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Elus - Le 94e Congrès des maires ouvre ses portes

Education, intercommunalité, finances, attractivité des territoires… Tels seront les grandes thématiques des temps forts qui ponctueront le prochain Congrès des maires - le 94e du genre, qui se déroulera comme toujours à Paris, porte de Versailles, du 22 au 24 novembre, sous l'intitulé "Le maire, l'intérêt général et le citoyen". Avec, toutefois, une petite nouveauté par rapport au déroulé des éditions précédentes : alors que c'est la problématique des services publics en milieu rural qui est traditionnellement mise en avant pour la première des séances plénières, cette année, c'est l'éducation qui a été placée en tête de gondole, avec pour titre : "Réussite scolaire : quelle ambition des maires pour l'école de demain ?". Un choix qui peut surprendre à l'heure de la crise financière et de ses diverses conséquences pour les collectivités. Mais depuis les réformes Darcos (service minimum, rythmes scolaires) et avec les suppressions de poste qui se sont parfois traduites par des suppressions de classes, pour bon nombre de communes rurales, l'éducation est devenue un vrai sujet concret d'actualité. L'Association des maires de France (AMF) s'est d'ailleurs régulièrement mobilisée sur le sujet et son président, Jacques Pélissard, estime avoir été en partie "entendu" sur la question des suppressions de classes. Le ministre, Luc Chatel, est attendu pour ce temps d'échange avec les élus.
Mercredi, le grand auditorium consacrera une plénière à l'intercommunalité, une autre aux finances locales. Pour la première, l'actualité est évidente, avec les schémas départementaux de coopération intercommunale. Et avec une question encore en suspens : quid de l'échéance du 31 décembre ? Car si le gouvernement a assuré qu'une dose de souplesse serait accordée pour les territoires ne parvenant pas à un accord, les élus continuent d'estimer qu'une modification législative serait préférable. Certes, la proposition de loi Sueur a été adoptée au Sénat mais a fort peu de chances de passer l'étape de l'Assemblée nationale, où l'on mise plutôt sur la proposition de loi Pélissard.
De même, côté finances, les questions ne vont pas manquer, entre le gel des dotations, les efforts supplémentaires que les collectivités pourraient être contraintes de faire dans le cadre d'un nouveau resserrement des crédits de l'Etat, les tensions actuelles sur l'accès aux financements bancaires, la perspective d'une Agence de financement des collectivités et celle du futur établissement que vont constituer la Caisse des Dépôts et la Banque postale, le nouveau fonds de péréquation des recettes intercommunales et communales... Outre la présence attendue de François Baroin, celles de Philippe Laurent (vice-président de l'AMF en charge des finances), des parlementaires Gilles Carrez et Nicole Bricq, du DGCL Eric Jalon ou encore de Marie-Christine Lepetit (directrice de la législation fiscale à la DGFIP) promettent des échanges intéressants.
Parallèlement aux plénières, onze ateliers et huit points-info sont programmés. Il y sera par exemple question du Grand Paris, de forêt, de services publics et d'Europe, de tourisme, d'adaptation des territoires au vieillissement de la population, de sport pour tous, de Scot littoral, de TIC, d'énergie, de prévention de la délinquance, de communication publique locale...

"Nous en avons marre d'être entre nous"

Le Premier ministre interviendra ce mardi en fin de journée pour la séance solennelle d'ouverture. La clôture sera quant à elle assurée par Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur. En effet, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il ne se rendrait pas au Congrès cette année... mais que des représentants des maires seraient reçus à l'Elysée pour le rencontrer. Le même schéma, en somme, qu'il y a deux ans. On se souvient d'ailleurs qu'en 2009, la non-venue du chef de l'Etat avait été mal perçue parmi les congressistes. Et tout laisse à penser que la grogne se fera entendre cette année aussi. Ainsi par exemple, Jean-Marie Darmian, membre du comité directeur de l'AMF et maire PS de Créon (Gironde), a d'ores et déjà invité les élus à décliner l'invitation à l'Elysée, déclarant dans un courrier : "Monsieur Sarkozy, sans doute inquiet de l'accueil qui aurait pu lui être réservé par les élus participant au Congrès de l'AMF, a choisi d'inviter un certain nombre de maires à l'Elysée, comme en 2009, année où il s'était déjà dérobé..." De même, André Laignel, secrétaire général de l'AMF et candidat (PS) à la présidence de l'association, a fait savoir qu'il n'ira pas non plus à l'Elysée, estimant notamment que cette invitation, parce qu'elle "se situe entre les deux tours de l'élection du président de l'AMF", constitue "une interférence grave dans le processus électoral". André Laignel s'opposera lors de ce scrutin à Jacques Pélissard, candidat à sa propre succession.
Enfin, on n'oubliera pas que le prélude à ce 94e congrès s'est en réalité déroulé dès ce lundi 21 novembre avec la traditionnelle journée consacrée à l'Outre-Mer, à l'hôtel de ville de Paris. Trois des sept présidents des associations départementales des maires d'outre-mer y ont d'ailleurs présenté une résolution en forme de doléance pour plus de "visibilité". "Nous demandons que la journée des outre-mer fasse partie intégrante du congrès", écrivent les présidents des associations des maires de Guadeloupe, Martinique et Guyane. Ils "considèrent que les élus ultramarins ont été, une fois de plus, peu entendus lors de la préparation, que les problématiques de nos communes sont très mal connues des collègues de métropole, que la journée est dissociée du congrès et que les résolutions issues de cette journée restent généralement sans suite". "Nous en avons marre d'être entre nous", a résumé à l'AFP Jean-Pierre Théodore Roumillac (Guyane).

C.M.

Chasse aux signatures
Le Congrès des maires donnera l'occasion aux petits candidats à la présidentielle d'aller à la chasse aux parrainages auprès des élus, cinq mois avant le scrutin. Les candidats doivent en effet recueillir 500 signatures d'élus d'au moins trente départements ou collectivités de métropole ou d'outre-mer. Or, avec plus de 7.000 élus attendus cette année sur 12.000 visiteurs, le congrès constitue la plus importante réunion d'élus en France.

 

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