L'A69, "un enjeu national", selon le président de Départements de France

La finalisation du chantier de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse est "un enjeu national", a estimé François Sauvadet, lors d'un déplacement dans le Tarn, ce 22 avril. Alors que la construction de l'A69 a été stoppée fin février par le tribunal administratif de Toulouse qui a annulé l'autorisation environnementale délivrée par l'État (lire notre article), le président de Départements de France, a affirmé que "le combat de l'A69, c'est le combat de tous les départements de France".

Accompagné des présidents des conseils départementaux du Tarn, de l'Aveyron et de la Dordogne, il a parcouru une partie du chantier de l'autoroute qui devait initialement être mise en service fin 2025. "Le destin de l'A69 c'est un enjeu national. On ne peut pas continuer comme ça, cette autoroute est terminée aux deux tiers. Il faut absolument sortir de cette impasse", a déclaré à des journalistes François Sauvadet.

Parallèlement à la procédure d’appel de l’Etat devant la cour administrative d'appel de Toulouse, des parlementaires du Tarn ont déposé une proposition de loi visant à faire reprendre au plus vite le chantier. Ce texte doit être examiné le 15 mai au Sénat, puis début juin à l'Assemblée nationale.

"On est au-delà de l'enjeu de l'A69. La question de fond est de savoir si on veut une insécurité juridique chronique ou si on veut que s'impose la logique environnementaliste de bobo-urbains qui vivent dans un environnement bien desservi", a précisé Philippe Folliot sénateur du Tarn, présent mardi à Castres. En cas de feu vert de la cour administrative d'appel ou de succès de l'initiative parlementaire, "on est prêts à redémarrer le chantier", a assuré Martial Gerlinger, le PDG de la société en charge des travaux, Atosca. Pour le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, de passage dans le Tarn le 12 avril, avec la décision de la justice administrative, "on perd des occasions de développement économique, une agilité, une compétitivité" dont les acteurs locaux "ont besoin".

Le principal collectif local d'opposition à l'autoroute, La Voie est libre, estime, lui, que toutes les voies de recours sont le signe d'un "Etat qui s'acharne contre l'intérêt du territoire" tandis que l’initiative parlementaire est qualifiée par ses militants de "mauvais tour de passe-passe" pour contourner le tribunal. France Nature Environnement (FNE) y voit aussi une "atteinte à la séparation des pouvoirs". "Ce principe, pilier de notre ordre juridique, garantit l’indépendance du juge administratif et interdit que le législateur intervienne pour neutraliser ou limiter les compétences juridictionnelles, a souligné la fédération dans un communiqué ce 18 avril. Or, la proposition de loi de validation a précisément pour objet de rendre légal ce que le tribunal administratif de Toulouse a déclaré illégal le 27 février 2025 (…).  Nous tenons à rappeler que, dans un État de droit, la contestation d’un jugement doit se faire par les voies légales de l’appel et du pourvoi en cassation, non par une intervention législative ayant pour seul but de faire échec à l’exécution d’une décision de justice". 

 

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