La smart city en version française, un modèle exportable ?
A l'heure où d'aucuns redoutent que la smart city demeure un concept largement préempté par les industriels pour promouvoir un modèle de ville "technocentré" qui, au mieux, ne fasse pas rêver les citoyens et, au pire, soit un repoussoir parce qu’axé sur le contrôle des individus... le rapport remis le 3 juillet au secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, propose "une approche du numérique intégrée, usager-centrée" pour construire "un territoire mieux connecté, plus durable, et absolument solidaire". Une "ville intelligente partagée" qui a vocation à devenir un modèle exportable.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, Akim Oural, adjoint au maire de Lille, Emmanuel Eveno et Florence Durand-Tornare, respectivement président et déléguée de Villes Internet, co-auteurs du rapport, formulent 20 recommandations stratégiques. Afin de faire émerger un "modèle français" de ville intelligente, ils suggèrent notamment "la création d’une fondation française à périmètre international 'French Cité' en lien avec la Caisse des Dépôts et l’Agence française de développement". Des projets internationaux associant acteurs publics, privés et académiques permettraient de "tester à la fois des dispositifs techniques ambitieux, de l’urbanisme tactique et des modèles économiques innovants (innovation frugale, durable, résiliente...)". Au cœur des expérimentations de ces "French cités", seraient bâties des plateformes numériques territoriales - au bénéfice de toutes les collectivités - pivot d’un système d’agrégation, de traitement et de partage des données locales. Des projets résolument "big data" qui exigent une collaboration étroite avec le secteur privé mais aussi une montée en compétence des collectivités dans le domaine de la datascience.