Lancement du premier Comité national pour l’emploi
Jeudi 11 avril s’est tenu le premier Comité national pour l’emploi, nouvelle instance créée par la loi pour le plein emploi visant à mieux coordonner les acteurs de l’emploi et de l’insertion. L’occasion, pour les représentants des collectivités, de rappeler leurs messages.
Top départ pour le Comité national pour l’emploi. L’instance de pilotage issue de la loi pour le plein emploi du 18 décembre 2023 a tenu sa première réunion plénière jeudi 11 avril. Pour rappel, elle est composée de 48 représentants des acteurs de l’emploi et de l’insertion (collectivités, partenaires sociaux, organismes spécialisés, représentants d’usagers…) appelés à mieux se coordonner pour améliorer l’accompagnement des personnes éloignées de l’emploi. Son fonctionnement a fait l’objet d’un décret paru fin mars.
Quatre commissions spécialisées
L’insertion professionnelle des seniors et des jeunes sera la "priorité" du comité, a souligné la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin, dans un communiqué de presse. Cette première réunion a été l’occasion d’adopter le règlement intérieur du comité. Celui-ci acte la création de quatre commissions, relatives aux "services du réseau pour l’emploi" (suivi des demandeurs d’emploi), aux "indicateurs" (suivi du travail des acteurs du réseau), au "SI Plateforme" (pour assurer l’interopérabilité des systèmes d’information) et à l’"inclusion dans l’emploi" des jeunes, des personnes en situation de handicap et des personnes éloignées de l’emploi. Quant à l’opérateur France Travail, il aura un rôle de "proposition" et de "maîtrise d’œuvre" des objets du "patrimoine commun", à savoir : les critères d’orientation des demandeurs d’emploi, le socle de services qui leur seront apportés, la conception du système d’information plateforme, ainsi que les indicateurs de suivi de l’action du réseau pour l’emploi.
Anticiper l’évolution du nombre d’inscrits à France Travail
Lors de ce tour de chauffe, les représentants des collectivités locales ont eu l’occasion de rappeler leurs messages. Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace et représentant des Départements de France à ce comité a rappelé les préoccupations relatives aux dernières annonces de Gabriel Attal. La suppression de l’allocation spécifique de solidarité, la troisième réforme de l’indemnisation des demandeurs d’emploi ainsi que la mise en place de la solidarité à la source vont augmenter le nombre de bénéficiaires du RSA dans des proportions encore inconnues. Un flou qu’il voudrait voir éclairci. "Si leur nombre explose, notre capacité à accompagner risque d’être mise en péril en raison de la charge financière et de la capacité à avoir suffisamment de ressources humaines", indique le porte-parole. Il salue néanmoins la méthode adoptée et en particulier l’inscription automatique à France Travail des bénéficiaires du RSA qui permettra au comité d’avoir une vue globale sur la situation de l’emploi en France.
Souplesse dans les comités territoriaux
"J’ai insisté sur le fait que nous ne voulions pas que ce comité soit une instance formelle mais où l’on puisse échanger sur nos expériences, problématiser nos enjeux", rapporte François Bonneau, qui siège pour le compte de Régions de France. "J’ai également tenu à ce que la mise en place des instances de concertation au niveau régional, départemental et local fasse complètement place aux régions", indique le président de la région Centre-Val-de-Loire, et prônant le "quadripartisme" au niveau local. Il a également demandé de la souplesse dans l’application du futur décret relatif aux comités territoriaux du réseau pour l’emploi.