIB), un reflux par rapport au record atteint avec la crise. La dette publique à de son côté établi un nouveau record fin 2010. Mais à 81,7% du PIB, elle est également inférieure aux prévisions du gouvernement (82,9%).
En 2009, le déficit avait littéralement explosé avec la crise, à 7,5%. Le gouvernement s'attendait à ce qu'il se creuse encore en 2010, même s'il avait déjà révisé à la baisse en septembre sa prévision à 7,7%, au lieu de 8,5% initialement. A 7%, il ressort donc largement en-deçà des pronostics.
"Cet écart reflète essentiellement une reprise plus dynamique de l'économie et de l'emploi et un coût de la réforme de la taxe professionnelle en 2010 moins élevé que prévu", ont expliqué les ministres de l'Economie et du Budget, Christine Lagarde et François Baroin, suite à la publication des Comptes nationaux des administrations publiques 2010 par l'Insee.
"Les collectivités locales ont touché davantage de droits de mutation, grâce à la bonne tenue du marché immobilier, et ont moins investi que prévu", a-t-on également précisé dans l'entourage de Christine Lagarde. Début mars déjà, François Baroin mettait en avant des remontées comptables des collectivités locales sensiblement meilleures que prévu."L'investissement baisse fortement (-7,8%, après +2,4%), celui de l'Etat comme celui des administrations publiques locales", confirme l'Insee. On saura toutefois que "la contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 160,6 milliards d'euros à la fin 2010 contre 155,2 milliards d'euros fin 2007, une hausse en lien avec leur besoin de financement (1,7 milliard d'euros) et l'augmentation de leurs dépôts (+3,3 milliards d'euros)".
En 2010, les dépenses ont décéléré (+2,1% après +4,1% en 2009), notamment grâce à la fin des mesures du plan de relance, a expliqué l'Insee. Par ailleurs, les recettes ont repris des couleurs, mais sans retrouver leur niveau de 2008 (+3,1% après -3,8%).
L'objectif de la France de ramener le déficit public à 6% du PIB en 2011 semble ainsi atteignable, même si la croissance devait être plus molle qu'escompté. Mais le vrai enjeu sera 2012, s'accordent les économistes. Le gouvernement s'est en effet engagé à ramener le déficit public à 4,6% l'an prochain et 3% en 2013.
Selon les ministres, "c'est aussi pour inscrire dans la durée l'impératif de redressement des comptes publics" que le gouvernement "a proposé aux Assemblées l'adoption d'une règle constitutionnelle d'équilibre des finances publiques, qui viendra en discussion au Parlement dans les prochaines semaines".

 

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