Le couple Etat-intercommunalité ? Les maires ruraux fulminent
Le président de l'Association des maires ruraux (AMRF), Michel Fournier, s'est déclaré très en "colère" au lendemain des propos d'Elisabeth Borne devant la convention d'Intercommunalités de France, au cours de laquelle la chef du gouvernement a notamment déclaré que le "tandem entre le préfet et le président d’intercommunalité" constitue "un couple moteur pour l’action publique" (voir notre article complet sur ce qui s'est dit lors de cette convention).
"C'est intolérable", s'est exclamé Michel Fournier samedi 8 octobre devant les maires ruraux de Saône-et-Loire. "Le couple qui doit exister, c'est le couple préfet-maire, car l'intercommunalité n'est pas une collectivité", rappelle-t-il dans cette prise de parole en petit comité, dont l'AMRF a mis en ligne la vidéo. "Notre réaction va être très dure. Cela veut dire qu'Elisabeth Borne, que j'ai rencontrée la semaine dernière, je vais passer outre et je vais m'adresser directement au président pour qu'il clarifie cette situation", a-t-il affirmé.
Histoire de bien mettre les points sur les i, son association a diffusé le jour-même un communiqué affirmant qu'en s'étant félicité "d’avoir renforcé le couple président d’EPCI/préfet", Elisabeth Borne avait "franchi une ligne rouge pour les maires, et en particulier les maires ruraux". Et les maires ruraux de rappeler leur credo : "le couple maire/préfet doit être la base du fonctionnement de l’Etat local", "l'EPCI est nécessaire pour le développement du bassin de vie qu’il représente mais il doit rester cet outil indispensable au bénéfice de toutes les communes qu’il représente et de leurs administrés"… Des maires qui disent constater que les préfets ont trop souvent tendance à adresser "prioritairement voire exclusivement" leurs consultations ou informations aux présidents d’EPCI.
Alors, jugeant aujourd'hui que "l'entretien de la confusion est intolérable en terme démocratique et d’efficacité de l’action publique" l'AMRF confirme son intention de saisir le président de la République pour "clarifier la situation". Sans en revanche commenter pour le moment la demande formulée par Intercommunalités de France pendant sa convention des 6 et 7 octobre, celle d'accorder aux intercommunalités le statut de collectivité territoriale de plein exercice.