L'aide de l'État à la conservation des monuments historiques a atteint un record en 2023

Les crédits d'État consacrés à la conservation des monuments historiques n'ont jamais été aussi élevés qu'en 2023. Cette aide profite largement aux collectivités locales, en particulier aux petites communes.

Alors que les Journées du patrimoine se tiendront les 21 et 22 septembre prochains, les dépenses engagées par l'État pour la conservation des monuments historiques ont battu un record en 2023, nous apprend un bilan récemment publié par le ministère de la Culture.

284 millions d'euros en autorisations d'engagement ont été octroyés l'an passé, contre moins de 250 millions en 2022 comme en 2021. Le niveau record de ces crédits s'explique par plusieurs facteurs à fort impact, notamment le Plan de relance post-Covid, qui a permis de lancer de nombreux projets de rénovation, tant à l'initiative des Drac (directions régionales des affaires culturelles) que des collectivités locales, ou l'incendie de Notre-Dame de Paris, qui, depuis 2019, a mis en lumière la nécessité de consacrer d'importants crédits au patrimoine. Les mises en chantier de deux projets emblématiques ont également eu de fortes répercussions budgétaires : la rénovation de l'abbaye de Clairvaux, dans le Grand Est, et celle de la cathédrale de Nantes, victime d'un incendie en 2020, en Pays de la Loire.

La moitié des crédits aux collectivités

Les crédits consacrés à la conservation des monuments historiques s'inscrivent dans une triple action de l'État : le soutien aux communes à faibles ressources financières à travers le fonds incitatif pour le patrimoine (FIP), qui porte très majoritairement sur le patrimoine religieux ; le soutien au patrimoine de proximité en péril, aux côtés de la Fondation du patrimoine, qui s'adresse quasiment à parts égales aux propriétaires publics et privés ; enfin, la conservation, la restauration et la sécurité des édifices affectés au ministère de la Culture, notamment les 87 cathédrales propriété de l’État, à travers le plan Sécurité cathédrales. 

Sur l'exercice 2023, les dépenses relatives aux opérations sur immeubles classés ou inscrits au titre des monuments historiques reflètent cette diversité de missions. En effet, 49% des dépenses, soit 136,8 millions d'euros, ont concerné des monuments historiques appartenant à des collectivités territoriales. La part relative à des monuments historiques appartenant à l'État s'est élevée à 37% (104 millions d'euros). Et celle consacrée aux monuments historiques propriétés de personnes privées s'établit à 14% (39,9 millions d'euros).

Le Grand Est en tête des régions bénéficiaires

En ce qui concerne le type de patrimoine aidé, le patrimoine religieux voit sa part baisser de 56% en 2022 à 42% en 2023. De même que le patrimoine domestique (châteaux, etc.), qui passe de 23% à 15% sur la même période. Les parts respectives des patrimoines militaire et administratif sont également en baisse. En revanche, la catégorie "autre patrimoine" (maritime, etc.) bondit de 7% à 36% sur un an. 

Enfin, le bilan détaille la part des montants engagés par chaque Drac en 2023 au titre de la conservation des monuments historiques. Le Grand Est a profité de 14% de l'ensemble des crédits, ce qui le place en tête des régions bénéficiaires, devant la Nouvelle-Aquitaine (11% des crédits). Suivent l'Occitanie et l'Île-de-France (9% chacun). À l'inverse, Provence-Alpes-Côte d'Azur (6%) et la Bretagne (5%) ont été les régions métropolitaines les moins dotées en 2023. Concernant le FIP, on note que 77% des projets soutenus étaient situés dans des communes de moins de 2.000 habitants.