Education - La suppression des cours le samedi matin en primaire serait étendue au collège en 2009
Le ministre de l'Education nationale a annoncé le 27 septembre, la suppression du samedi matin travaillé dans les écoles primaires à partir de la rentrée 2008. Les heures libérées seront redéployées "au cours de la semaine" pour permettre aux enseignants de donner des "cours particuliers" ou des "cours par groupe" aux élèves en grande difficulté. Le dispositif concernera tous les élèves du CP au CM2, sur appréciation de l'enseignant. Le détail de la mise en oeuvre devrait être annoncé "au mois d'octobre, en même temps que l'ensemble des mesures sur la réforme de l'école primaire" indique l'entourage de Xavier Darcos. A la question de savoir s'il s'agissait de passer à la semaine de quatre jours, le ministre a répondu que les écoliers français "travaillaient trop". Il a rappelé que la moyenne européenne était de 800 heures par an, contre 936 en France. Le ministre a souhaité par ailleurs que l'école puisse rester "ouverte" le samedi, en proposant des "activités de type culturel ou de type sportif" pour les élèves qui "se sentent livrés à eux-mêmes". Question récurrente de la rentrée, l'aménagement de la semaine, avec ou sans samedi libre, ne fait pas consensus. Ainsi, le député UMP Jacques Myard a demandé, dès le 28 septembre, au gouvernement, de consulter les maires sur les rythmes scolaires et l'instauration de la semaine des quatre jours. "Le ministre Darcos aurait grand intérêt à renvoyer la question au niveau local et laisser aux maires, en concertation avec les inspecteurs d'académie, le soin de trouver les solutions idoines", ajoute le député dans un communiqué. Il a fait valoir que l'Education nationale est "directement tributaire dans le primaire des équipements sportifs municipaux, gymnase, restauration scolaire, personnel communal". De son côté, Eric Ferrand, adjoint PS chargé de la vie scolaire à la mairie de Paris, regrette que le ministre "énonce et impose", "sans débat". Il indique que le temps libéré "va être entièrement à la charge des collectivités locales". "A Paris, nous pourrons étendre les ateliers que nous faisons déjà une semaine sur deux à toutes les semaines, mais je pense aux autres communes qui ne pourront pas, la question est totalement éludée", explique-t-il. L'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes de France (Andev) estime que cette mesure représente "une diminution de l'offre de service public (de l'éducation) d'environ 7,5%".
Xavier Darcos a également fait part, en fin de semaine, de son intention d'étendre le dispositif au collège. Ce 1er octobre, le cabinet du ministre a indiqué à l'Agence Education Formation (AEF) qu'une rencontre aurait lieu dans les prochaines semaines, avec les organisations représentatives des enseignants, des parents et des collectivités pour discuter de la suppression du samedi matin au collège, à partir de la rentrée 2009.
Catherine Ficat
Sondage "les Français et l'école le samedi matin"
Commandé à l'institut CSA par le ministère de l'Education nationale, ce sondage indique que 71% de la population française (77% des parents) se dit favorable à la suppression des cours le samedi matin à l'école primaire, 21% y est opposée. Concernant les alternatives, 84% des personnes interrogées (et des parents) voudraient "utiliser le temps libéré le samedi matin pour en consacrer davantage en semaine aux élèves qui rencontrent des difficultés scolaires", 65% (61% des parents) souhaiteraient "décaler les cours du samedi matin au mercredi matin" et 61% (59% des parents) se prononcent pour "organiser les cours sur quatre jours par semaine mais réduire la durée des vacances scolaires d'été".
Ce sondage a été réalisé par téléphone les 26 et 27 septembre 2007, auprès d'un échantillon de 1.203 personnes, d'après un échantillon de 1.001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et un sur-échantillon de 202 parents d'enfants scolarisés.