Archives

Interview - La région Ile-de-France veut se mobiliser sur l'excellence numérique

Jean-Paul Planchou, maire de Chelles (77) et vice-président en charge du développement économique et des TIC de la région Ile-de-France donne à Localtis son éclairage sur les décisions du nouveau rapport cadre adopté par l'Assemblée régionale, le 30 septembre 2011, concernant le très haut débit, le télétravail, les logiciels libres?

En pleine période de contraction budgétaire, la région Ile-de-France s'apprête à accélérer sur le numérique, en particulier dans les domaines du très haut débit, du télétravail, des logiciels libres et de l'innovation. C'est ce qui ressort du nouveau rapport cadre adopté par l'Assemblée régionale, le 30 septembre 2011, et qui va faire passer le budget d'investissement annuel de 10 à 28 millions d'euros. Jean-Paul Planchou, maire de Chelles (77)  et vice-président en charge du développement économique et des TIC, donne son éclairage sur les décisions adoptées.

Localtis : Quelles sont les raisons de ce nouvel effort régional sur le numérique?

Jean-Paul-Planchou : Il résulte des engagements pris par la région en juin 2011. Nous avons adopté une stratégie régionale de développement économique et de l'innovation pour renforcer la compétitivité des PME et des PMI franciliennes. Le numérique est créateur de valeur ajoutée et pèse plusieurs dizaines de milliers d'emplois en Ile-de-France. Notre rôle étant d'apprécier au plus juste les destinations de la dépense publique, il paraissait presque naturel d'appuyer sur ce levier extrêmement puissant que représente aujourd'hui l'excellence numérique. Les expérimentations et les initiatives de la région servent souvent de point de référence aux entreprises et constituent un facteur de mobilisation. Par ailleurs, la compétition avec les très grandes régions européennes et mondiales s'est fortement accentuée. Nous devions réagir et adopter une politique d'accompagnement et d'innovation plus vigoureuse et volontariste.

Un part importante de cette politique reste axée sur le développement du très haut débit quelles sont les autres priorités?

L'effort consenti sur le numérique doit être souligné. Car il a fortement diminué par rapport aux prévisions initiales. L'effort public pour couvrir le territoire francilien au niveau de ses bourgades, a été divisé par deux par rapport aux prévisions. Les négociations menées entre le préfet et la région ont conduit à un engagement plus fort des opérateurs privés dans les zones à faible densité. Aujourd'hui, et bien que les répartitions ne soient pas définitives, le financement public sur le très haut débit devrait se situer à 450 millions d'euros répartis entre l'Etat, la région et les collectivités d'Ile-de-France. Cela permet de concentrer notre effort sur d'autres secteurs comme celui du télétravail. Nous prévoyons de déployer des espaces hybrides à l'image de la Cantine, mêlant télétravail, espaces d'échanges et de conférences. Il conviendra d'affiner la conceptualisation de ces équipements pour proposer une gamme adaptée aux besoins, en concertation avec les communautés d'agglomération et les communautés de communes. La région entend aussi accroître sa contribution aux logiciels libres notamment en mettant l'accent sur le renforcement des grands événements internationaux.

Quel sera le rôle de la future Agence du numérique?

Cette nouvelle structure d'accompagnement sera chargée de mettre en oeuvre la politique numérique du conseil régional. Elle s'appuiera sur l'expérience acquise par l'équipe d'Artesi qui en constituera l'armature et sera directement impliquée dans le suivi des projets territoriaux. L'Agence sera associée aux grands événements internationaux organisés en Ile-de-France et sera chargée de donner une meilleure lisibilité des actions menées par la région. Ses moyens seront renforcés. Dès 2012 son budget devrait doubler par rapport à celui d'Artesi.

Philippe Parmantier / EVS 

Les grandes lignes du rapport cadre sur le développement du numérique en Ile-de-France

Le rapport s'appuie sur des prévisions de croissance de la filière numérique qui pourraient représenter en France 5,5% du PIB en 2015. Or l'Ile-de-France regroupe plus de 24.000 entreprises sur ce secteur, soit plus que le Grand Londres. Deux orientations majeures sont retenues : accroître le potentiel numérique du territoire et soutenir les initiatives créatrices de valeur dans cet univers. Les principales mesures :
- Plan FTTH: passage d'un investissement de 5,5 millions à 16 millions d'euros par an qui s'accompagnera de nouveaux services à distance dans les domaines de la santé de l'administration ou de l'éducation.
- Agence nationale du numérique : l'Artesi se transforme en une agence plus opérationnelle d'animation et d'accompagnement des projets comme des territoires. Son budget, selon Jean-Paul Planchou, devrait se situer, en vitesse de croisière, à 4 millions d'euros.
- Soutien au télétravail : favoriser l'émergence de tiers lieux (télécentres, bureaux partagés, espaces de coworking) en fonction des spécificités de l'Ile de France. La région apportera jusqu'à 250.000 euros par projet (aménagement et équipement informatique compris)
- Soutien à l'open source à travers le développement de briques "logiciels libres" et à travers le soutien récurrent au Forum mondial du logiciel libre et à la création de l'initiative pour la recherche et l'innovation sur le logiciel libre (IRILL) 

 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis