Couverture mobile - L'Arcep lance un nouvel outil d'évaluation de la couverture mobile dans les territoires
Lancée ce 18 septembre, la version nationale de monreseaumobile.fr permet d'apprécier la qualité de la couverture mobile, dans un premier temps pour les usages de voix et de SMS, à une échelle spatiale relativement précise. En mettant ce nouvel outil en avant, l'Arcep espère, selon les mots de son président Sébastien Soriano, "faire évoluer le marché vers une concurrence par la couverture du territoire".
L'outil était disponible pour la région Nouvelle-Aquitaine depuis déjà quelques mois (voir notre article du 24 mars). Depuis ce 18 septembre, c'est toute la France métropolitaine qui est prise en charge par un outil développé par l'Arcep depuis plus d'un an déjà, et ce en interne : monreseaumobile.fr, une simple cartographie en ligne qui permet d'apprécier la qualité de la couverture mobile selon les opérateurs, et selon le lieu. L'outil sera disponible pour l'outre-mer en juillet 2018 ; les estimations de la qualité des services internet (3G/4G) sont également attendues pour 2018, sans plus de précisions pour l'instant. En effet, l'outil permet pour l'instant uniquement de visualiser la qualité des services d'appels et de SMS, y compris en mobilité (fer, métro, autoroutes). Il s'agit notamment, pour l'usager, de savoir si le réseau est disponible seulement en extérieur, ou s'il peut également téléphoner depuis son domicile.
Un cadre réglementaire plus strict pour la couverture du territoire
L'outil arrive à point nommé, alors que les élus locaux font régulièrement remonter le mécontentement des usagers face aux lacunes de couverture en zone rurale. A l'image de la région Pays de la Loire, le conseil départemental de la Marne envisage à son tour d'élaborer une appli de "crowdsourcing" pour permettre à ses habitants de faire remonter les déficiences des réseaux de téléphonie mobile. Le gouvernement, lui, a replacé la couverture mobile tout en haut des priorités de l'aménagement numérique, en fixant le cap d'une couverture de l'ensemble de la population en 4G d'ici 2020. Les collectivités font pression pour un renouvellement des attributions de fréquences anticipé, avec une priorité donnée aux obligations de couverture, au détriment du montant des redevances empoché par l'État. Le président de l'Arcep, Sébastien Soriano, a fait un pas en ce sens en préconisant, dans un entretien à l'AFP, le renouvellement des licences sans inflation des coûts avec un objectif d'aménagement du territoire renforcé. Ce lundi 18 septembre, en présentant monreseaumobile.fr, il évoquait le cas de la Suède, qui a donné une priorité absolue à la couverture du territoire malgré une faible densité de population. La comparaison européenne, en effet, fait peine à voir : l'Hexagone est l'un des pays les moins bien pourvus en 4G de toute l'UE.
Inciter les opérateurs à une meilleure couverture
En partageant plus de données sur la couverture mobile, l'Arcep espère exciter l'émulation entre opérateurs sur le front de l'aménagement du territoire. "Que chaque Français puisse se faire son podium personnel, selon ses habitudes et son lieu de vie", déclarait Sébastien Soriano, en appelant de ses vœux la mise en place de services privés capitalisant sur les données de l'Arcep, qui permettraient de comparer les performances des opérateurs sur un territoire donné. Les cartes mises en ligne ce lundi sont en effet des données ouvertes : elles pourront donc être exploitées hors de monreseaumobile.fr. Une perspective qui pourrait également intéresser les collectivités.