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Personnes âgées - Le COR dresse le portrait des retraités dans les territoires

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a consacré sa séance du 25 mars à un thème jusqu'alors jamais abordé au sein de cette instance : les disparités territoriales en matière de démographie et de niveau de vie des retraités. Ce travail s'inscrit dans le cadre de la préparation du 13e rapport du COR, prévu pour la fin de 2015 et qui sera consacré à la situation des retraités. Comme toujours avec les travaux du Conseil, la préparation de cette séance s'accompagne de la mise à disposition d'une série de documents, cartes et analyses très riches en informations de toutes sortes. A noter : conformément à sa mission, le COR se concentre sur les revenus issus des retraites et ne prend donc pas en compte les politiques locales en matière d'aides sociales.

De 2% à 54% de la population des villes de plus de 10.000 habitants

En termes de répartition territoriale, les notes du COR montrent que la répartition des retraités sur le territoire est très loin d'être homogène. La part des retraités dans la population va ainsi de 15,5% en Ile-de-France (et 13,4% en Seine-Saint-Denis) à 29,2% en Limousin (et 33,5% dans la Creuse). Au sein des communes de plus de 10.000 habitants, leur part varie de 2% (Saint-Laurent-du Maroni-en Guyane) à 54% (Les Sables-d'Olonne en Vendée), soit un ratio de 1 à 27...
Alors qu'ils constituent 21,3% de la population, les retraités représentent 23,6% des habitants des communes rurales (au sens de la définition de l'Insee) et 20,6% de ceux des communes urbaines. Mais l'étude montre aussi qu'ils sont particulièrement présents (30,8% des habitants) dans les communes isolées (hors influence des pôles), ce qui ne manquera pas de soulever des difficultés au fur et à mesure du vieillissement. A l'inverse, ils représentent seulement 15,6% de la population de l'aire urbaine de Paris, 19,1% de celle des dix plus grandes villes de province, 22% de celle des autres grandes aires urbaines et 26,8% de celle des petites et moyennes aires urbaines.
L'étude met également en évidence de forts écarts d'espérance de vie à 60 ans, celle-ci allant de 22 à 27 ans selon le département de résidence (pour une moyenne nationale hommes et femmes de 24,6 années). Autre particularité territoriale : la part des plus de 75 ans parmi les retraités varie, selon les départements, de 33,9% à 48,7%, avec une concentration des taux les plus élevés au sud de la Loire. De même, la part des femmes parmi les retraités (tous âges confondus) va de 48,6% à 59%. Les proportions les plus faibles s'observent, cette fois-ci, à l'est d'une ligne Biarritz-Besançon.

Des revenus contrastés, mais en phase avec ceux du territoire

Le COR consacre également plusieurs développements à la question des revenus des retraités, qui n'est évidemment pas sans lien avec les possibilités de prise en charge au titre du vieillissement. En ce domaine, les différences semblent moins marquées qu'en matière démographique. Ainsi, les disparités régionales ou locales dans les revenus des retraités reflètent celles de l'ensemble de la population. Le niveau de vie moyen le plus élevé se concentre en Ile-de-France et dans les grandes aires urbaines, au contraire des communes isolées. Ce niveau de vie moyen des retraités est un peu plus élevé que celui du reste de la population dans les territoires riches ; il est, à l'inverse, un peu plus faible dans les territoires pauvres.
Globalement, les 60 ans et plus affichent un taux de pauvreté de 10%, sensiblement inférieur à celui de l'ensemble de la population (14,3%). Le taux de pauvreté des seniors est élevé (12 à 18%) dans le Nord-Pas-de-Calais, la Seine-Saint-Denis et le Languedoc-Roussillon, bien que sensiblement inférieur à celui du reste de la population locale (19 à 25%). En Corse et dans une dizaine de départements du Massif Central et du Sud-Ouest (Creuse, Cantal, Gers...), il affiche également des valeurs élevées (12 à 18%), mais davantage comparables au reste de la population locale.