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Recherche - Laboratoires d'excellence : une forte concentration dans l'est

71 nouveaux "laboratoires d'excellence" ont été sélectionnés lors de la deuxième vague de l'appel à projets des investissements d'avenir. Ce qui porte à 171 l'ensemble des Labex sur le territoire. Une répartition qui privilégie les grands centres universitaires de la capitale et de l'est.

Des projets présents "sur l'ensemble du territoire"... ou presque. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Laurent Wauquiez, et le commissaire général adjoint à l’Investissement, Jean-Luc Tavernier, ont présenté, mardi 14 février, la liste des 71 laboratoires d'excellence (Labex) retenus lors de la seconde vague de l'appel à projets. Les lauréats ont été retenus par un jury international parmi 195 dossiers. Ils seront financés jusqu’en 2020 à hauteur de 534,5 millions d'euros dans le cadre du programme des investissements d'avenir. Les Labex recevront un acompte de 10% dans les "toutes prochaines semaines", afin de pouvoir commencer, précise le ministère.
Au total, 171 laboratoires ont ainsi été sélectionnés lors des deux vagues pour un budget total de un milliard d'euros provenant de l'Etat et confiés à l'Agence nationale de la recherche, auxquels doivent s'ajouter des financements des collectivités locales et d'investisseurs privés. Le but est de les aider à renforcer leur visibilité à l'international pour "faire jeu égal avec leurs homologues étrangers" et attirer les meilleurs chercheurs. 14,5% d'entre eux sont spécialisés en sciences du numérique et des mathématiques, 24% en sciences humaines et sociales, 20% dans le domaine de la matière et de l’énergie, 14,6% dans le domaine des sciences de la terre et de l’environnement, 26,9% en biologie-santé. Ces projets "bénéficieront, au-delà du seul monde de la recherche, au tissu industriel" par le biais de nouveaux partenariats entre les laboratoires de recherche publics et les entreprises, souligne le ministère.
Certains Labex sont situés sur des sites labellisés Idex (initiatives d'excellence), ces huit campus à vocation mondiale dont la liste définitive vient d'être rendue publique (voir ci-contre notre article du 6 février 2012). C'est le cas d'Ecodec, doté de 8,5 millions d'euros, qui se propose de "réguler l'économie au service de la société" et qui, selon le ministère de la Recherche, "fonde les bases du grand département d’économie de la future université de Paris-Saclay".

90 sites en Ile-de-France, un seul en Limousin

Comme pour les pôles de compétitivité, le gouvernement fait valoir que la sélection ne repose pas sur des critères d'aménagement du territoire. Mais le résultat fait apparaître le risque de décrochage que ce type de sélection fait peser sur certains territoires, comme le soulignait récemment encore le rapport des députés Jérôme Bignon et Germinal Peiro. Ainsi, la carte d'implantation des Labex pourrait être décalquée sur celle des grands centres universitaires, avec une forte concentration en Ile-de-France et dans toute la partie est de l'Hexagone : 44 laboratoires en Rhône-Alpes et 33 en Paca, sachant que pour certains d'entre eux, il s'agit de projets en réseau essaimant sur plusieurs régions à la fois. A elle seule, l'Ile-de-France concentre 90 sites. Mais à l'opposé, le Limousin ne possède qu'un site labellisé lors de la première vague. La région Poitou-Charentes n'est pas mieux lotie avec un seul laboratoire, sélectionné lors de la seconde vague : le projet Interactifs doté de 3,7 millions d'euros, soit l'une des enveloppes les plus faibles de cet appel à projets.

 

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