La moitié des sièges sociaux des ETI concentrés en Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes
En France, 5.400 entreprises de taille intermédiaire (ETI) emploient 3,4 millions de personnes pour un chiffre d'affaires de 1.000 milliards d'euros. C'est ce qu'indique la cartographie remise par le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) au gouvernement le 15 janvier 2021, soit un an tout juste après le lancement de la stratégie "Nation ETI". Une étude qui va permettre de mieux connaître ces entreprises et leurs besoins. Deux régions, l'Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, concentrent la moitié des sièges sociaux sur leur territoire.
Un an après le lancement de la stratégie "Nation ETI", le gouvernement dévoile la cartographie des ETI en France. Une étude, remise le 15 janvier 2021 à Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, chargée de l'industrie, par Philippe d'Ornano et Frédéric Coirier, co-présidents du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI).
"Depuis de nombreuses années, nous souffrions d'un véritable déficit d'informations objectives consolidées sur ces entreprises. Pendant des années, la France a construit sa politique économique eu égard aux PME d'un côté, aux grands groupes de l'autre. Les ETI n'étaient pas prises en considération", explique à Localtis Florence Naillat, adjointe au délégué général du METI.
D'après cette photographie précise, 5.400 ETI existent en France, employant 3,4 millions de salariés, soit 25% des salariés (640 en moyenne par ETI) et générant un total de 1.000 milliards d'euros de chiffre d'affaires (180 millions d'euros de CA en moyenne). La moitié de ces entreprises ont un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions d'euros, et un tiers emploient plus de 500 salariés.
L'Ile-de-France et l'Auvergne-Rhône-Alpes concentrent le plus d'ETI
Deux régions concentrent la moitié d'entre elles : l'Ile-de-France, avec 2.050 ETI, soit 38% des sièges sociaux, et Auvergne-Rhône-Alpes (700 ETI, soit 13%). Viennent ensuite les régions Grand Est (380 ETI), Hauts-de-France (350), Nouvelle-Aquitaine (330), et Occitanie (310). En fin de liste arrivent les régions Bretagne (200), Normandie (180), Bourgogne-Franche-Comté (170), Centre-Val de Loire (140) et Corse (10).
Ces ETI représentent 33% des exportations. Elles interviennent majoritairement dans trois secteurs : l'industrie (31% des ETI), le commerce et les services. Côté industrie, la répartition sur le territoire est toutefois variable. Ainsi, dans les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire, le poids des ETI industrielles est important et s'établit au-dessus de 45%, contre une part d'environ 40% pour les régions Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie. A l'inverse, l'Ile-de-France ne comporte que 19% d'ETI industrielles.
"Certaines régions ont une histoire industrielle très riche et comptent donc de nombreuses ETI industrielles, précise Florence Naillat, la richesse ou non du tissu industriel d'une région a nécessairement une incidence sur la fiscalité locale, qui sera ainsi plus ou moins pénalisante pour les entreprises. Mais la fiscalité n'est pas le seul élément d'arbitrage des ETI pour s'implanter sur un territoire : l'histoire et la culture de l'entreprise, le tissu de fournisseurs et sous-traitants, les infrastructures… Beaucoup de paramètres entrent en compte."
Pour des Assises de la compétitivité des territoires
Au niveau local, et afin de favoriser le développement de ces entreprises, le METI participe à la création de clubs ETI régionaux. Cinq existent déjà, en Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, Ile-de-France, Normandie et Centre-Val de Loire. Structurés autour d'un partenariat avec la région et sous forme d'associations, ces clubs permettent de coconstruire la décision économique.
La cartographie va de son côté permettre "de mieux connaître les ETI et de mieux comprendre leurs attentes", signale le METI. Des besoins qui sont le plus souvent différents de ceux des grands groupes et des PME. "Les ETI demandent une chose, assure Florence Naillat, c'est de pouvoir opérer et se développer dans des conditions de compétitivité qui ne leur soient pas défavorables, notamment par rapport à leurs voisines européennes qui sont leurs principales concurrentes". L'écosystème notamment fiscal et règlementaire est dans ce domaine important. Dans ce cadre, le METI soutient fortement la baisse de la fiscalité de production de 10 milliards d'euros par an engagée par le gouvernement. "Nous souhaitons que cette trajectoire soit pérenne et même amplifiée, insiste Florence Naillat, car la fiscalité a toujours joué un rôle important dans les arbitrages des entreprises." Le METI plaide aussi pour l'organisation d'Assises de la compétitivité des territoires, afin de repenser globalement la fiscalité de production.