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Economie numérique - Le baromètre des villes numériques commence à "parler"

Pourquoi les villes font-elles appel au numérique ? "La qualité de service aux administrés est à la fois l'objectif principal et le critère le plus souvent cité (…), la bonne gestion est le second objectif". Ce constat issu du "Baromètre des villes numériques" ne nous apprend rien que l'intuition ne supposait déjà, mais confirme la perception des villes quant à la valeur ajoutée du numérique.
Fruit de la collaboration entre la chambre professionnelle des métiers du numérique, Syntec Numérique et le master "Stratégies territoriales et urbaines" de Sciences-Po, ce premier "Baromètre des villes numériques", qui s'appuie sur un panel de 25 grandes agglomérations (villes et intercommunalités) est présenté comme un "outil d'évaluation des projets ubains" réalisés ou en cours. Il n'est pas conçu pour faire émerger des tendances inédites mais vise plutôt à faire mieux comprendre les finalités du développement numérique, notamment en scrutant "les motivations des élus" ou en mesurant le niveau de maturité des réalisations accomplies et des projets en cours.
Pour l'heure, les constats réalisés sur neuf grands domaines d'analyse (1) font apparaître trois sphères plutôt actives. Il s'agit des transports et de la mobilité, de la e-citoyenneté et du e-gouvernement, des loisirs et de la culture, qui totalisent respectivement une moyenne de sept projets par collectivité (réalisés, en cours et à l'étude). Les autres secteurs sont plutôts engagés dans une dynamique numérique "molle" et inégale. Les secteurs d'activité les moins sollicités par le numérique étant l'énergie, le développement économique et la sureté et sécurité des citoyens.
Le constat porté sur les projets n'est guère plus encourageant. On notera toutefois que les études sur les smart grids et l'open data tiennent le haut de l'affiche. Le baromètre enregistre également une poussée sur les environnements numériques de travail, sur les problématiques de stationnement et les enjeux environnementaux.
Malgré la diversité des configurations dans la gouvernance des projets, le baromètre identifie trois modèles d'organisation sur le numérique dans les grandes villes :
- un service dédié au numérique et à l'innovation qui porte le déploiement des grands projets décidés par les élus ;
- la direction des systèmes d'information qui, certes, ne reçoit pas toujours de mission de développement numérique mais assure assez fréquemment la gestion centralisée des projets ;
- une approche plus décentralisée, associant plusieurs services métiers co-responsables des projets, généralement avec l'appui d'une mission assurant la coordination et les passerelles inter-services.
L'initiative de ce baromètre anticipe l'émergence de nouveaux marchés à forte valeur ajoutée autour de la ville intelligente ou de nouvelles pratiques telles que l'open data, c'est toute sa valeur. On regrettera cependant un choix de critères d'analyse plus discutable. Se contenter de compter les projets identifiés dans les villes risque de créer un biais : un projet numérique dans les transports à 30 millions d'euros aura, dans l'analyse, moins de pertinence que dix petits projets numériques de 1 million d'euros dans le secteur culturel et des loisirs. Pourrait-on pour autant en déduire que le numérique appliqué aux transports est en crise ? La valeur des crédits engagés aurait laissé un peu moins le doute s'installer sur la pertinence des comparaisons. Espérons que ce choix sera corrigé dans les prochaines livraisons.

(1) Bâtiment/urbanisme/logement ; développement économique ; e-citoyen/e-gouvernement ; énergie ; éducation ; loisirs/culture ; santé/social; sûreté/sécurité et transport/mobilité.

 

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