La reconversion d’une friche industrielle, emblème de la nouvelle Saint-Étienne (42)
Depuis de nombreuses années, la ville de Saint-Étienne travaille à retrouver sa prospérité. La reconversion d’une friche en bordure du centre-ville est emblématique de cette reconquête, centrée sur la créativité et l’innovation.
Saint-Étienne s’est investie dans de multiples projets d’équipements publics pour initier le renouvellement de la ville. Parmi les actions engagées, figure la reconversion de la friche industrielle Manufacture Plaine Achille, qui occupe une place majeure dans sa stratégie de reconquête. Sise en bordure de l’hyper centre-ville, elle a été durant près de deux siècles un haut lieu de l’armement. Née comme Manufacture royale d’armes au début du XIXe siècle, elle est restée consacrée à cette activité jusqu’à sa fermeture progressive par GIAT Industries, finalisée en 2010. Le projet de reconversion, ambitieux, peut alors prendre pleinement son envol pour faire du site un quartier de 100 hectares, consacré aux métiers créatifs, à la matière grise et à l’innovation.
Les premiers travaux démarrent en 2004
« La manufacture, renfermée sur elle-même pour d’évidentes raisons de confidentialité, était à la fois très proche des habitants par sa position dans la ville et perçue comme un lieu mystérieux où personne ne pouvait pénétrer, à part ses salariés », explique le maire adjoint de Saint-Étienne en charge de l’urbanisme et du logement, Jean-Pierre Berger. « Un de nos objectifs était de l’ouvrir largement sur la ville et ses habitants. » Le site ayant fermé en plusieurs étapes, les premiers travaux de reconversion démarrent en 2004 avec la construction de la Cité des arts et du design et d’un bâtiment de 200 mètres de long qui reçoit le public sur un seul niveau. Baptisé La Platine, son aspect futuriste tranche avec les autres édifices du XIXe siècle, classés Monuments historiques. Il accueille un auditorium, des salles d’expositions, une médiathèque et la boutique du site. C’est le point d’entrée de la manufacture reconvertie.
Une gouvernance de projet partenariale
La communauté d’agglomération de Saint-Étienne porte le projet jusqu’en 2010. L’établissement public d’aménagement de Saint-Étienne (Epase) reprend alors la propriété de l’ensemble de la manufacture et poursuit sa reconversion sur la partie classée. Le conseil d’administration, composé en particulier de représentants de l’État, des collectivités locales (communes, métropole, département, région) est présidé par le président de la métropole et maire de la ville de Saint-Étienne, Gaël Perdriau. « La gouvernance de l’Epase assure une coordination optimale entre tous les partenaires », assure son directeur général Jack Arthaud.
Espace ouvert de culture et d’activités économiques
Le programme conduit par l’Epase, avec l’appui de maîtres d’œuvre, favorise la cohabitation d’activités économiques et culturelles. Une pépinière et un incubateur hébergent des entreprises innovantes dans des locaux modulables et accompagnent leur croissance. L’entreprise la plus importante peut compter jusqu’à une trentaine de salariés. « Une extension est prévue en bordure du site pour donner davantage d’espace aux entreprises qui en ont besoin », indique Jean-Pierre Berger. À proximité, le Centre des savoirs et de l’innovation (CSI) constitue le pôle estudiantin qui verra arriver 900 étudiants et chercheurs en 2021. Côté culture, le site accueille la Comédie de Saint-Étienne qui est à la fois un lieu de spectacle, une école et un centre de formation. La Manufacture fait aussi une belle part aux espaces verts et dispose d’une école et d’une crèche pour bien marquer son ouverture à tous les habitants de la ville.
Un financement public
Les financements de la reconversion de la friche proviennent de l’État et des collectivités locales (communes, intercommunalité, département et région). Les équipements construits avant 2011 ainsi que l’école et la crèche sont propriétés de la Métropole, le reste appartient à l’Epase. Celui-ci a constitué la Société civile immobilière (SCI) Manufacture de Saint-Étienne en partenariat avec la Banque des Territoires qui participe au capital. La SCI acquiert de l’Epase des surfaces de bureaux pour les louer à des entreprises.
Une locomotive de développement de la métropole
« À ce jour le programme de reconversion est réalisé à plus de 90 %. Il nous reste à construire des structures de liaison sur environ 2,000 m2 », précise Jack Arthaud. Les premiers effets de cet impressionnant projet se font déjà sentir, estime pour sa part Jean-Pierre Berger : « La reconversion de la Manufacture change l’image de la ville et lui redonne une dynamique de croissance. Nous avons déjà construit 250 logements à proximité du site et nous travaillons sur l’urbanisme pour améliorer son accessibilité afin qu’il joue le rôle de locomotive de la Métropole. Après avoir perdu près de 50.000 habitants en 50 ans, la ville en a regagné plus de 3.500 au cours de ces trois dernières années. Nous avons aussi l’ambition de devenir une ville d’étudiants. » Leur nombre est passé de 18.000 en 2011 à 25.000 aujourd’hui. L’objectif visé en 3030 est de 40.000 étudiants. Avec de tels projets, l’intercommunalité de Saint-Étienne semble repartie pour affronter l’avenir en bonne position.
Établissement public d'aménagement de Saint-Étienne
Jack Arthaud
Saint-Étienne métropole
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Commune de Saint-Étienne
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Jean-Pierre Berger
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