La mythique verrerie française Duralex reprise par les salariés sous forme de Scop
Les 226 emplois de Duralex sont sauvés : le tribunal de commerce d'Orléans a validé vendredi 26 juillet le projet de Scop des salariés pour poursuivre l'activité de cette verrerie française connue dans le monde entier pour sa vaisselle réputée incassable. Le tribunal a considéré la Scop comme un "projet marketing et commercial cohérent et sérieux" avec des "garanties fortes", estimant qu'elle apparaît en mesure de maintenir les "activités des salariés dans des conditions réalisables".
Après plusieurs mois d'incertitude depuis le placement en redressement judiciaire de l'entreprise fin avril, le projet de coopérative, soutenu par 60% du personnel et porté par la direction du site, doit permettre le maintien de la totalité des emplois. "On est soulagé pour l'ensemble des salariés de Duralex qui se sont battus. Tout le monde est venu à nos côtés pour gagner. Les salariés sont plus que motivés, on invite tous les Français à acheter Duralex !", a lancé François Marciano, le directeur de l'usine, qui a donné rendez-vous à la presse le 2 septembre "pour présenter le plan stratégique et un projet national inédit".
Le projet de Scop a reçu le soutien de l'État et des élus locaux, dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire. Le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, a évoqué "un succès pour les salariés" et "une vraie victoire sociale" pour "une entreprise emblématique", dans un communiqué. La métropole d'Orléans a proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre 5 et 8 millions d'euros. Son président, Serge Grouard, a loué un projet industriel "très robuste", permettant "de porter une dynamique de redévoloppement intéressante".
Deux autres offres de reprise étaient en lice : celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres, qui prévoyait de conserver 183 salariés. Ce projet avait les faveurs de la CGT, qui considérait la Scop "comme un plan B". L'autre offre émanait de Carlesimo Investissements/GCB Investissements et ne reprenait que 125 emplois.
Cette décision de la juridiction d'Orléans doit être l'épilogue d'une énième crise connue par Duralex, régulièrement confrontée à des difficultés financières depuis une vingtaine d'années. Après une nouvelle procédure de redressement judiciaire il y a trois ans, l'entreprise a subi la flambée des prix de l'énergie avant d'être sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'État.