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La santé des sapeurs-pompiers n'est pas suffisamment suivie, estime l'Anses

L'Agence nationale de sécurité sanitaire recommande d'instaurer un suivi médical des sapeurs-pompiers tout au long de leur carrière.

Alors que des pompiers ont décidé de porter plainte après l’incendie de l’usine chimique Lubrizol, un rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) dresse un état des lieux des risques sanitaires auxquels sont exposés les 248.000 pompiers de France, au quotidien. Au-delà de l’inhalation des fumées lors des incendies et de la pénibilité inhérente à leur métier, les pompiers sont exposés aux bactéries, virus, moisissures, aux températures et pressions extrêmes. Ils sont également soumis à des "contraintes organisationnelles" comme le travail de nuit ou à horaires décalés, mais aussi, de plus en plus, aux violences.

De manière générale, les recommandations de prévention sur les risques chimiques liées aux incendies et suies "présentent un caractère cohérent et convergent". Mais elles restent centrées "sur l’intervention et la phase en amont" - avec équipement de protection individuelle et appareil respiratoire isolant - et celles liées à la phase postérieure "restent plus difficiles à mettre en place et nécessitent d’être consolidées". "Les pratiques sont plus hétérogènes lors des phases de surveillance, d’enquête et de déblai qui suivent l’incendie", souligne l’Anses. De plus, les appareils respiratoires "ne sont pas portés lors des interventions de lutte contre les feux de végétation, en raison de leurs encombrements et de leur faible autonomie".

Il existe peu d’études au niveau national sur la santé des pompiers, déplore l’Anses, alors que de nombreuses données sont disponibles dans les Sdis (services départementaux d'incendie et de secours). C’est pourquoi l’agence recommande de mettre en place une base de données nationale "à des fins de surveillance épidémiologique". "Le suivi médical des sapeurs-pompiers devrait être intégré dans un dossier unique suivant le sapeur-pompier pendant toute sa carrière, lorsqu’il change de Sdis, de statut (de militaire à professionnel, par exemple) ou s’il exerce une activité de sapeur-pompier volontaire complémentaire dans un autre Sdis que celui dans lequel il exerce son activité professionnelle", recommande l’Anses.

 

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