Ogm - La région Poitou-Charentes fait appel aux agriculteurs se méfiant de la diffusion de gènes sur leurs cultures
Le 13 août, la région Poitou-Charentes a lancé un appel aux agriculteurs concernés par la proximité de cultures d'OGM à se porter volontaires afin que leurs propres parcelles fassent l'objet d'analyses financées par la région. Les intéressés ont jusqu'au 31 août pour se manifester auprès de leur service agriculture. Cet appel à projets s'adresse spécifiquement aux agriculteurs engagés dans une démarche qualité et cultivant du maïs en agriculture biologique ou en agriculture dite conventionnelle. Il se place dans la continuité de la procédure d'évaluation initiée le 9 juillet dernier en vue de jauger l'impact des OGM sur les exploitations voisines engagées dans des démarches qualité. Les champs doivent être situés sur l'un des 16 cantons référencés en maïs génétiquement modifié dans le registre dédié, tel qu'il se présente dans la version fraîchement réactualisée par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche. La prise en charge inclut les frais d'huissier, le coût des prélèvements et analyses d'échantillons de grains de maïs et celui des analyses de détection génétique qui pourront être utilisés en justice par cette région s'il apparaissait, "que la diffusion génétique mette en difficulté le développement de la politique régionale en faveur des productions de qualité".
Cette décision intervient dans un contexte régional de développement des OGM. Des premiers essais, limités à quelques parcelles, on est en effet passé à la mise en culture ordinaire de maïs génétiquement modifié sur 55 parcelles réparties sur 16 cantons de la région (soit 484 hectares de cultures régionales, contre une surface totale de 21.174 hectares à l'échelle nationale). Ces parcelles sont elles-mêmes incluses dans des regroupements de diverses tailles. Dans cette région, les deux plus grandes dépassent les 100 hectares à Matha (Charente-Maritime) et Montmoreau-Saint-Cybard (Charente). Une cartographie de ces cultures est consultable sur le site de la région. "Afin de maintenir localement les conditions environnementales pour une agriculture de qualité, il faut prévenir le risque de dissémination de ces productions nouvelles sur les parcelles de maïs bio ou conventionnel", communique la région.
Surveiller et garantir la non-contamination de ces parcelles non-OGM est donc la priorité de cet appel. En effet, la dispersion et la volatilité du maïs transgénique ont pu être observées dans d'autres contrées. C'est pour éviter un tel transfert que cette initiative voit le jour. Elle s'inscrit aussi dans le cadre de la politique de la région pour valoriser les produits agricoles de qualité par le biais de chartes et de démarches concrètes qui ont abouti à la création d'identités telles que "agriculture biologique" ou "agneau de Poitou-Charentes".
Morgan Boëdec / Victoires Editions