Le covoiturage au quotidien progresse mais reste très minoritaire, malgré les aides

Le covoiturage au quotidien a battu un record en France au mois de janvier avec 783.721 trajets (+17,6% sur un mois) mais reste très minoritaire, selon les chiffres de l'Observatoire national du covoiturage, analysés ce 9 février par l'opérateur Karos.

Avec 783.721 trajets, le covoiturage au quotidien a connu un mois record en janvier 2023, selon les chiffres de l'Observatoire national du covoiturage, analysés ce 9 février par l'opérateur Karos, leader européen du covoiturage domicile – travail. La hausse enregistrée a été de 17,6% par rapport à novembre 2022, les chiffres de décembre n'étant pas représentatifs en raison de l'impact des vacances scolaires de fin d'année, relève Karos.

Satisfecit gouvernemental

Au vu de ces résultats, le gouvernement a jugé ce 10 février que le plan national qu'il a lancé récemment affichait "un premier bilan prometteur". "En un an, le nombre de trajets en covoiturage courte distance a été multiplié par quatre avec plus de 800.000 trajets enregistrés pour le mois de janvier par rapport à 230 000 trajets en janvier 2022, s'est-il félicité dans un communiqué. Les nouvelles aides mises en place à partir du 1er janvier 2023 ont fait progresser le covoiturage courte distance de 30% en un mois seulement." Près de 20.000 conducteurs se sont également déjà engagés dans l’obtention de la prime de 100 euros pour les nouveaux conducteurs, versée par les plateformes de covoiturage, a-t-il indiqué.

Seulement 40.000 trajets par jour

Même si, sur un an, le covoiturage progresse de près de 250%, "ce mode de déplacement via les applications spécialisées ne dépasse pas les 40.000 trajets par jour, à comparer aux millions de déplacements quotidiens en voiture (autosolisme) ou dans les transports en commun", relativise Karos dans un communiqué.

L'accélération du mois de janvier est "encourageante" et "il convient de reconnaître que la prime du gouvernement participe à ce début de succès", poursuit Karos. "Il est néanmoins un peu tôt pour pouvoir parler d'une 'explosion' de cette pratique."

L'autosolisme ultra dominant

En moyenne, 8,5 conducteurs sur 10 se déplacent seuls dans leur véhicule le matin à l'heure de pointe sur autoroute, selon la nouvelle édition du baromètre de l'autosolisme publiée ce 9 février par Vinci Autoroutes en association avec Tours Métropole Val-de-Loire, la communauté d’agglomération Pays Basque, Montpellier Méditerranée Métropole, Nouvelle Aquitaine Mobilités et la région Nouvelle-Aquitaine ainsi que la direction interdépartementale des routes Atlantique. Le nombre d'automobilistes circulant seuls, mesuré par le concessionnaire à l'automne 2022, a même augmenté sur un an.

Corrélation entre le nombre de covoiturages et le niveau de subventionnement

Du côté du covoiturage, l'Île-de-France arrive très largement en tête parmi les régions qui le pratiquent le plus, devant la Normandie, les Pays de la Loire et l'Occitanie, de nombreux territoires plus ruraux restant en queue du classement relève Karos. Selon l'application Klaxit, qui publie un baromètre mensuel du covoiturage quotidien, les trois villes où le covoiturage est le plus pratiqué demeurent Rouen, Montpellier et Beauvais. Mais c'est Toulouse, à la neuvième place, qui a connu la plus forte progression en janvier (+100%). Nantes Métropole, à la quatrième place des villes où l'on covoiture le plus, a aussi enregistré une forte hausse (+50%) tandis qu'Artois Mobilités (Lens / Béthune) fait son entrée dans le "Top 10" de ces villes, en septième position avec plus de 15.000 trajets mensuels.

"Les chiffres montrent une nette corrélation entre le nombre de covoiturages et le niveau de subventionnement" par les métropoles régionales, qui peut aller jusqu'à une prise en charge totale du trajet pour le passager, souligne Karos. En Île-de-France, une partie des trajets en covoiturage s'expliquerait par l'impact des grèves des transports publics, qui provoque un report ponctuel des utilisateurs vers le covoiturage.

Piste pour limiter la pollution atmosphérique

La lutte contre "l'autosolisme", notamment via le covoiturage, est une piste importante pour limiter le trafic et donc la pollution atmosphérique. L'objectif gouvernemental de 3 millions de trajets quotidiens à l'horizon 2027, contre 900.000 aujourd'hui - courts et longs trajets mélangés - permettrait d'éviter jusqu'à 4,5 millions de tonnes d'émissions de de CO2 par an, soit 1% des émissions de gaz à effet de serre de la France, selon le ministère de la Transition écologique.

 

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