Forêt - La Société Forestière anticipe le réchauffement climatique
A l'occasion de la présentation du marché forestier 2006 en France, la Société Forestière de la Caisse des Dépôts a présenté ses orientations pour adapter sa gestion des forêts au changement climatique. Gérante de 230.000 hectares pour le compte d'institutionnels, de sociétés et de particuliers, la Société Forestière souhaite miser sur la diversité des espèces. "Notre objectif est d'identifier des essences de transitions adaptées au climat à l'horizon 2050. Nous suivons attentivement les études sur la capacité de résistance de chaque espèce, et d'ores et déjà nous avons décidé de revoir à la baisse, tous les trois ans, nos choix techniques, afin de prendre en compte toutes les nouvelles connaissances sur le sujet", résume Laurent Piermont, PDG de la Société Forestière. La Société Forestière a déjà retenu le robinier, le tilleul et le chêne sessile, ainsi que les pins maritimes ou les cèdres. En revanche, selon les experts, les hêtres, les érables ou les chênes pédonculés subiraient plus les impacts du réchauffement. Aujourd'hui, si la forêt profite des hivers sans gel, elle souffre déjà des périodes de sécheresse plus longues et des phénomènes exceptionnels comme les tempêtes, et avec le temps, l'augmentation de la température devrait modifier considérablement la carte biogéographique d'essences forestières. En attendant, la société a décidé de raccourcir les périodes de révolutions des essences à croissance rapide afin d'augmenter le volume des récoltes. "Car si le réchauffement climatique est un enjeu au niveau de notre cadre de vie, il est aussi financier pour nos forêts, avec un marché évalué à 1,03 milliard d'euros pour 2006", rajoute Laurent Piermont. L'année dernière, les acquisitions ont en effet poursuivi leur hausse, où au niveau du secteur public, 60% sont le fait de communes et non plus d'établissements publics. Mais ces bons chiffres ne sont pas représentatifs d'un engouement écologique pour les forêts. Même si en France, la surface forestière continue de croître - 20.000 hectares par an - elle reste surtout un outil financier de défiscalisation et de transmission du patrimoine.
Sophie Besrest / Victoires Editions