La politique de cohésion au menu de la présidence polonaise
La Pologne, qui tient les rênes du Conseil de l’Union européenne ce premier semestre, a placé sa présidence sous la bannière de la sécurité. Militaire d’abord, mais aussi économique, notamment via l’approfondissement du marché unique. La politique de cohésion, qui "sert le bon fonctionnement de ce dernier", n’est pas ignorée. La Pologne entend même que le Conseil adopte ses conclusions sur le futur de cette politique dès le conseil "Affaires générales" de mars prochain. Des travaux sur l’Agenda urbain et l’Agenda territorial 2030 sont également prévus.
"Sécurité, Europe !" C’est sous cette bannière que la Pologne a placé sa présidence du Conseil de l’Union européenne, ces six prochains mois.
La menace de "l’ogre russe"…
Conduite par l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk – à la tête d’une coalition gouvernementale réunissant, outre la "Plate-forme civique" (élus affiliés au groupe PPE du Parlement européen) menée par ce dernier, l’alliance Troisième voie (chrétiens-démocrates) et Nouvelle Gauche (sociaux-démocrates) –, la Pologne fait ainsi de "la défense et la sécurité", de la "protection des personnes et des frontières" et de la "résistance aux interférences étrangères et à la désinformation" trois des principales priorités de sa présidence. Avec évidemment la menace de "l’ogre russe" en arrière-plan.
… et du "plombier polonais" ?
Alors que le projet du cadre financier pluriannuel (CFP) post 2027 doit être présenté par la Commission européenne cette année, la politique de cohésion – premier poste de l’actuel budget pluriannuel – ne manquera toutefois pas d’être également au cœur des discussions du prochain semestre. Elle est "de loin le meilleur outil pour lutter contre les disparités de développement, contre les inégalités et améliorer la résilience aux chocs", indique le programme officiel de la présidence polonaise. Qui souligne encore qu’en "créant des règles du jeu équitable", cette politique sert également "le bon fonctionnement du marché unique". Un marché unique que la présidence polonaise entend d’ailleurs approfondir, notamment "en retirant les obstacles à l’activité transfrontalière, singulièrement dans le secteur des services" (ou encore en plaidant pour une hausse des investissements dans le secteur des transports, jugeant "cruciale" la mise en place d’une infrastructure européenne en la matière, fondée sur le réseau RTE-T).
Objectif mars
La Pologne se fixe pour objectif l’adoption de conclusions sur la politique de cohésion post 2027 dès le conseil "Affaires générales" de mars, avec pour fin d’orienter le paquet de règlements sur le devenir de cette politique sur lequel la Commission est en train de plancher. D’ici là, prévient la présidence polonaise, les discussions s’articuleront à partir des "trois principaux rapports publiés en 2024", entendre : celui du groupe d’experts de haut niveau sur le futur de la politique de cohésion (voir notre article du 23 février) ; le 9e rapport sur la cohésion (voir notre article du 29 mars) et le rapport Letta (voir notre article du 25 avril). On relèvera que le rapport Draghi (voir notre article du 10 septembre) sur le futur de la compétitivité européenne est, ici, ignoré (mais il est évoqué par ailleurs).
Agenda urbain et agenda territorial 2030
En parallèle, la présidence polonaise annonce qu’elle entend travailler au "renforcement de la dimension urbaine des politiques européennes" d’une part, et "de la cohésion territoriale et de la dimension territoriale" de ces politiques d’autre part. Et ce, dans le cadre de l’agenda urbain européen et de la révision de l’agenda territorial 2030 (qui n’est qu’ "une déclaration intergouvernementale sans instrument direct de mise en œuvre juridique, financière ou institutionnelle", rappelle le Comité économique et social européen).